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France

Des milliers de manifestants en soutien aux Palestiniens à travers la France, tensions à Paris

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Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en soutien aux Palestiniens samedi à travers la France, par endroits malgré l’interdiction des autorités, comme à Paris où des face-à-face parfois tendus ont opposé manifestants et forces de l’ordre.

Dans la capitale, il restait en début de soirée quelques dizaines de manifestants au nord de Paris, Porte de Clignancourt, repoussés par les forces de l’ordre, a constaté un journaliste.

A 19h00, la Préfecture de police recensait 44 interpellations.

Jusque-là, un déploiement policier massif dans le quartier de Barbès (XVIIIe arr.) a empêché les manifestants qui avaient rendez-vous et projetaient de se rendre vers Bastille, de déployer un cortège.

Pendant plusieurs heures, des face-à-face, parfois tendus, ont opposé manifestants et forces de l’ordre, ont constaté des journalistes. Charges de la police, utilisation à de nombreuses reprises des canons à eau et gaz lacrymogènes, lancers de projectiles divers par les manifestants, feux de poubelles…. Un « jeu du chat et de la souris » entre les deux parties sur de larges boulevards ou des rues plus étroites a rythmé l’après-midi.

Quelque 4.200 policiers et gendarmes mobilisés, selon la préfecture de police, ont appliqué les consignes de « dispersion systématique et immédiate » dès que des manifestants tentaient de se regrouper.

« Libérez la Palestine » ; « Israël assassin », « Israël casse toi, Palestine n’est pas à toi », ont crié, plus tôt, des manifestants dans les petites rue du quartier de la Goutte d’or. « Palestine vivra. Palestine vaincra », pouvait-on entendre. Ca et là, quelques drapeaux palestiniens étaient brandis ou utilisés en cape.

« Peuple opprimé »

Les organisateurs, dont l’Association des Palestiniens en Ile-de-France, ainsi qu’une petite trentaine d’autres organisations, telles Attac, l’Action Antifasciste Paris-Banlieue, le Nouveau Parti Anticapitaliste avaient maintenu leur appel à manifester, en dépit de l’interdiction requise par les autorités et confirmée vendredi soir par le tribunal administratif.

Cette interdiction a été prise jeudi soir par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à la demande du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour des « risques de troubles », mettant en avant le précédent de 2014, lorsqu’une manifestation propalestinienne à Paris avait dégénéré en violences urbaines.

Sept ans plus tard, la manifestation entendait au départ commémorer la Nakba, l’exode de centaines de milliers de Palestiniens à la création d’Israël en 1948.

D’autres manifestations ont été interdites, comme à Nice, ou à Aubervilliers et Montreuil en Seine-Saint-Denis. A Nice, quelque 150 personnes se sont rassemblées dans le calme en dépit de l’interdiction. De même à Grenoble, où environ 200 personnes ont manifesté.

En revanche, des manifestations ou rassemblements ont été autorisés dans de nombreuses villes. A Montpellier, environ 200 personnes, selon la préfecture de l’Hérault, se sont réunies dans le calme. Dans le cortège, Saloua Abdel Hadi, une assistante maternelle de 23 ans, est venue avec une amie d’enfance « pour soutenir ce peuple opprimé. Depuis longtemps, la France ferme les yeux sur tout ce que subit, tous les jours, le peuple palestinien de la part de l’État d’Israël », regrette-t-elle. Myriam Sebbari, 51 ans, infirmière, se désole de voir « l’oppression israélienne sur ces gamins en Palestine ».

A Strasbourg, plus de 4.000 personnes selon la police et les organisateurs ont manifesté sans incidents. A Marseille, ils étaient environ 1.500. Quelque 800 personnes selon les organisateurs, 400 selon la police, se sont rassemblées à Toulouse. A Lille, ils étaient 1.500 selon les organisateurs, 6 à 700 selon la préfecture. A Lyon, le rassemblement a réuni 1.000 personnes selon la préfecture; à Bordeaux, ils étaient 600. A Saint-Etienne et Nantes 500; à Annecy 300; à Rennes et Niort 200 manifestants; à Poitiers plus d’une centaine de personnes, selon les bureaux en région.

Classe politique divisée

Le porte-parole du gouvernement a qualifié de « pragmatique » la décision d’interdire la manifestation parisienne. « On ne veut pas qu’il y ait des scènes de violences, on ne veut pas d’importation d’un conflit sur le sol français, on ne veut pas de crise de haine dans les rues de la République française », a déclaré Gabriel Attal, en visite à Marseille.

L’interdiction de la manifestation parisienne divise la classe politique, entre soutiens de la demande du gouvernement – essentiellement dans la majorité, à droite et à l’extrême droite – et ceux qui dénoncent une mesure « inacceptable », menés par La France insoumise (LFI).

Les appels à manifester interviennent sur fond d’une escalade militaire inédite ces derniers jours depuis 2014 entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, dans et autour de la bande de Gaza, et de violences dans des villes israéliennes mixtes arabes et juives.

Ce conflit a fait depuis lundi 139 morts palestiniens dont une quarantaine d’enfants, et des centaines de blessés dans la bande de Gaza, selon un dernier bilan palestinien. En Israël, dix personnes ont été tuées dont un enfant et près de 600 blessées.

Économie

Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance

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Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance

Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.

Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.

Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.

Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.

Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.

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France

Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine

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Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine

Quatre ans après l’assassinat brutal de Samuel Paty, un procès historique s’ouvre pour juger ceux accusés d’avoir participé à la campagne de haine contre le professeur d’histoire. Huit adultes comparaissent pour répondre de leurs actes devant la cour d’assises spéciale de Paris.

L’assassinat de Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine par Abdoullakh Anzorov, un jeune radicalisé, continue de hanter la société française. Aujourd’hui, huit adultes sont appelés à la barre de la cour d’assises spéciale de Paris pour répondre de leur implication présumée dans cette tragédie. Parmi eux, deux amis de l’assaillant, accusés de complicité d’assassinat terroriste, risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Les six autres, accusés de participation à une association de malfaiteurs terroriste, encourent des peines de 30 ans de prison.

Ce procès est d’autant plus marquant que l’accusation dénonce une chaîne d’actes délibérés ayant désigné Samuel Paty comme une cible. En effet, deux des accusés, Brahim Chnina, père de la collégienne à l’origine de fausses accusations contre le professeur, et Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, sont suspectés d’avoir relayé les mensonges de l’adolescente sur les réseaux sociaux. Ces publications, selon les enquêteurs, visaient à attiser la haine et ont contribué à la mise en danger du professeur, figure aujourd’hui devenue symbole de la lutte contre le fanatisme en France.

La révélation de la vulnérabilité de Samuel Paty dans les jours précédant son assassinat renforce le sentiment d’incompréhension et de tragédie. Menacé après un cours sur la liberté d’expression, il avait manifesté sa peur auprès de ses collègues, mais n’a reçu aucune protection, alors qu’il était déjà dans la ligne de mire d’individus radicalisés. Les échanges avec ses collègues, où il confie son sentiment d’insécurité et ses demandes de soutien, témoignent de l’angoisse qui l’habitait, tristement symbolisée par le marteau retrouvé dans son sac à dos, dérisoire tentative de protection personnelle.

La cour présidée par le magistrat Franck Zientara, qui a déjà dirigé le procès de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, se réunit au sein de la salle des grands procès du palais de justice de Paris, renforçant le caractère historique et symbolique de cette audience. Les débats promettent d’être intenses, avec la participation du Parquet national antiterroriste représenté par Nicolas Braconnay et Marine Valentin, qui rappelleront les enjeux de cette affaire emblématique des défis posés par l’islamisme radical en France.

Pour la famille de Samuel Paty, ce procès est une étape cruciale pour obtenir justice, mais également pour susciter une prise de conscience sociétale. Les avocats de Mickaëlle Paty, l’une des sœurs du professeur, expriment l’espoir que cette audience expose la réalité de l’islamisme radical et renforce la vigilance collective face aux menaces terroristes. Jusqu’au 20 décembre, ce procès devrait, au-delà de l’émotion, poser les bases d’une réflexion sur les responsabilités et les mécanismes de propagande haineuse ayant conduit à la mort de cet enseignant.

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Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale

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Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale

La Commission des finances de l’Assemblée nationale a voté des amendements proposés par le Nouveau Front Populaire, allouant 590 millions d’euros supplémentaires à la lutte contre la fraude fiscale. Ces mesures, qui incluent la création de 4 500 postes, restent toutefois suspendues à l’approbation de l’hémicycle.

Alors que le gouvernement cherche à économiser 60 milliards d’euros pour redresser les finances publiques, la lutte contre l’évasion fiscale est l’un des secteurs visés par les restrictions budgétaires. Cependant, la Commission des finances de l’Assemblée nationale s’est opposée à cette approche, adoptant jeudi plusieurs amendements déposés par le Nouveau Front Populaire (NFP) afin de renforcer les moyens de lutte contre la fraude fiscale. En plus d’injecter 590 millions d’euros supplémentaires, ces amendements prévoient la création de 4 000 postes d’inspecteurs des Finances et 500 postes de douaniers, ainsi que la mise en place d’un service d’expertise pour analyser les schémas de fraude complexes.

Cette décision, qui inclut également le maintien de 550 postes que le gouvernement envisageait de supprimer au sein de la direction générale des finances publiques (DGFiP), a suscité des tensions au sein de la commission. Les députés du groupe présidentiel, menés par Jean-René Cazeneuve, se sont fermement opposés au projet, dénonçant une inflation des besoins budgétaires qui, selon eux, excède largement les contraintes financières. Perrine Goulet, députée MoDem, a également critiqué la démarche, la qualifiant de « surdimensionnée » et regrettant qu’une telle approche ait peu de chances d’aboutir en l’état. À l’inverse, la gauche parlementaire a vigoureusement soutenu l’initiative. Le député LFI Jérôme Legavre, rapporteur du texte, a souligné la situation critique des services de contrôle fiscal, affirmant que « les services sont actuellement à l’os » malgré l’importance cruciale de leur mission.

Cette augmentation de budget doit néanmoins être ratifiée dans l’hémicycle, où les tractations s’annoncent tendues. Le vote solennel sur la partie « recettes » du budget 2025 est prévu le 7 novembre, bien qu’un report de quelques jours reste envisageable. Le gouvernement n’exclut pas le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permettrait d’adopter le budget sans vote, un outil potentiellement décisif dans un contexte où le soutien à ces amendements n’est pas assuré.

Les données les plus récentes du ministère de l’Économie soulignent l’ampleur de la fraude fiscale en France, avec 15,2 milliards d’euros recouvrés en 2023, un montant en hausse par rapport aux années précédentes. Cependant, des études récentes estiment que moins de 20 % des sommes frauduleuses sont détectées par les autorités, une évaluation qui motive en partie la démarche du NFP en faveur d’un renforcement des moyens de contrôle.

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