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Europe

Brexit: « moment de vérité » pour les négociations, bloquées sur la pêche

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Les pourparlers post-Brexit entre l’UE et le Royaume-Uni sont « à un moment de vérité », a prévenu vendredi le négociateur européen Michel Barnier: il ne reste plus que « quelques heures » pour trouver un compromis et surmonter le blocage sur la pêche.

Les négociations ont repris vendredi « pour une dernière tentative de trouver un accord acceptable notamment sur la pêche », a déclaré le Français devant le Parlement européen.

« Nous ne sommes pas sûrs d’y parvenir si chacun ne fait pas un effort réel et concret », a averti le négociateur, à moins de deux semaines de la date fatidique du 31 décembre qui marque la sortie du Royaume-Uni du marché unique et de l’union douanière.

« Nous sommes à un moment de vérité. Il nous reste très peu de temps, quelques heures utiles dans cette négociation si nous voulons que cet accord entre en vigueur le 1er janvier » 2021, a-t-il rappelé.

Après un début de semaine marqué par un optimisme prudent sur la possibilité d’un accord, l’heure semble au durcissement des positions. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui s’est entretenue jeudi soir avec le Premier ministre britannique Boris Johnson, a constaté la difficulté de résoudre de « grosses divergences ».

Encore plus sombre, Londres a jugé « pas raisonnables » les demandes européennes sur la pêche et « très probable » un échec des discussions sans concession de Bruxelles.

Les Européens veulent conserver un accès aux eaux poissonneuses britanniques, un enjeu crucial notamment pour la France, les Pays-Bas et l’Espagne. Le Royaume-Uni, lui, n’a proposé qu’un maintien de la situation actuelle sur la pêche pendant trois ans, avant de décider des droits de pêche qu’ils accordera.

« A l’heure où je vous parle, très sincèrement, (…) je ne peux pas vous dire quelle sera l’issue de cette dernière ligne droite de la négociation. Voilà pourquoi nous devons être prêts à tous les scénarios », a déclaré Michel Barnier, alors que les eurodéputés votent une série de mesures d’urgence en préparation d’un éventuel « no deal ».

« Equilibre et réciprocité »

Les chefs des groupes politiques au Parlement européen, qui ont rencontré M. Barnier jeudi matin, ont averti que s’ils ne recevaient pas le texte d’un accord d’ici à « dimanche minuit », ils ne pourraient pas le ratifier à temps pour qu’il entre en vigueur le 1er janvier 2021, une fois que le divorce avec le Royaume-Uni –qui a officiellement quitté l’Union européenne le 31 janvier dernier– sera définitif.

Sans accord commercial, les échanges entre l’UE et Londres se feront selon les seules règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas, avec de lourdes conséquences pour des économies déjà secouées par la pandémie.

« Cet accord, nous ne le ferons pas à n’importe quel prix », a répété Michel Barnier. « Nous ne demandons rien de plus qu’un équilibre entre les droits et les obligations, et la réciprocité s’agissant de l’accès de nos marchés et des eaux », a-t-il dit.

Si le Royaume-Uni veut pouvoir couper l’accès à ses eaux, « l’UE doit aussi avoir un droit souverain de réagir ou de compenser, en ajustant alors les conditions d’accès à son marché pour l’ensemble des produits et notamment les produits de pêche et c’est là où se trouve l’une des grandes difficultés », a-t-il reconnu.

« Il ne serait ni juste ni acceptable que les pêcheurs européens n’aient dans les eaux britanniques que des droits transitoires qui s’évaporeraient un jour alors que tout le reste de l’accord notamment pour les entreprise britanniques, lui, resterait stable », a-t-il expliqué.

Les deux autres sujets qui bloquaient jusqu’alors les discussions –les conditions de concurrence équitable et la gouvernance du futur accord– semblent en voie de résolution.

Sur les garanties réclamées par l’UE en matière de concurrence afin de se prémunir contre tout dumping social, fiscal ou environnemental de la part des entreprises britanniques, le Royaume-Uni a fait des concessions et attend en échange plus de souplesse de Bruxelles sur la pêche.

L’eurodéputé Guy Verhofstadt, ex-chef du groupe de pilotage du Parlement européen sur le Brexit, a, lui, affiché son optimisme. « En fin de compte je pense qu’il y en aura un (deal). C’est comme toujours en politique, cela arrive toujours au dernier moment », a-t-il dit sur la chaîne Sky News.

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Europe

Le Danemark adopte une loi interdisant les autodafés du Coran

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Le Danemark adopte une loi interdisant les autodafés du Coran

Cette loi entend enrayer la vague de profanations de livres saints, observée ces derniers mois au Danemark et en Suède notamment.

Le Parlement danois a adopté jeudi une loi criminalisant les « traitements inappropriés » de textes ayant une signification religieuse importante, interdisant de facto les autodafés du Coran, après des profanations du livre saint de l’islam qui ont entraîné des tensions dans plusieurs pays musulmans pendant l’été. À l’issue d’un débat de près de quatre heures, le texte a été adopté en troisième lecture par 94 des 179 membres du Parlement.

Concrètement, il sera désormais interdit de brûler, souiller ou de donner des coups de pied publiquement sur des textes religieux ou dans le but de diffuser largement les images des profanations. Il sera également interdit de les déchirer, les couper ou les poignarder. Tout contrevenant s’expose à une peine de deux ans d’emprisonnement.

Pour le gouvernement danois, dont aucun représentant ne s’est exprimé lors du débat parlementaire, il s’agit avant tout de protéger les intérêts et la sécurité nationale du pays scandinave.

Le Danemark et son voisin suédois ont récemment cristallisé la colère au sein de pays musulmans. En Irak par exemple, des centaines de manifestants partisans de l’influent leader religieux Moqtada Sadr ont tenté fin juillet de marcher en direction de l’ambassade danoise à Bagdad.

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Culture

Une présentatrice de la BBC fait un doigt d’honneur en ouverture de journal

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Une présentatrice de la BBC fait un doigt d’honneur en ouverture de journal

La journaliste Maryam Moshiri raconte avoir été prise par surprise en pleine plaisanterie avec l’équipe du journal. Sur les réseaux sociaux, elle présente ses excuses.

Un dérapage d’une seconde, mais un moment mémorable pour les téléspectateurs de BBC News. Alors que s’achevait le générique de lancement du journal de 13 heures, mercredi 6 décembre, ils ont eu la drôle de surprise de tomber nez à nez avec la présentatrice Maryam Moshiri, sourire aux lèvres et doigt d’honneur à la main. Visiblement surprise par l’arrivée soudaine de la prise d’antenne, la journaliste a rapidement repris une expression de circonstance avant de se lancer dans son journal, mais le mal était fait.

La séquence, partagée sur les réseaux sociaux, atteint rapidement les centaines de milliers de vues, certains internautes dénonçant ce comportement (et l’ensemble de la BBC au passage) quand d’autres notent le fait que les premières images du journal concernent les excuses de Boris Johnson aux victimes du Covid-19 dans l’enquête publique sur la gestion de la pandémie au Royaume-Uni.

Il faudra attendre le lendemain pour obtenir une réaction de la part de la journaliste. Sur son compte X (anciennement Twitter), Maryam Moshiri présente ses excuses et apporte quelques éléments de contexte à ce raté insolite. « Hier (mercredi, NDLR), juste avant le début du journal de 13 heures, je plaisantais avec l’équipe en studio, raconte-t-elle. Je mimais un décompte pendant que le réalisateur me donnait le compte à rebours de 10 à 0 avec les doigts pour me montrer les chiffres. Quand nous sommes arrivés à 13 heures pile, j’ai retourné le doigt pour plaisanter et je n’ai pas réalisé que cela serait filmé ».

Face aux réactions nombreuses, la journaliste déclare être désolée. « C’était une blague privée avec l’équipe, explique-t-elle, et je suis vraiment désolée qu’elle ait été diffusée ! Ce n’était pas mon intention que cela se produise et je suis désolée si j’ai offensé ou contrarié quelqu’un. Je n’étais pas vraiment en train de “faire un doigt” aux téléspectateurs ou même à une personne. C’était une blague idiote destinée à un petit nombre de mes amis. »

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Europe

La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »

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La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour "acte de torture"

La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.

Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.

Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.

La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?

Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.

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