L’interdiction des cigarettes électroniques jetables, prisées par les adolescents, est officiellement entrée en vigueur avec la publication de la loi au Journal officiel. Saluée comme une avancée en matière de santé publique, cette décision suscite néanmoins des inquiétudes sur les stratégies de contournement des fabricants.
Les « puffs », ces cigarettes électroniques à usage unique, sont désormais interdites en France. La loi, adoptée à l’unanimité par le Parlement le 13 février, proscrit la vente, la distribution et l’offre gratuite de ces dispositifs préremplis et non rechargeables, marquant l’aboutissement de plus de deux ans de discussions législatives et d’un passage par la Commission européenne.
Dotées d’un packaging attrayant et de saveurs variées comme la fraise glacée ou la menthe, ces cigarettes jetables avaient conquis un jeune public, malgré les risques de dépendance avérés. Leur commercialisation massive, perçue comme un ciblage assumé des adolescents, avait été vivement dénoncée par plusieurs parlementaires. Le rapporteur de la loi, Khalifé Khalifé (LR), dénonçait ainsi un « marché qui cible sans vergogne les jeunes enfants », tandis que la sénatrice Anne Souyris (EELV) fustigeait un produit « pensé pour séduire les mineurs ».
Si cette interdiction constitue une victoire pour la santé publique et l’environnement, le Comité national contre le tabagisme alerte sur la persistance d’offres alternatives contournant la réglementation. En effet, certains fabricants continuent de proposer des cigarettes électroniques jetables aux multiples arômes, malgré un nombre limité de recharges.
L’exemple français, scruté à l’international, pourrait inspirer d’autres pays soucieux de freiner l’initiation des jeunes à la nicotine. Une étude de 2023 menée par BVA pour Alliance contre le tabac révélait que 15 % des adolescents de 13 à 16 ans avaient déjà expérimenté les « puffs », et que près de la moitié d’entre eux avaient découvert la nicotine par ce biais.
Au-delà de cette mesure, des élus interpellent le gouvernement sur l’urgence d’interdire également les « pouches », ces sachets de nicotine placés sous la lèvre, dont la consommation croissante inquiète les spécialistes de la prévention tabagique.