Monde
Donald Trump revendique la victoire et remercie les Américains
Donald Trump s’est proclamé 47e président des États-Unis, citant une victoire confirmée par Fox News mais encore non validée par d’autres agences. Dans un discours empreint de promesses et d’appels à l’unité, le républicain a esquissé les premières lignes de son mandat.
Le candidat républicain Donald Trump a affirmé, devant un public de partisans et de proches, sa victoire à l’élection présidentielle, se proclamant 47e président des États-Unis. Cette annonce a été relayée par Fox News, mais reste non confirmée par Associated Press ou d’autres agences indépendantes. Malgré cette absence de validation officielle, Trump a adopté un ton résolument optimiste, promettant une ère de « guérison » pour un pays divisé et se réjouissant d’une avancée politique sans précédent pour son camp.
Dans un discours très applaudi, il a souligné la reprise du contrôle républicain au Sénat, désormais avec une majorité de 51 sièges. Trump a aussi exprimé sa confiance quant à une majorité imminente à la Chambre des représentants, bien que les résultats définitifs pour cette instance soient encore en attente. Flanqué de son colistier James David Vance, de sa famille et de ses conseillers de campagne, il a mis en avant des priorités de campagne, notamment le renforcement des frontières, annonçant un « nouvel âge d’or pour les États-Unis ». Le candidat a même pris un moment pour saluer le milliardaire Elon Musk et esquisser un futur radieux pour le pays.
S’efforçant d’endosser un rôle rassembleur, Trump a appelé à dépasser les divisions des dernières années, encourageant ses concitoyens à s’unir autour d’un programme de réformes qu’il entend honorer : « Les promesses qui ont été faites seront tenues ». Ce message de rassemblement a trouvé un écho auprès de Mike Johnson, leader républicain de la Chambre des représentants, qui a salué cette victoire anticipée comme un signe d’« espoir » pour l’avenir du pays.
Si les républicains parviennent à sécuriser une majorité à la Chambre des représentants, ils contrôleront alors les trois principales branches du pouvoir fédéral, marquant un tournant politique majeur. La situation reste toutefois suspendue à une officialisation complète des résultats.
Europe
Le Portugal, fleuron européen du cannabis médical
Le Portugal se positionne comme un leader européen dans la production de cannabis à usage médical, grâce à des conditions climatiques idéales et une législation avant-gardiste.
Le Portugal émerge comme un acteur clé dans le domaine du cannabis médical en Europe. Grâce à un climat favorable et une réglementation adaptée, le pays attire de nombreuses entreprises pharmaceutiques, se positionnant comme un pionnier sur le marché européen.
Dans la région de Serpa, au sud du Portugal, des ouvriers agricoles récoltent du cannabis destiné à des fins thérapeutiques. José Martins, agronome en charge de cette vaste plantation, souligne que le Portugal bénéficie d’un environnement unique pour cette culture. La région, avec ses collines paisibles et son ensoleillement exceptionnel, offre des conditions idéales pour la croissance du cannabis, réduisant ainsi les coûts énergétiques par rapport aux cultures sous serres.
L’entreprise portugaise FAI Therapeutics, filiale du groupe Iberfar, a investi dans cette filière dès 2022. Cette initiative vise à concurrencer les sociétés étrangères déjà bien implantées dans le pays. Pedro Ferraz da Costa, PDG d’Iberfar, insiste sur la qualité et la sécurité des produits portugais, qui répondent aux exigences internationales grâce à un cadre réglementaire strict mis en place dès 2019.
À Cantanhede, au centre du Portugal, la multinationale canadienne Tilray a établi une importante installation. José Tempero, directeur médical de Tilray, affirme que le Portugal est à l’avant-garde de la production de cannabis médical en Europe. Avec ses serres de 4,4 hectares, Tilray peut produire jusqu’à 27 tonnes de cannabis par an, destinées à divers marchés mondiaux, y compris en Europe, en Amérique latine et en Australie.
Malgré cette expansion, l’accès au cannabis médical pour les patients portugais reste limité. Non remboursé par la sécurité sociale et peu prescrit par les médecins, le cannabis thérapeutique souffre encore d’une certaine stigmatisation. Lara Silva, mère d’une enfant épileptique, témoigne de l’inefficacité du système actuel. Elle doit importer du CBD depuis l’Espagne pour traiter les crises de sa fille, constatant des améliorations significatives.
Le marché mondial du cannabis médical est en pleine croissance, avec une valeur estimée à 16,6 milliards de dollars en 2023, et une projection à plus de 65 milliards en 2030. L’Europe, en particulier, devrait voir sa part du marché bondir de 226 millions de dollars à plus de 1,2 milliard d’ici la fin de la décennie. Le Portugal, avec ses exportations de près de 12 tonnes de produits médicaux à base de cannabis en 2023, principalement vers l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et l’Australie, est bien placé pour capitaliser sur cette tendance.
Cependant, l’acceptation du cannabis médical au Portugal reste un défi. Les patients et les professionnels de santé doivent surmonter les préjugés et les obstacles administratifs pour que cette thérapie devienne une option de traitement reconnue et accessible.
Monde
Les secrets du savon de Naplouse, désormais classé à l’Unesco
La fabrication artisanale du savon de Naplouse, un héritage de mille ans, est désormais inscrite au Patrimoine mondial immatériel de l’humanité par l’Unesco.
La ville de Naplouse, située en Cisjordanie occupée, célèbre la reconnaissance de l’une de ses traditions les plus anciennes et précieuses : la fabrication du savon. Ce savoir-faire, transmis de génération en génération, a été officiellement ajouté à la liste du Patrimoine mondial immatériel de l’Unesco, soulignant ainsi l’importance culturelle et historique de cette pratique.
Dans le village de Salem, à l’est de Naplouse, Oum Al-Abed perpétue cette tradition avec dévouement. Utilisant des méthodes rustiques, elle mélange de l’huile d’olive, de l’eau et de la soude dans une cour en béton, créant une pâte qui, une fois sèche, devient le fameux savon de Naplouse. Cette technique artisanale, apprise d’une parente éloignée, est non seulement un acte de production, mais aussi un lien profond avec la terre et la culture palestinienne.
La reconnaissance par l’Unesco met en lumière non seulement le processus de fabrication, mais aussi le rôle de cette activité dans la société palestinienne. En effet, la fabrication du savon implique toute la communauté : hommes, femmes et enfants participent à différentes étapes, de la récolte des olives à l’emballage final du produit. Cette tradition, qui s’étend de Hébron à Gaza, symbolise la résilience et l’identité culturelle des Palestiniens.
À Naplouse, la fabrique Touqan, fondée en 1872, continue de produire ce savon emblématique. Naël Qoubbaj, le directeur, souligne l’importance de cette reconnaissance pour préserver une industrie menacée par l’occupation israélienne. Les portraits historiques de membres de la famille Touqan, affichés dans le bureau, témoignent d’un héritage familial et professionnel qui traverse les époques.
La classification de l’Unesco du savon de Naplouse est un hommage à la persévérance et à l’ingéniosité des artisans palestiniens. Elle met en exergue la nécessité de protéger ces pratiques traditionnelles contre les pressions économiques et politiques. Pour les Palestiniens, c’est une affirmation de leur identité et de leur capacité à maintenir vivantes des traditions qui résistent au temps et aux conflits.
Cette reconnaissance internationale est une étape cruciale pour encourager la préservation de cette tradition, non seulement comme un produit de consommation, mais aussi comme un élément vivant du patrimoine culturel palestinien, qui continue de raconter une histoire de résilience et de fierté.
Monde
Bachar al-Assad chassé du pouvoir, la Syrie tourne une page de son histoire
La destitution de Bachar al-Assad marque un tournant historique en Syrie, où la liesse populaire coexiste avec des incertitudes quant à l’avenir du pays.
La chute du régime de Bachar al-Assad, après une offensive fulgurante des rebelles islamistes, représente un chapitre inédit dans l’histoire tumultueuse de la Syrie. Le 8 décembre 2024, le monde a assisté à la fin d’un demi-siècle de domination par le clan Assad, précipitant le pays dans une période de transition incertaine mais pleine d’espoir pour certains.
Après 24 ans de règne, dont 14 marqués par une guerre civile dévastatrice, Bachar al-Assad et sa famille ont trouvé refuge à Moscou, selon les informations confirmées par les médias russes. La nouvelle de sa déposition a été accueillie avec des manifestations de joie à travers la Syrie, où des citoyens ont exprimé un soulagement palpable après des années de répression.
La prise de Damas par les forces rebelles, emmenées par Abou Mohammad al-Jolani, chef du groupe islamiste radical Tahrir al-Sham (HTS), a été le point culminant de cette offensive. Les images de liesse sur la place des Omeyyades, où les rebelles ont célébré leur victoire, contrastent avec les années de conflit qui ont laissé le pays en ruines. La chute du régime a également suscité des réactions internationales variées, allant de la satisfaction prudente à l’appel à la prudence.
Le président américain Joe Biden a salué la fin du régime Assad, tout en soulignant les préoccupations quant aux affiliations terroristes de certains groupes rebelles. Il a insisté sur la nécessité pour Assad de répondre de ses actes devant la justice internationale pour les atrocités commises sous son régime.
Sur le terrain, la situation est en pleine mutation. La capitale syrienne a vu des scènes inédites : des citoyens détruisant des symboles de l’ancien régime, des soldats se débarrassant de leurs uniformes, et des fouilles intensives dans les prisons pour libérer les détenus. Les Casques blancs, engagés dans les opérations de sauvetage, ont décrit des efforts pour localiser des cellules souterraines cachées, illustrant l’ampleur des violations des droits humains perpétrées par le régime déchu.
L’avenir de la Syrie reste incertain. La Russie, principal allié du régime d’Assad, a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour discuter de la situation. Malgré les assurances de sécurité données par les rebelles concernant les bases militaires russes, la communauté internationale exprime des inquiétudes quant à la stabilité du pays et à la menace potentielle de l’extrémisme.
La France a appelé à la réconciliation nationale, tandis que l’ONU insiste sur la protection des droits de tous les Syriens. Les voisins de la Syrie, comme la Turquie, se préparent à une nouvelle dynamique régionale, avec des offensives militaires dans le nord du pays et des réactions israéliennes aux changements de pouvoir.
La chute de Bachar al-Assad, bien que célébrée par certains, ouvre un chapitre complexe où l’équilibre entre la libération du peuple syrien et la menace de l’extrémisme devra être soigneusement géré pour éviter que la Syrie ne sombre dans un nouveau cycle de violence.
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