Sète Agglopôle Méditerranée : la succession de François Commeinhes se discute en coulisses

Alors que la Cour de cassation s’apprête à statuer sur l’inéligibilité de François Commeinhes, les grandes manœuvres ont déjà commencé au sein de Sète Agglopôle Méditerranée. Entre alliances stratégiques et luttes d’influence, l’éventualité d’un changement à la tête de l’intercommunalité fait monter la pression. Candidats pressentis, manœuvres politiques et jeux de pouvoir, les lignes pourraient bouger bien plus qu’anticipé.

Le 19 mars approche et, avec lui, un verdict qui pourrait rebattre les cartes du pouvoir au sein de Sète Agglopôle Méditerranée (SAM). La Cour de cassation doit se prononcer sur la condamnation d’inéligibilité de François Commeinhes [lire ici], président de l’intercommunalité. Si la sanction est confirmée, une nouvelle élection pour désigner son successeur devra avoir lieu dans les jours suivants. Dans les coulisses, les tractations vont bon train pour préparer ce scénario et éviter toute improvisation.

Selon nos informations, les discussions portent sur la nécessité de présenter un candidat unique face à celui que ne manqueront pas de proposer les élus sétois en cas de condamnation de François Commeinhes. Thierry Baeza semble tenir la corde, mais rien n’est encore acté à ce jour. « C’est le seul capable de rassembler. Son profil apolitique est top pour fédérer des voix de tous horizons », confie un élu communautaire du bassin nord.

Mais au-delà des personnes, c’est avant tout un projet politique alternatif qui est en discussion en cas de confirmation de l’inéligibilité du président actuel. Comment redonner rapidement du pouvoir aux maires au sein de la SAM pour l’année restante ? Comment redistribuer les compétences de la SAM aux maires des communes de manière plus équitable ? Comment réduire les dépenses colossales de cette structure tentaculaire et bloquer toute nouvelle hausse d’impôts qui pèse sur les 125 000 habitants du bassin de Thau ? Il s’agit également de mettre un coup d’arrêt immédiat à tout projet en cours qui nuit à l’environnement sur le bassin de Thau.

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« Si la condamnation est confirmée, il faudra veiller à ce que les sétois ne reviennent pas par la fenêtre, car les électeurs ne comprendraient pas. Ce n’est pas juste la condamnation d’un homme, mais celle de tout un système.», analyse un élu communautaire engagé dans cette candidature alternative. « Continuer avec un nouveau président issu de la majorité actuelle, qui a validé toutes les décisions passées, sera difficile. Ils sont tous responsables de la situation et ne peuvent pas prétendre qu’ils ne savaient pas. Si leur patron est condamné, ils sont définitivement discrédités », ajoute-t-il.

À en croire les échos recueillis, le rapport de force est serré. « Ça va se jouer à une voix si nous revotons », nous confie un élu communautaire engagé dans d’intenses négociations pour sécuriser le vote. « Après, il faut comprendre que le président actuel a acheté beaucoup de monde. Vous avez, par exemple, le cas d’un élu communautaire de Poussan qui a voté toutes les augmentations, contre l’intérêt de ses habitants. Il se moque que les gens paient, tant que lui a pu intégrer La Palanquée, une structure financée par la SAM, et toucher ses jetons de présence au syndicat mixte du bassin de Thau. Ils se sont même accordé une augmentation avec Yves Michel récemment. Malheureusement, ce n’est pas un cas isolé. », précise-t-il.

Mais alors que les opposants au système affairiste pensaient avancer en terrain dégagé, un coup de théâtre est venu rebattre les cartes ces derniers jours. L’entrée en scène du socialiste Loïc Linares, vice-président socialiste de la SAM et élu de Frontignan. Selon nos informations, ce dernier a annoncé en privé sa candidature au poste de président de la SAM en cas d’inéligibilité confirmée de François Commeinhes. Une décision qui suscite perplexité et irritation au sein de l’opposition.

« Linares n’a aucune chance de gagner, il obtiendra au mieux neuf voix, alors qu’il en faut vingt-six », tranche un élu communautaire sétois. « C’est une stratégie de François Commeinhes que de lancer Linares afin de disperser les voix au moment du vote », soupçonne-t-il. D’autres voix, plus acerbes, rappellent que les socialistes ont toujours joué un double jeu, s’affichant dans l’opposition tout en facilitant la longévité politique de Commeinhes. « Cela fait vingt-cinq ans que les socialistes l’aident à se maintenir au pouvoir. Ils jouent les frondeurs en public pour favoriser une triangulaire, puis, une fois la victoire assurée, ils se servent en trahissant leurs électeurs », lâche l’élu communautaire.

Alors que la Cour de cassation doit encore rendre sa décision, les négociations s’intensifient en coulisses. Si François Commeinhes venait à être écarté du pouvoir, son héritage politique pourrait lui survivre à travers un candidat issu de sa propre majorité. Cependant, il aura fort à faire face à une opposition bien structurée, déterminée à changer radicalement de politique au sein de la SAM. Une chose est certaine, l’élection à venir ne sera pas une simple formalité pour les sétois, contrairement à celle de juin 2020. En attendant, l’avenir de SAM se joue dans les discussions feutrées des salons politiques, où chacun ajuste ses stratégies avant l’ultime affrontement.

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