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Europe

Radio Vatican, la voix du pape, fête ses 90 ans

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Radio Vatican, la voix du pape qui parle à la planète en 41 langues, a fêté vendredi ses 90 ans.

« C’est jeune! », a plaisanté sur ses ondes une fidèle auditrice, soeur André, qui a célébré jeudi ses 117 ans après avoir survécu au Covid-19 dans le sud de la France.

L’exotique radio nonagénaire travaille aujourd’hui avec 350 collaborateurs de 69 nationalités, dans toutes les langues de Babel, ou presque: en arabe, biélorusse, chinois, latin, mais aussi hindi, malgache, somali, ewondo, kikongo, tamoul…

Transmises par satellite (depuis 1995), internet, encore par ondes hertziennes courtes dans certaines régions, les informations vaticanes sont aussi rediffusées dans les programmes d’un millier de radios catholiques.

Le père missionnaire Luigi Maccali, libéré en octobre au Mali par des jihadistes après deux ans de captivité, a raconté qu’il s’était vu offrir une radio et avait pu écouter la messe de Pentecôte 2020 du pape.

Robert Attarian, en charge avec une seule autre personne du service arménien de Radio Vatican, confie à l’AFP qu’il se sent comme « un pont entre l’Eglise universelle et les églises locales arméniennes, pour rejoindre une diaspora de quelque 10 millions de personnes ».

Ses reportages sont utilisés par une radio à Marseille, une autre en Australie. Mais les émissions en portugais sont exploitées par exemple par 400 radios du Brésil et ciblent huit autres pays, comme l’Angola ou le Mozambique.

inaugurée en latin

Au lendemain des accords du Latran de 1929 -signés par Benito Mussolini et Pie XI pour créer le plus petit Etat du monde- le pape avait chargé Guglielmo Marconi, l’un des inventeurs de la radio, de construire une station dans la Cité du Vatican.

Elle sera inaugurée le 12 février 1931 par Pie XI, avec un discours en latin.

Le 24 décembre 1942, son successeur Pie XII y parlera des « centaines de milliers de personnes, qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive ».

Ce message de Noël en italien, n’évoquant explicitement ni les Juifs ni les Nazis, est resté relativement inaudible  en Allemagne, estiment les historiens, d’autant que les nazis brouillaient les ondes.

Les jésuites aux commandes de la radio vont ajouter des langues de transmission. De nouveaux émetteurs seront installés à 18 km du centre de Rome,

Les rédactions ont planté leurs micros depuis un demi-siècle dans un palais près du Tibre. Elles confectionnent désormais les multiples versions linguistiques d’un portail unique des médias du Saint-Siège, qui a remplacé un site vieillot voici trois ans, hébergeant aussi les directs de sa télévision (www.vaticannews.va).

C’est le volet le plus visible d’une grande réforme de la communication du Vatican, doté de son propre « ministère » dirigé par un laïc.

« web radios »

Pour son anniversaire, Radio Vatican a lancé vendredi ses premières « web radios » exclusivement en italien, français, anglais, espagnol, portugais, allemand et arménien.

Actuellement, un même programme radiophonique consacré aux pays de l’est, passe par exemple du bulgare au russe, à l’albanais, au lituanien ou à l’arménien.

Depuis vendredi, l’arménien a donc son propre canal internet, embryon d’une radio alimentée par 19 minutes quotidiennes d’information en arménien, des podcasts, des messes en latin et de la musique.

« C’est une plateforme qu’on pourra développer, en demandant la collaboration d’églises locales à l’avenir », espère Robert Attarian.

Le Brésilien Silvonei Protz, dirigeant d’une rédaction de dix personnes produisant deux heures et demie d’émissions quotidiennes à heures fixes, est ravi. Avec une radio dédiée lusophone, « plus besoin d’attendre pour donner une information importante ».

A terme, Radio Vatican pourrait se doter de 35 radios linguistiques « à écouter sur son téléphone », mise Jean-Charles Putzolu, un Français de l’équipe de coordination éditoriale.

« La radio a encore de l’avenir, c’est un média de proximité », vante-t-il, en racontant comment un collègue anglophone avait été acclamé comme une star par des auditeurs d’un camp de réfugiés visité en Ouganda.

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Culture

Insolite : Des retraitées s’invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

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Insolite : Des retraitées s'invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

À la Fashion week de Vienne, des mannequins de 60 à plus de 80 ans ont défilé, brisant les stéréotypes liés à l’âge. Une initiative inédite en Autriche, portée par la créativité et la volonté d’inclusion.

Brigitte Hrdlicka, 63 ans, résume parfaitement l’esprit de cette révolution discrète dans le monde de la mode : « C’est fini, les mamies assises à ne rien faire ». Alors qu’elle met la dernière main à sa création avant le défilé, elle incarne, avec neuf autres retraitées, un changement de regard sur l’âge et la vieillesse. Ces femmes, âgées de 60 à plus de 80 ans, ont défilé sur le podium de la Fashion week de Vienne, dans une célébration de la diversité et de l’inclusion.

Ce projet inédit en Autriche est le fruit de plusieurs mois de travail, où les participantes ont conçu et réalisé leurs tenues à partir de matériaux de récupération. Loin d’être des novices, elles ont été guidées par Irina Reichel, animatrice d’ateliers de couture pour retraités. En voyant ces mannequins d’un jour défiler avec assurance et élégance, le message est clair : l’âge n’est plus une limite, et la mode devient un outil pour déconstruire les préjugés.

Le spectacle, loin d’être une simple performance, revendique une prise de position contre l’âgisme et met en avant une joie de vivre palpable. Sur le podium, chaque femme rayonne, reflétant une pluralité de styles : du léopard audacieux aux robes de mariée colorées, il y en a pour tous les goûts. Ce défilé ne fait pas seulement écho à une tendance globale d’ouverture à la diversité dans la mode, mais il s’impose comme un événement symbolique. Si les icônes comme Naomi Campbell ou Claudia Schiffer ont déjà démontré qu’il est possible de célébrer la beauté à tous les âges, ces femmes viennoises montrent que l’élégance et la modernité n’ont pas d’âge non plus.

Les jeunes spectatrices, admiratives, s’imaginent déjà suivre leur exemple à un âge avancé, tandis que les retraitées comme Verena Heger, 60 ans, applaudissent l’initiative. « Ce n’est pas parce qu’on a plus de 60 ans qu’on fait des choses ringardes ! », s’exclame-t-elle, résumant la fierté et la modernité de cette nouvelle génération de femmes âgées qui refusent d’être invisibles.

Avec son ambiance festive, son tapis rouge et ses créations uniques, ce défilé aura marqué les esprits, prouvant que la mode est un terrain où chacun peut trouver sa place, peu importe son âge.

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Europe

Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

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Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

La Cour de justice de l’Union européenne a tranché en faveur de la Commission européenne dans deux affaires majeures impliquant Apple et Google, infligeant des sanctions financières record et marquant un tournant dans la lutte contre les abus des géants de la tech.

Mardi, la justice européenne a confirmé deux décisions aux lourds enjeux financiers, donnant raison à la Commission européenne face à Apple et Google. La commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, s’est félicitée de cette issue, la qualifiant de « grande victoire pour les citoyens européens », soulignant son importance pour l’équité des règles économiques et la justice fiscale.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dernière instance dans ces affaires, a ordonné à Apple de rembourser 13 milliards d’euros à l’Irlande, correspondant à des avantages fiscaux illégaux, assimilés à une aide d’État. En parallèle, Google a vu confirmée une amende de 2,4 milliards d’euros pour abus de position dominante, infligée pour avoir favorisé son service de comparaison de prix au détriment de ses concurrents.

L’affaire Apple remonte à 2016, lorsque la Commission européenne avait demandé à l’entreprise de rembourser les impôts non perçus par l’Irlande entre 2003 et 2014. Durant cette période, Apple a rapatrié la majorité de ses bénéfices européens en Irlande, bénéficiant d’un taux d’imposition presque nul, allant de 1 % à 0,005 %. En 2020, le Tribunal de l’UE avait annulé cette décision, infligeant un sérieux revers à Margrethe Vestager. Cependant, en novembre 2023, l’avocat général de la CJUE avait recommandé d’annuler ce jugement initial et de renvoyer l’affaire au tribunal. La Cour a finalement confirmé que l’Irlande avait accordé une aide illégale à Apple, scellant ainsi l’obligation de remboursement. Apple a réitéré son désaccord, affirmant que l’entreprise n’avait bénéficié d’aucun traitement fiscal particulier.

Dans l’autre dossier, la CJUE a confirmé la sanction de 2,4 milliards d’euros imposée à Google pour avoir abusé de sa position dominante en favorisant son comparateur Google Shopping dans les résultats de recherche, rendant ses concurrents quasiment invisibles pour les utilisateurs. Cette amende, imposée en 2017, est l’une des nombreuses sanctions financières infligées à Google pour des pratiques anticoncurrentielles, le total des amendes infligées au groupe dépassant les 8 milliards d’euros. Google a exprimé sa déception face à ce verdict, rappelant avoir déjà ajusté ses pratiques en 2017 pour répondre aux exigences européennes.

Ces décisions marquent un tournant dans la régulation des géants de la technologie, tant en Europe qu’aux États-Unis, où Google fait également face à plusieurs enquêtes et procès. Elles réaffirment la volonté de la Commission européenne de réguler les pratiques des entreprises multinationales pour garantir une concurrence équitable et une fiscalité juste au sein de l’Union.

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Europe

Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi

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Rome envisage de faire payer l'accès à la fontaine de Trevi

Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.

La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.

Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.

Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.

Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.

Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.

La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.

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