Drame dans le Var : trois vies emportées par des intempéries d’une violence inouïe

Le sud de la France subit des conditions météorologiques apocalyptiques, avec des pluies diluviennes et des vents destructeurs. Le bilan humain et matériel s’alourdit heure après heure.

La région varoise a été frappée par une série d’orages d’une intensité rare dans la nuit du 20 mai, provoquant des inondations soudaines et des dégâts considérables. Trois personnes ont perdu la vie, dont deux dans la commune du Lavandou, où les éléments se sont déchaînés avec une force exceptionnelle. Les secours, mobilisés en masse, ont mené une quinzaine d’opérations de sauvetage et mis à l’abri une quarantaine d’habitants pris au piège.

Les précipitations ont atteint des records localement, avec jusqu’à 250 mm d’eau tombés en seulement soixante minutes sur certains secteurs. Ces trombes d’eau ont transformé les rues en torrents de boue, emportant sur leur passage routes et ponts, tandis que des pans entiers de terrain s’effondraient. À Cavalière, un parking a été submergé, et les images circulant sur les réseaux sociaux témoignent de la puissance destructrice des flots. Plus de 600 foyers se retrouvent privés d’électricité et d’eau courante, contraignant les autorités à organiser des distributions d’urgence.

Face à l’ampleur du désastre, les mots du maire du Lavandou, Gil Bernardi, résonnent comme un cri d’alarme : « Les routes sont coupées, les infrastructures détruites. On dirait une zone de guerre. » Les services météorologiques avaient pourtant anticipé l’événement, plaçant le département en vigilance orange dès la veille. Mais rien n’a pu contenir la violence du phénomène, qui a vu le niveau de la rivière La Môle monter de plus de onze mètres en à peine deux heures.

Les communes voisines ne sont pas épargnées. Plusieurs villes, dont Puget-sur-Argens et Cogolin, ont activé leurs cellules de crise, tandis que Nice et Cannes ont pris des mesures préventives en fermant parcs et jardins publics. Dans le camping des Mimosas, une cinquantaine de vacanciers ont dû être confinés dans le restaurant de l’établissement, en attendant l’intervention des secours renforcés par des militaires et des pompiers venus des départements limitrophes.

Alors que les intempéries se déplacent vers les Alpes-Maritimes, les autorités appellent à la plus grande prudence, particulièrement près des cours d’eau susceptibles de déborder. Le choc est profond pour les habitants, qui découvrent un paysage méconnaissable, jonché de débris et de voitures ensevelies. « Il n’y a plus rien », constate amèrement le maire du Lavandou, résumant en quelques mots l’étendue d’une catastrophe qui laissera des traces durables.