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Argentine: très divisé, le Sénat se prononce sur la légalisation de l’avortement

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Déjà approuvée par les députés, une loi légalisant l’avortement en Argentine est débattue mardi au Sénat où l’équilibre des forces entre les « pour » et les « contre » laisse présager un débat intense et un vote très serré.

En 2018, les sénateurs avaient déjà rejeté par sept voix un texte similaire qui autorisait l’interruption volontaire de grossesse (IVG) jusqu’à 14 semaines de grossesse, dans un pays encore très catholique et profondément divisé sur la question.

Pour l’heure, l’avortement n’est permis qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère, selon une loi datant de 1921.

Après le vote favorable des députés le 11 décembre — 131 voix pour, 117 contre et 6 abstentions — tous les regards sont désormais tournés vers la Chambre haute, réputée plus conservatrice.

La session parlementaire débutera à 16H00 locales (19H00 GMT) et le vote devrait intervenir dans la nuit de mardi à mercredi.

Le président de centre gauche Alberto Fernandez, au pouvoir depuis fin 2018, avait promis pendant sa campagne de soumettre à nouveau la légalisation de l’IVG aux parlementaires.

« Je suis catholique, mais je dois légiférer pour tous, c’est un sujet de santé publique très sérieux », a fait valoir récemment le chef de l’Etat. Mais tous les sénateurs de sa majorité ne sont pas favorables au texte.

Malgré la pandémie de coronavirus, les militants pro-IVG et anti-IVG ont prévu de se rassembler mardi devant le Parlement pour exprimer leur soutien ou leur rejet du texte.

L’Eglise catholique et les Evangéliques ont lancé un appel à « s’unir pour implorer le respect et le soin de la vie à naître », avec une journée de jeûne et de prière. Reconnaissables à leur foulard bleu ciel, les opposants prévoient de prier devant le Parlement jusqu’à l’annonce du résultat.

« Comme il y a deux ans, la Conférence des évêques argentins (CEA) a fait du lobby contre la loi auprès des gouverneurs, fonctionnaires et parlementaires, et les églises pentecôtistes occupent l’espace public », analyse pour l’AFP le sociologue Fortunato Mallimaci.

Objection de conscience

Les pro-IVG, ralliés autour de la couleur verte, ont fait une intense campagne sur les réseaux sociaux. En particulier la Campagne pour un avortement légal, sûr et gratuit, qui regroupe plus de 300 organisations féministes, déjà très mobilisées en 2018.

« La stratégie de criminalisation, de stigmatisation, de restriction des libertés dont ont souffert historiquement les femmes et les corps des femmes enceintes, a assez duré ! », a lancé sur les réseaux sociaux Fabiola Heredia, directrice du Musée d’anthropologie de l’Université de Cordoba (centre).

Seuls 70 sénateurs, sur 72, devraient participer au vote : un sénateur a été suspendu après une plainte pour agression sexuelle et l’ex-président Carlos Menem (1989-1999), âgé de 90 ans et connu pour ses positions anti-avortement, est hospitalisé.

En cas d’égalité, l’ex-présidente (2008-2015) et actuelle vice-présidente Cristina Kirchner, favorable à l’avortement, devrait participer au vote, comme le prévoit la loi.

Selon le gouvernement, entre 370.000 et 520.000 avortements clandestins sont pratiqués chaque année dans le pays de 44 millions d’habitants, où 38.000 femmes sont hospitalisées pour complications lors d’avortements clandestins.

Maria, 35 ans, diplômée en relations internationales, a avorté à 19 ans. Elle estime que « la légalisation est nécessaire parce que le désespoir conduit de toute façon à l’avortement ». « A aucun moment je n’ai regretté ma décision », dit la trentenaire qui préfère ne pas donner son nom de famille.

Pour tenter de convaincre les sénateurs de voter le texte, ce dernier inclut la possibilité pour les médecins de faire valoir leur « objection de conscience ».

Parallèlement, un autre projet de loi, qui sera également débattu mardi par les sénateurs, créé une allocation des « 1.000 jours » destinée à soutenir les mères de famille pendant leur grossesse et les premières années de l’enfant, de façon à réduire les avortements pour raisons économiques.

Si le texte sur la légalisation est adopté, l’Argentine, rejoindrait Cuba, l’Uruguay, le Guyana et la province de Mexico, les seuls à autoriser l’IVG sans conditions en Amérique latine.

En 2010, le pays sud-américain a autorisé le mariage homosexuel et approuvé en 2012 et une loi sur l’identité de genre.

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Europe

Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale

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Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale

En réponse à la vente potentielle de The Observer, les journalistes du Guardian et de son édition dominicale entament une grève inédite depuis un demi-siècle.

Les journalistes du journal britannique The Guardian, ainsi que ceux de son édition du dimanche, The Observer, se sont mobilisés pour une grève de 48 heures, un événement marquant car il s’agit de la première action de ce type en plus de cinquante ans. Cette grève, qui coïncide avec le 233ème anniversaire de la première parution de The Observer, vise à contester la décision du Guardian Media Group (GMG) de vendre ce vénérable hebdomadaire à Tortoise Media, un site d’actualité lancé en 2019.

Le GMG avait annoncé en septembre dernier son intention de céder The Observer, reconnu par le Guinness World Records comme le plus ancien journal dominical au monde. Le syndicat National Union of Journalists (NUJ) a réagi avec vigueur, appelant à cette grève pour exprimer le mécontentement général face à ce projet de vente. Laura Davison, secrétaire générale du NUJ, a souligné l’importance de The Observer dans le paysage médiatique britannique et a plaidé pour une réévaluation des options afin de garantir un avenir pérenne pour les deux publications.

La vente à Tortoise Media, dirigé par James Harding, ancien rédacteur en chef du Times et de la BBC, et Matthew Barzun, ancien ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, soulève des inquiétudes quant à l’avenir éditorial et la ligne directrice de The Observer. Les journalistes craignent que cette transaction ne modifie l’identité unique et la mission de ce journal, qui a été acquis par le Guardian Media Group en 1993.

Cette action syndicale met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs économiques des groupes de presse et les aspirations professionnelles des journalistes à préserver l’indépendance et l’intégrité de leur travail. La grève, bien que symbolique, témoigne d’un engagement profond des rédacteurs à défendre un journal qui a marqué l’histoire du journalisme britannique.

Le débat sur l’avenir de The Observer est loin d’être clos, et cette grève pourrait bien être le prélude à des négociations plus approfondies entre les parties prenantes pour trouver une solution qui respecte l’héritage de ce journal emblématique tout en répondant aux défis contemporains de l’industrie des médias.

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Biden gracie son fils Hunter avant de quitter la Maison Blanche

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Biden gracie son fils Hunter avant de quitter la Maison Blanche

Dans un geste inattendu, le président Joe Biden gracie son fils Hunter, malgré ses précédentes promesses de non-intervention. Cette décision soulève des questions sur l’impartialité du système judiciaire américain.

Dans les dernières semaines de sa présidence, Joe Biden a pris la décision controversée de gracier son fils Hunter, impliqué dans des affaires de fraude fiscale et de détention illégale d’arme à feu. Cette action, bien que conforme à la tradition des présidents américains d’accorder des grâces à des proches, remet en question l’intégrité du processus judiciaire et l’indépendance de la justice.

Hunter Biden, âgé de 54 ans, avait plaidé coupable en septembre pour fraude fiscale à Los Angeles, une affaire qui aurait pu lui valoir jusqu’à 17 ans de prison. De plus, il était également confronté à des accusations pour avoir menti sur son addiction aux drogues lors de l’achat d’une arme, un délit passible de 25 ans d’emprisonnement dans l’État du Delaware, où réside la famille Biden.

Joe Biden, dans un communiqué, a défendu la décision en affirmant que son fils a été ciblé uniquement en raison de son lien de parenté avec lui, qualifiant cette poursuite de « sélective et injuste ». Il a souligné que les accusations contre Hunter sont nées après que des opposants politiques au Congrès aient initié des enquêtes visant à attaquer sa présidence.

Cette grâce intervient dans un contexte politique tendu, où le système judiciaire est déjà sous le feu des critiques. Donald Trump, le président élu, a récemment nommé des fidèles à des postes clés au sein du FBI et du ministère de la Justice, ce qui a alimenté les débats sur l’indépendance de ces institutions. L’ironie réside dans le fait que Trump lui-même a promis de gracier les personnes impliquées dans l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021, un acte qu’il qualifie d’injustice judiciaire.

Les avocats de Hunter Biden ont toujours maintenu que leur client n’aurait pas été poursuivi s’il n’était pas le fils du président. Hunter a lui-même exprimé son intention de consacrer sa vie à aider ceux qui luttent contre les mêmes problèmes qu’il a affrontés, notamment la dépendance. Il a également remboursé ses arriérés d’impôts et les pénalités associées, bien que l’accord initial pour éviter la prison ait été rompu à la dernière minute.

Cette affaire a été une source de discorde pour la famille Biden, particulièrement pendant cette année électorale où les Républicains ont accusé le fils du président de bénéficier d’un traitement de faveur. La décision de Joe Biden de gracier Hunter, malgré ses précédentes déclarations de non-intervention, pourrait alimenter davantage les critiques sur la politisation du système judiciaire américain et l’utilisation de la grâce présidentielle pour des fins personnelles.

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Ukraine: Zelensky se dit prêt à des concessions si l’Otan protège les territoires contrôlés par Kiev

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Ukraine: Zelensky se dit prêt à des concessions si l'Otan protège les territoires contrôlés par Kiev

Le président ukrainien envisage de placer sous protection de l’OTAN les territoires contrôlés par Kiev en échange d’un arrêt des hostilités avec la Russie.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment exprimé sa volonté de faire des concessions territoriales à la Russie, à condition que l’OTAN offre des garanties de sécurité pour les zones actuellement sous contrôle ukrainien. Cette proposition intervient dans un contexte de tensions accrues et de menaces d’escalade militaire.

Alors que la guerre se prolonge depuis presque trois ans, l’Ukraine fait face à une situation complexe. La menace de nouvelles frappes russes, notamment avec le missile « Orechnik », et l’imminence du retour de Donald Trump à la présidence américaine, rendent l’avenir incertain. Zelensky, conscient des difficultés sur le terrain, propose une solution qui pourrait stabiliser la situation, même si elle implique un compromis sur les territoires occupés par la Russie.

L’objectif principal de Zelensky est de mettre fin à la phase active du conflit. En plaçant les territoires contrôlés par Kiev sous l’égide de l’OTAN, il espère non seulement sécuriser ces zones, mais aussi créer un cadre diplomatique pour la récupération des régions annexées par la Russie. Cette approche pragmatique reflète une volonté de paix, tout en reconnaissant les réalités militaires actuelles.

Cependant, cette proposition ne se fait pas sans risque. L’Ukraine a toujours maintenu une position ferme contre toute cession de territoire, une ligne rouge que Zelensky semble maintenant prêt à redéfinir. Les pourparlers avec l’OTAN pourraient être compliqués par les exigences de Vladimir Poutine, qui insiste sur un retrait ukrainien de territoires supplémentaires et refuse catégoriquement l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance.

Les récents développements montrent une intensification des hostilités, avec des frappes russes massives sur les territoires ukrainiens et des menaces directes contre Kiev. La rhétorique belliqueuse de Moscou, couplée à une coopération accrue avec des acteurs comme la Corée du Nord, contribue à une escalade dangereuse. Face à cette situation, Zelensky a multiplié les échanges avec les leaders occidentaux, cherchant à renforcer le soutien international.

Les réactions des dirigeants occidentaux sont mitigées. Emmanuel Macron a condamné fermement les actions russes, soulignant l’illégalité et l’inhumanité des frappes indiscriminées. De son côté, Antony Blinken a réaffirmé l’engagement américain à soutenir l’Ukraine, notamment par une augmentation des livraisons d’armes et l’autorisation d’utiliser des missiles longue portée contre la Russie.

La proposition de Zelensky marque un tournant potentiel dans la stratégie ukrainienne face à la guerre. Elle soulève des questions sur l’équilibre entre la sécurité immédiate et les aspirations territoriales à long terme de l’Ukraine. La suite des événements dépendra des réactions de l’OTAN et de la communauté internationale, ainsi que de la réponse de la Russie à cette initiative diplomatique audacieuse.

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