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Politique

Bayrou face au dilemme budgétaire : austérité ou chute politique ?

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Le Premier ministre navigue en eaux troubles entre réforme des retraites et rigueur financière, au risque de sacrifier son mandat.

François Bayrou s’apprête à affronter une semaine décisive, marquée par deux défis majeurs : la conclusion incertaine des négociations sur les retraites et la présentation imminente du budget 2026. Ce dernier, qu’il entend placer sous le signe de la rigueur, pourrait sceller son destin politique. Le chef du gouvernement, qui compare régulièrement ces épreuves à l’ascension de l’Himalaya, affiche une confiance mesurée quant à la possibilité d’un accord avec les partenaires sociaux, malgré les divergences persistantes sur l’âge de départ.

Sans mesure phare sur les retraites, Bayrou mise sur un compromis soumis au Parlement, espérant démontrer la capacité des institutions à dialoguer. Une stratégie visant à impliquer syndicats et patronat dans une réflexion plus large sur le modèle social, souvent critiqué pour son impact sur les finances publiques. Le gouvernement privilégie en effet une cure d’austérité plutôt qu’une hausse des impôts, avec l’objectif d’économiser 40 milliards d’euros via des coupes budgétaires réparties entre l’État, la Sécurité sociale et les collectivités locales.

Si la menace d’une motion de censure semble s’éloigner avant l’été, les tensions persistent. Bayrou lui-même a reconnu que des mesures trop drastiques pourraient précipiter sa chute. Du côté de l’opposition, les positions varient : le Parti socialiste évoque des compromis possibles, tandis que le Rassemblement national et Les Républicains adoptent une posture plus dure sans pour autant envisager de renverser l’exécutif.

Le Premier ministre envisagerait un gel généralisé des dépenses, à l’exception des budgets militaires, et n’exclut pas de recourir à un référendum pour valider son plan de redressement. Ses proches insistent sur sa volonté d’agir pour la stabilité, rejetant l’idée d’une démission calculée. « Il ne s’agit pas de tomber en héros, mais de faire adopter un texte nécessaire », souligne un allié.

Certains observateurs voient dans cette bataille budgétaire l’ultime combat d’un homme attaché à l’équilibre des comptes publics, prêt à quitter Matignon la tête haute. D’autres y perçoivent une manœuvre pour préparer une candidature présidentielle en 2027. Quoi qu’il advienne, Bayrou, souvent qualifié d’ »insubmersible », pourrait marquer l’histoire en tenant plus longtemps que ses prédécesseurs, tout en gardant un œil sur sa ville de Pau, où son ancrage reste profond.

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