Culture
Théâtre: entre répétitions et réouverture incertaine, le quotidien sous tension des artistes
« On est à bout de souffle », s’insurge Galin Stoev, le directeur artistique du théâtre de la Cité à Toulouse, alors que deux troupes répètent sans savoir si elles pourront se produire après le 7 janvier.
En cette fin décembre, les équipes du « Tartuffe » de Molière et celle de « Le feu, la fumée, le soufre », une adaptation d’Édouard II de Christopher Marlowe, alternent leurs répétitions pour ne pas avoir à se croiser dans ce théâtre public estampillé Centre dramatique national (CDN) dont l’immense vaisseau de briques roses trône à quelques centaines de mètres de la place du Capitole.
« La chose la plus difficile, c’est l’incertitude », poursuit le metteur en scène bulgare, un quinquagénaire à l’allure d’éternel étudiant, qui en janvier 2018 a pris la direction artistique du théâtre de la Cité.
« Avec les équipes techniques, l’administration, les artistes, on s’est mobilisé pour trouver des solutions (pour respecter les mesures sanitaires et rester ouvert, NDLR) mais ça ne peut pas tenir très longtemps comme ça », explique Galin Stoev.
Visage fermé, il ne s’attend pas à de bonnes nouvelles le 7 janvier lors de la clause de « revoyure » fixée par le gouvernement. Le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative, s’est par ailleurs penché lundi sur la fermeture des cinémas et théâtres et rendra sa décision mercredi.
« On essaie de résister »
Guillaume Séverac-Schmitz, le metteur en scène du « Tartuffe », jeans, sneakers et crinière noire en bataille, sort d’une seconde générale devant un public restreint d’une quinzaine de professionnels, techniciens, salariés du théâtre, tourneurs ou journalistes.
« Les premières représentations auraient dû avoir lieu cette semaine. On s’est dit qu’on souhaitait quand même présenter au public les premières étapes du travail. Mais Molière, c’est fait pour jouer devant un vrai public », confesse-t-il.
Le spectacle qui n’a pas pu être joué à Toulouse doit partir en tournée à partir du 13 janvier à Alès (Gard) puis à Pamiers (Ariège). Mais Guillaume Séverac-Schmitz se dit peu optimiste face à la perspective « d’une troisième vague » synonyme de reconfinement.
« On est un peu fataliste, mais ça atteint énormément les personnes de travailler dans cette ambiance. On essaie de résister, on a la chance d’être en troupe, mais on veut pouvoir montrer notre projet », répète le jeune metteur en scène.
Il est intimement persuadé que les efforts de « réduction de jauge », les mesures pour accueillir le public, « la ventilation performante » du bâtiment auraient pu permettre d’accueillir du public.
L’une de ses jeunes actrices, Christelle Simonin, 24 ans, qui a rejoint cet été la troupe éphémère, explique son « envie de théâtre », sa frustration mais aussi sa « rage »: « Je me sens hyper-opprimée, je pense que l’on m’enlève mes libertés fondamentales. On n’a plus de rêves, il faut créer du rêve ».
« Génération sacrifiée »
Dans la grande salle, le lendemain, Bruno Geslin dirige les filages de la pièce « Le feu, la fumée, le soufre », une adaptation qu’il a coécrite avec Jean-Michel Rabeux.
Dans la pénombre de la grande scène, au milieu d’un lugubre décor de passerelles en bois calciné, les acteurs se déplacent en cadence sur un flot de musique.
« Marlowe c’est brutal, il y a des convergences entre nos époques : il y avait une épidémie de peste, des théâtres qui brulaient… on n’en est pas encore là », s’amuse le metteur en scène.
« Les acteurs ont une incandescence, une ferveur mélangée d’inquiétude. On est tellement traversé par le doute… on travaille et on ne sait pas si dans une semaine on sera encore en mesure de travailler le spectacle », confie l’homme de théâtre.
« Il y a aussi de la colère, mais on ne peut pas rester sur ce sentiment quand on travaille. Le risque c’est un auto-effondrement », affirme Bruno Geslin avant de reprendre le cours de la répétition.
Au milieu de sa jeune troupe, Guillaume Séverac-Schmitz, s’indigne d’une « génération sacrifiée » : « La jeunesse, elle veut vivre et c’est là que la situation peut devenir une cocotte-minute… »
Culture
Rachida Dati annonce un label pour « soutenir » et « valoriser » les discothèques
La ministre de la Culture, Rachida Dati, dévoile un nouveau label pour reconnaître et encourager les discothèques qui contribuent à la création artistique et à la sécurité.
Le 29 novembre 2024, la ministre de la Culture et du Patrimoine, Rachida Dati, a annoncé la création d’un label baptisé « Club Culture ». Cette initiative vise à identifier et à promouvoir les discothèques qui jouent un rôle actif dans le soutien à la création artistique et à la scène des DJs. Lors d’une allocution au club Mazette, situé dans le 12e arrondissement de Paris, elle a souligné l’importance de cette reconnaissance pour les acteurs de la vie nocturne.
L’objectif du label « Club Culture » est double : d’une part, il s’agit de valoriser les établissements qui s’engagent dans la lutte contre les violences et le harcèlement sexistes et sexuels, et d’autre part, de reconnaître leur contribution à la scène artistique. Rachida Dati a affirmé que ce label offrira aux discothèques un soutien tangible, en augmentant leur visibilité et en les protégeant face aux défis actuels du secteur. Elle a également mentionné que des critères précis seraient prochainement établis pour déterminer les établissements éligibles.
Ce label, qui sera attribué pour une période de trois ans, permettra aux clubs d’afficher fièrement l’appellation « Clubs Culture – lieux d’expression artistique et de fête ». Les discothèques sélectionnées seront listées dans un annuaire en ligne, accessible via le site du ministère de la Culture, facilitant ainsi leur identification par le public et les professionnels du secteur.
Rachida Dati a également mis l’accent sur l’importance de l’accessibilité pour tous les publics et de la parité dans la programmation artistique. Ces éléments seront pris en compte dans les critères d’attribution du label, soulignant ainsi l’engagement du gouvernement à faire des discothèques des espaces culturels inclusifs et dynamiques.
Cette annonce marque une reconnaissance officielle de l’importance des discothèques dans le paysage culturel français, les positionnant comme des acteurs essentiels de la création et de la diffusion artistique, tout en renforçant leur rôle social et culturel.
Culture
Affaire Slimane : une seconde plainte pour harcèlement sexuel déposée contre le chanteur
Après une première plainte pour harcèlement sexuel, le chanteur Slimane est à nouveau mis en cause pour des faits d’agression sexuelle survenus lors d’une fête post-concert.
La carrière de Slimane, révélé par l’émission The Voice, est ébranlée par une série d’accusations de harcèlement sexuel. Le chanteur de 35 ans est désormais confronté à une seconde plainte, déposée cette fois pour agression sexuelle et tentative d’agression sexuelle. Les événements en question se seraient produits lors d’une célébration privée après un concert au Zénith de Saint-Étienne.
Cette nouvelle plainte a été déposée par un technicien lumière, âgé de 33 ans, qui travaillait pour Play Two, la société productrice de la tournée de Slimane. La nuit du 17 décembre 2023, après un spectacle réussi, une fête en coulisses a été organisée pour l’équipe technique et l’artiste. C’est dans ce contexte festif que l’agression aurait eu lieu. Selon le plaignant, Slimane l’aurait saisi par les hanches, une action qui a été interrompue par l’intervention du frère du chanteur. Des témoins auraient capturé la scène sur vidéo, mais à la demande du frère de Slimane, ces preuves auraient été effacées.
Suite à cet incident, le technicien et trois de ses collègues ont décidé de rompre leur contrat avec l’artiste. Ils reprochent à Play Two d’avoir minimisé l’incident, le qualifiant de simple « fête ». Cette réaction a visiblement contribué à l’escalade des tensions et à la décision des plaignants de quitter la tournée.
L’enquête préliminaire ouverte à la suite de la première plainte pour harcèlement sexuel se trouve maintenant élargie avec ces nouvelles accusations. Le parquet de Saint-Étienne est désormais saisi de l’affaire, et l’entourage de Slimane reste silencieux face à ces allégations.
Cette série de plaintes soulève des questions sur le comportement du chanteur et sur la gestion de ces incidents par les structures qui l’entourent. L’industrie du spectacle, souvent sous le feu des projecteurs pour des raisons similaires, se voit une fois de plus confrontée à la nécessité de réexaminer les conditions de travail et les rapports de pouvoir au sein des équipes artistiques.
Culture
Slimane sacré aux NRJ Music Awards malgré une plainte pour harcèlement sexuel
Sous le feu des projecteurs pour la première fois depuis l’annonce d’une plainte pour harcèlement sexuel, Slimane a remporté vendredi soir le trophée de l’artiste masculin francophone aux NRJ Music Awards. Une victoire teintée d’émotion et d’introspection pour le chanteur, qui a exprimé sa gratitude et son espoir pour l’avenir.
La soirée des NRJ Music Awards a consacré Slimane, une figure incontournable de la scène musicale francophone, malgré une situation personnelle délicate. Le chanteur, actuellement en tournée pour son « Cupidon tour », a été salué par le public pour sa contribution à la chanson française, décrochant ainsi le prestigieux prix de l’artiste masculin francophone de l’année. En recevant son trophée, Slimane a partagé un message touchant à l’attention de sa fille : « Ma fille, quand tu vas grandir, j’espère vraiment que tu seras fière de ton papa ». Manifestement ému, il a également remercié son public pour son soutien, prononçant un sincère « merci du fond du cœur » qui a résonné avec une gravité particulière.
Cette récompense survient alors qu’une plainte pour harcèlement sexuel a été déposée contre lui par un technicien ayant travaillé sur l’une de ses tournées. Le Parisien a révélé les accusations la semaine dernière, précisant que la plainte avait été transmise au parquet de Saint-Etienne. Selon l’avocate de l’accusateur, le chanteur aurait commis des actes de harcèlement lors d’un concert au Zénith de Saint-Etienne en décembre 2023. Le parquet a indiqué attendre des éléments de preuve sous forme d’enregistrements, que l’avocate s’est engagée à fournir, avant de décider de l’ouverture éventuelle d’une enquête préliminaire.
Révélé en 2016 grâce à l’émission The Voice sur TF1, Slimane a depuis enchaîné les succès, notamment avec son duo avec la chanteuse Vitaa, avec qui il avait atteint la première place des ventes d’albums en France en 2020 grâce à leur opus commun « Versus ». Cette même soirée des NRJ Music Awards a par ailleurs vu Vitaa triompher dans la catégorie de l’artiste féminine francophone de l’année, tandis qu’Indochine a été désigné meilleur groupe. La cérémonie a également célébré Pierre Garnier, issu de la Star Academy, avec deux distinctions pour son titre Ceux qu’on était, dans les catégories révélation francophone et meilleure chanson.
Le parcours de Slimane, bien que marqué par une récente polémique, reste indéniablement lié à un large succès populaire, que ce nouveau prix vient couronner. Reste à voir comment le chanteur gérera à la fois ses succès artistiques et les défis que soulèvent les accusations qui pèsent désormais sur lui.
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