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Colombie: envoi de l’armée à Cali où les manifestations font trois morts de plus

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Face à la colère sociale qui gronde depuis un mois en Colombie, le président Ivan Duque a ordonné vendredi le déploiement de l’armée dans les rues de Cali, épicentre de manifestations qui ont encore fait trois morts dans la journée.

« A partir de cette nuit commence le déploiement maximal de l’assistance militaire à la police nationale dans la ville de Cali », a annoncé le président dans cette ville de 2,2 millions d’habitants, la troisième du pays, où il a présidé un conseil de sécurité.

De nouvelles manifestations ont fait au moins trois morts vendredi dans la ville, dont un enquêteur du parquet de Cali qui a tiré sur la foule, tuant un civil, avant d’être lynché par les manifestants.

Ces violences interviennent un mois exactement après le soulèvement du 28 avril contre un projet de réforme fiscale, vite abandonné, porté par le président de droite Ivan Duque, qui visait à augmenter la TVA et à élargir la base de l’impôt sur le revenu.

Ces trois nouveaux décès portent à 49 le nombre de morts, dont 2 policiers, répertoriés par les autorités. Quelque 2.000 personnes ont été blessées et 123 sont portées disparues. Human Rights Watch évoque jusqu’à 63 morts.

« La situation à Cali est très grave », a tweeté José Miguel Vivanco, directeur pour les Amériques de Human Rights Watch, qui a exhorté le président Duque à prendre « des mesures urgentes de désescalade, dont un ordre spécifique pour interdire l’usage d’armes à feu par les agents de l’Etat. La Colombie ne peut déplorer plus de morts ».

Depuis un mois, le scénario est presque toujours le même: le jour, les manifestations sont pacifiques et hyper-créatives, la nuit la rébellion se transforme en émeutes où mortiers d’artifice et cocktails Molotov se mélangent aux tirs à balles réelles.

Cette révolte sans précédent secoue les grandes villes, où sont érigées des barricades et des blocages d’axes routiers qui provoquent des pénuries et exaspèrent une partie de la population. Le gouvernement, malgré des médiateurs chargés de négocier avec le Comité national de grève, initiateur du mouvement, est incapable de désactiver une crise qui, pour l’instant, ne menace pas de le renverser.

Cette crise soudaine a surtout révélé, selon les analystes, la sourde colère d’une jeunesse politisée, appauvrie par l’épidémie, qui ne veut plus se taire

« Soupape »

Pendant un demi-siècle, le conflit avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) a occulté une réalité devenue trop criante: selon la Banque mondiale, la Colombie se classe parmi les pays les plus inégalitaires en termes de revenus et possède le marché du travail le plus informel d’Amérique latine.

L’Etat s’est concentré dans sa lutte contre les guérillas –perdure celle contre l’ELN et les dissidents des Farc– et a totalement délaissé la demande sociale.

En 2019, un an après l’élection d’Ivan Duque, les étudiants étaient descendus dans la rue pour réclamer un meilleur enseignement public, gratuit, des emplois, un Etat et une société plus solidaires.

La pandémie a éteint la mobilisation en 2020 sans que le chef de l’Etat de 42 ans ne fasse de trop grandes concessions.

Le retour de bâton est d’autant plus fort, avec une pauvreté qui s’est accélérée pour atteindre 42,5% des 50 millions d’habitants, la pandémie plongeant les plus vulnérables dans l’indigence.

« Au moins une décennie de lutte contre la pauvreté a été perdue », estime la politologue Sandra Borda.

L’accord de paix de 2016, qui a désarmé ce qui était autrefois la guérilla la plus puissante du continent américain, a mis fin à un conflit dépassé, loin de la nouvelle génération citadine « qui découvre la politique », explique l’universitaire Hernando Gomez Buendia, auteur du livre « Entre l’indépendance et la pandémie ».

Alors qu’un tiers des jeunes âgés de 14 à 28 ans ne travaillent ni n’étudient, « la Colombie est en train de devenir », selon lui, « un pays de conflits urbains ».

« Il existe un pan actif de la société qui a longtemps été exclu de la politique, du monde du travail et maintenant du système éducatif, et qui en a assez d’être exclu. C’est celui qui manifeste aujourd’hui dans les rues », explique Sandra Borda.

Contrairement aux bouleversements sociaux au Chili, où le soulèvement social a conduit à une réforme constitutionnelle, ou en Equateur, qui vient d’organiser des élections, les Colombiens n’ont pas encore eu de « soupape » pour évacuer leurs nombreuses frustrations, estime Cynthia Arson, directrice du programme latino-américain du Woodrow Wilson International Center for Scholars.

L’impopularité d’Ivan Duque, qui doit quitter ses fonctions en 2022, semble jouer en faveur de la gauche, qui n’a jamais présidé le pays. L’ancien maire de Bogota et ex-guérillero Gustavo Petro est aujourd’hui en tête dans les sondages.

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« Cessez-le-feu » à Gaza: véto américain à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU

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"Cessez-le-feu" à Gaza: véto américain à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont opposé leur véto vendredi à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un “cessez-le-feu humanitaire immédiat” à Gaza.

Les Etats-Unis ont mis leur véto vendredi à une résolution du Conseil de sécurité appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza, malgré la pression du secrétaire général qui a dénoncé la « punition collective » infligée aux Palestiniens.

Le projet de résolution qui a recueilli 13 voix en faveur, une contre (Etats-Unis) et une abstention (Royaume-Uni) avait été préparé par les Emirats arabes unis après l’invocation sans précédent par Antonio Guterres mercredi de l’article 99 de la Charte des Nationsunies permettant au secrétaire général d’attirer l’attention du Conseil sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».

Mais les Américains, alliés d’Israël qui ont vendredi mis leur véto pour la 35e fois depuis 1970 à une résolution sur le dossier israélo-palestinien (sur 39 au total), ont répété vendredi leur hostilité à un cessez-le-feu.

L’ambassadeur américain adjoint Robert Wood a également dénoncé l' »échec moral » de l’absence dans le texte de condamnation des attaques du Hamas du 7 octobre.

De son côté, l’ambassadeur israélien à l’ONU Gilad Erdan a remercié les Etats-Unis de « rester fermement à nos côtés », estimant qu’un cessez-le-feu ne serait possible que par la « destruction du Hamas ».

« Nous n’abandonnerons pas », a quant à lui assuré l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour.

Le projet de résolution, soutenu par près de 100 pays exigeait « un cessez-le-feu humanitaire immédiat », la libération des otages et l’accès humanitaire.

« Alors que la crise à Gaza s’aggrave et qu’elle menace de s’étendre, (le Conseil) ne se montre pas à la hauteur de la mission fondamentale que lui confie la Charte », a déclaré l’ambassadeur français Nicolas de Rivière. Une déception partagée par de nombreux membres du Conseil.

« Nos collègues américains ont devant nos yeux condamné à mort des milliers voire des dizaines de milliers de civils palestiniens et israéliens supplémentaires », a abondé l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU Dmitry Polyanskiy.

Malgré le vote du Conseil, Antonio Guterres « reste déterminé à pousser pour un cessez-le-feu humanitaire », a déclaré à l’AFP son porte-parole Stéphane Dujarric.

Le secrétaire général avait vendredi matin appelé avec force le Conseil à agir pour éviter l »effondrement total de l’ordre public » dans la bande de Gaza.

« Je condamne sans réserve » les attaques du Hamas du 7 octobre, mais « les violences perpétrées par le Hamas ne peuvent en aucun cas justifier la punition collective du peuple palestinien », a-t-il déclaré.

A Washington, les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays arabes et de la Turquie ont appelé aussi à une fin « immédiate » de la guerre.

Après l’attaque sans précédent contre Israël menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a fait selon les autorités israéliennes environ 1.200 morts, majoritairement civils, Israël a imposé un « siège complet » et pilonné massivement la bande de Gaza, réduisant en ruines de vastes zones.

Nourriture, eau, carburant et médicaments n’y entrent qu’au compte-gouttes, alors qu’environ 1,9 million de personnes, soit 85% de la population, ont dû quitter leur logement selon l’ONU depuis le début des hostilités, qui ont fait plus de 17.000 morts selon le ministère de la Santé du Hamas.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, c’est le cinquième projet de résolution rejeté par le Conseil largement divisé depuis des années sur le dossier israélo-Palestinien.

Quatre projets avaient déjà été rejetés dans les semaines suivant le 7 octobre, par faute de voix suffisantes, ou en raison de vétos russe, chinois ou américain. Le Conseil était finalement sorti de son silence mi-novembre, réussissant à adopter une résolution qui appelait à des « pauses et couloirs humanitaires » dans la bande de Gaza, pas à un « cessez-le-feu » ni même une « trêve ».

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Europe

Le Danemark adopte une loi interdisant les autodafés du Coran

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Le Danemark adopte une loi interdisant les autodafés du Coran

Cette loi entend enrayer la vague de profanations de livres saints, observée ces derniers mois au Danemark et en Suède notamment.

Le Parlement danois a adopté jeudi une loi criminalisant les « traitements inappropriés » de textes ayant une signification religieuse importante, interdisant de facto les autodafés du Coran, après des profanations du livre saint de l’islam qui ont entraîné des tensions dans plusieurs pays musulmans pendant l’été. À l’issue d’un débat de près de quatre heures, le texte a été adopté en troisième lecture par 94 des 179 membres du Parlement.

Concrètement, il sera désormais interdit de brûler, souiller ou de donner des coups de pied publiquement sur des textes religieux ou dans le but de diffuser largement les images des profanations. Il sera également interdit de les déchirer, les couper ou les poignarder. Tout contrevenant s’expose à une peine de deux ans d’emprisonnement.

Pour le gouvernement danois, dont aucun représentant ne s’est exprimé lors du débat parlementaire, il s’agit avant tout de protéger les intérêts et la sécurité nationale du pays scandinave.

Le Danemark et son voisin suédois ont récemment cristallisé la colère au sein de pays musulmans. En Irak par exemple, des centaines de manifestants partisans de l’influent leader religieux Moqtada Sadr ont tenté fin juillet de marcher en direction de l’ambassade danoise à Bagdad.

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Culture

Une présentatrice de la BBC fait un doigt d’honneur en ouverture de journal

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Une présentatrice de la BBC fait un doigt d’honneur en ouverture de journal

La journaliste Maryam Moshiri raconte avoir été prise par surprise en pleine plaisanterie avec l’équipe du journal. Sur les réseaux sociaux, elle présente ses excuses.

Un dérapage d’une seconde, mais un moment mémorable pour les téléspectateurs de BBC News. Alors que s’achevait le générique de lancement du journal de 13 heures, mercredi 6 décembre, ils ont eu la drôle de surprise de tomber nez à nez avec la présentatrice Maryam Moshiri, sourire aux lèvres et doigt d’honneur à la main. Visiblement surprise par l’arrivée soudaine de la prise d’antenne, la journaliste a rapidement repris une expression de circonstance avant de se lancer dans son journal, mais le mal était fait.

La séquence, partagée sur les réseaux sociaux, atteint rapidement les centaines de milliers de vues, certains internautes dénonçant ce comportement (et l’ensemble de la BBC au passage) quand d’autres notent le fait que les premières images du journal concernent les excuses de Boris Johnson aux victimes du Covid-19 dans l’enquête publique sur la gestion de la pandémie au Royaume-Uni.

Il faudra attendre le lendemain pour obtenir une réaction de la part de la journaliste. Sur son compte X (anciennement Twitter), Maryam Moshiri présente ses excuses et apporte quelques éléments de contexte à ce raté insolite. « Hier (mercredi, NDLR), juste avant le début du journal de 13 heures, je plaisantais avec l’équipe en studio, raconte-t-elle. Je mimais un décompte pendant que le réalisateur me donnait le compte à rebours de 10 à 0 avec les doigts pour me montrer les chiffres. Quand nous sommes arrivés à 13 heures pile, j’ai retourné le doigt pour plaisanter et je n’ai pas réalisé que cela serait filmé ».

Face aux réactions nombreuses, la journaliste déclare être désolée. « C’était une blague privée avec l’équipe, explique-t-elle, et je suis vraiment désolée qu’elle ait été diffusée ! Ce n’était pas mon intention que cela se produise et je suis désolée si j’ai offensé ou contrarié quelqu’un. Je n’étais pas vraiment en train de “faire un doigt” aux téléspectateurs ou même à une personne. C’était une blague idiote destinée à un petit nombre de mes amis. »

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