Europe
Europe – Eruption aux Canaries: une centaine de maisons détruites, 5.500 personnes évacuées
Les coulées de lave crachées par le volcan Cumbre Vieja, entré en éruption dimanche sur l’île espagnole de La Palma aux Canaries, ont entraîné l’évacuation d’environ 5.500 personnes et détruit une centaine de maisons en descendant vers la mer qu’elles devaient atteindre lundi soir.
Selon le gouvernement régional de l’archipel touristique situé au large des côtes du nord-ouest de l’Afrique, un total de 5.500 personnes ont dû quitter leur domicile depuis le début de l’éruption.
« Nous n’avons aucune perte humaine à déplorer (…) et je crois que c’est la meilleure nouvelle », s’est félicité le président de la région, Angel Victor Torres, lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, arrivé sur place dimanche soir.
Cette éruption, la première depuis 1971 sur cette île peuplée de près de 85.000 habitants, a en revanche provoqué d’importants dégâts.
Lorena Hernandez Labrador, conseillère municipale à Los Llanos de Aridane, l’un des villages touchés par les coulées de lave, a indiqué qu’une « centaine de maisons » avaient été « détruites dans les communes de Los Llanos, El Paso et Tazacorte ».
Les images diffusées par les médias ou circulant sur les réseaux sociaux montraient d’impressionnantes coulées de lave, atteignant jusqu’à une dizaine de mètres de haut, incendiant les arbres sur leur passage, recouvrant des routes et s’engouffrant dans des maisons à travers des fenêtres restées ouvertes.
Le Cumbre Vieja crache des colonnes de fumées atteignant plusieurs centaines de mètres de haut et entre 6.000 et 9.000 tonnes de dioxyde de souffre par jour, selon l’Institut volcanologique des Canaries (Involcan). Une fumée qui n’a pas entraîné jusqu’ici de fermeture de l’espace aérien.
Interrogé sur la télévision publique, le président de l’autorité locale de La Palma, Mariano Hernández Zapata, a évoqué un paysage de désolation, laissé par des « langues de lave (…) qui engloutissent tout sur leur passage ».
Selon l’Involcan, ces coulées – qui ont fait suite à des jets de lave de plusieurs dizaines de mètres de haut – avancent à une vitesse moyenne de 700 mètres par heure à près de 1.000°C.
Elles devaient atteindre la mer lundi vers 20H00 locales (19H00 GMT).
« 3 minutes » pour évacuer
Pedro Sanchez, qui devait aller à New York pour l’assemblée générale des Nations Unies, a retardé son voyage pour se rendre dans l’île dimanche soir afin de suivre les opérations d’évacuation mobilisant des centaines de membres de la police et de l’armée.
« La nuit a été longue » et « les jours qui viennent vont être longs » également pour les personnes affectées, a-t-il dit, en leur promettant qu’elles ne « souffriraient pas économiquement » grâce à la « solidarité » de l’ensemble du pays.
Agée de 27 ans, Angie Chaux, qui vit à quelques kilomètres du volcan à Los Llanos de Aridane, a indiqué avoir eu « trois minutes » pour évacuer son domicile, à 04H30 du matin, avec son mari et son enfant de trois ans.
« Nous n’étions pas à la maison » au moment de l’éruption mais « nous avons voulu revenir et la route était fermée. La police nous a laissé passer mais nous a dit +vous avez 3 minutes+ » pour évacuer « avec le sac à dos d’urgence » que les autorités avaient demandé aux habitants de préparer, a-t-elle raconté.
Noelia Garcia, la maire de cette commune, a indiqué ressentir « de l’impuissance et de la rage » face à cette catastrophe.
« C’est la nature » mais « nous sommes inquiets pour les plantations de bananes et d’avocats, qui ont souffert, et pour le futur économique de l’île », a-t-elle expliqué.
« Plusieurs semaines »
Le volcan Cumbre Vieja se trouvait sous haute surveillance depuis une semaine en raison d’un énorme regain d’activité sismique. Selon Angel Victor Torres, il contiendrait entre 17 et 20 millions de mètres cubes de magma.
D’après le coordinateur scientifique de l’Involcan, Nemesio Perez, l’activité du volcan pourrait durer « plusieurs semaines voire quelques mois », en raison de la présence d’une seconde poche de magma située à 20 ou 30 kilomètres de profondeur.
D’origine volcanique, l’archipel des Canaries avait connu sa dernière éruption en 2011, sous-marine cette fois, au niveau de l’île d’El Hierro.
Europe
Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer
À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.
Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.
Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.
Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.
Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.
En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.
L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.
Europe
Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale
En réponse à la vente potentielle de The Observer, les journalistes du Guardian et de son édition dominicale entament une grève inédite depuis un demi-siècle.
Les journalistes du journal britannique The Guardian, ainsi que ceux de son édition du dimanche, The Observer, se sont mobilisés pour une grève de 48 heures, un événement marquant car il s’agit de la première action de ce type en plus de cinquante ans. Cette grève, qui coïncide avec le 233ème anniversaire de la première parution de The Observer, vise à contester la décision du Guardian Media Group (GMG) de vendre ce vénérable hebdomadaire à Tortoise Media, un site d’actualité lancé en 2019.
Le GMG avait annoncé en septembre dernier son intention de céder The Observer, reconnu par le Guinness World Records comme le plus ancien journal dominical au monde. Le syndicat National Union of Journalists (NUJ) a réagi avec vigueur, appelant à cette grève pour exprimer le mécontentement général face à ce projet de vente. Laura Davison, secrétaire générale du NUJ, a souligné l’importance de The Observer dans le paysage médiatique britannique et a plaidé pour une réévaluation des options afin de garantir un avenir pérenne pour les deux publications.
La vente à Tortoise Media, dirigé par James Harding, ancien rédacteur en chef du Times et de la BBC, et Matthew Barzun, ancien ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, soulève des inquiétudes quant à l’avenir éditorial et la ligne directrice de The Observer. Les journalistes craignent que cette transaction ne modifie l’identité unique et la mission de ce journal, qui a été acquis par le Guardian Media Group en 1993.
Cette action syndicale met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs économiques des groupes de presse et les aspirations professionnelles des journalistes à préserver l’indépendance et l’intégrité de leur travail. La grève, bien que symbolique, témoigne d’un engagement profond des rédacteurs à défendre un journal qui a marqué l’histoire du journalisme britannique.
Le débat sur l’avenir de The Observer est loin d’être clos, et cette grève pourrait bien être le prélude à des négociations plus approfondies entre les parties prenantes pour trouver une solution qui respecte l’héritage de ce journal emblématique tout en répondant aux défis contemporains de l’industrie des médias.
Europe
Ukraine: Zelensky se dit prêt à des concessions si l’Otan protège les territoires contrôlés par Kiev
Le président ukrainien envisage de placer sous protection de l’OTAN les territoires contrôlés par Kiev en échange d’un arrêt des hostilités avec la Russie.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment exprimé sa volonté de faire des concessions territoriales à la Russie, à condition que l’OTAN offre des garanties de sécurité pour les zones actuellement sous contrôle ukrainien. Cette proposition intervient dans un contexte de tensions accrues et de menaces d’escalade militaire.
Alors que la guerre se prolonge depuis presque trois ans, l’Ukraine fait face à une situation complexe. La menace de nouvelles frappes russes, notamment avec le missile « Orechnik », et l’imminence du retour de Donald Trump à la présidence américaine, rendent l’avenir incertain. Zelensky, conscient des difficultés sur le terrain, propose une solution qui pourrait stabiliser la situation, même si elle implique un compromis sur les territoires occupés par la Russie.
L’objectif principal de Zelensky est de mettre fin à la phase active du conflit. En plaçant les territoires contrôlés par Kiev sous l’égide de l’OTAN, il espère non seulement sécuriser ces zones, mais aussi créer un cadre diplomatique pour la récupération des régions annexées par la Russie. Cette approche pragmatique reflète une volonté de paix, tout en reconnaissant les réalités militaires actuelles.
Cependant, cette proposition ne se fait pas sans risque. L’Ukraine a toujours maintenu une position ferme contre toute cession de territoire, une ligne rouge que Zelensky semble maintenant prêt à redéfinir. Les pourparlers avec l’OTAN pourraient être compliqués par les exigences de Vladimir Poutine, qui insiste sur un retrait ukrainien de territoires supplémentaires et refuse catégoriquement l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance.
Les récents développements montrent une intensification des hostilités, avec des frappes russes massives sur les territoires ukrainiens et des menaces directes contre Kiev. La rhétorique belliqueuse de Moscou, couplée à une coopération accrue avec des acteurs comme la Corée du Nord, contribue à une escalade dangereuse. Face à cette situation, Zelensky a multiplié les échanges avec les leaders occidentaux, cherchant à renforcer le soutien international.
Les réactions des dirigeants occidentaux sont mitigées. Emmanuel Macron a condamné fermement les actions russes, soulignant l’illégalité et l’inhumanité des frappes indiscriminées. De son côté, Antony Blinken a réaffirmé l’engagement américain à soutenir l’Ukraine, notamment par une augmentation des livraisons d’armes et l’autorisation d’utiliser des missiles longue portée contre la Russie.
La proposition de Zelensky marque un tournant potentiel dans la stratégie ukrainienne face à la guerre. Elle soulève des questions sur l’équilibre entre la sécurité immédiate et les aspirations territoriales à long terme de l’Ukraine. La suite des événements dépendra des réactions de l’OTAN et de la communauté internationale, ainsi que de la réponse de la Russie à cette initiative diplomatique audacieuse.
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