Culture
Victoires de la musique 2023 : Stromae et Angèle artistes de l’année, Orelsan réalise un triplé et dépasse Johnny
La 38e cérémonie des Victoires, présentée par Laury Thilleman, se déroule ce vendredi soir à la Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Premiers faits marquants : le sacre de Stromae et Angèle mais aussi, et surtout, les 10e, 11e et 12e Victoires pour Orelsan.
Les favoris ont presque tout gagné. Les chanteurs belges Stromae et Angèle ont été sacrés artistes masculin et féminin de l’année aux Victoires de la musique, vendredi à La Seine Musicale, salle aux portes de Paris, tandis que le rappeur Orelsan a réalisé un triplé qui lui permet de dépasser Johnny Hallyday. Stromae a complété sa cueillette avec le meilleur album pour Multitude tandis que celui d’Angèle, Nonante-Cinq, a été le plus streamé.
Après une longue pause causée par un burn-out, Stromae, 37 ans, a repris son envol avec Multitude. Il en est désormais à sept Victoire dans sa carrière. « Je suis quand même un peu ému », a déclaré au micro l’artiste, qui a remercié ses proches qui travaillent avec lui, son frère Luc Van Haver et Coralie Barbier, son épouse.
Oubliée la dépression, aggravée par les effets secondaires d’un antipaludique, qui avait cloué au sol le Belge longiligne il y a quelques années, dans le sillage d’une tournée mondiale épuisante. L’artiste est remonté sur scène en 2022, une première depuis sept ans pour présenter le successeur de son album Racine carrée (2013, celui de la consécration). Avec Multitude, il a retrouvé la recette gagnante.
OrelSan dépasse Johnny
Dans une cérémonie critiquée pour un goût persistant de déjà-vu, OrelSan, triplement sacré l’an dernier, n’a pas arrangé la situation. OrelSan, 40 ans, est cette fois triple lauréat pour le clip de La quête, la chanson de l’année pour ce même titre et le concert de l’année.
Le rappeur normand dépasse désormais les monuments Johnny Hallyday et Alain Souchon, dix trophées chacun. Il n’est plus qu’à une longueur du record de 13 trophées, co-détenu par -M- et Alain Bashung.
Doublé d’Angèle, deux mois avant le festival Coachella
Angèle, 27 ans, compte désormais cinq Victoires dans sa carrière. De quoi rassurer l’artiste qui se posait des questions malgré les succès précédents. Son premier opus «Brol» s’était pourtant écoulé à 1,5 million d’exemplaires et trois Victoires trônaient depuis sur son armoire à trophées. Et mi-avril, elle sera en Californie pour le festival Coachella.
Des concerts qui ont prouvé que le lien avec le public est toujours présent. Le 3 décembre 2022, elle a fêté ses 27 ans sur scène devant les 40.000 spectateurs de la Paris La Défense Arena.
Emotion pour Serge Lama et November Ultra
Il y a eu deux séquences émotion dans la cérémonie. Serge Lama a reçu une Victoire d’honneur, la 600e récompense attribuée dans l’histoire de la cérémonie, qui fêtait sa 38e édition. Et de recevoir une standing ovation à la veille de ses 80 ans.
«J’étais très ému car je savais que ce serait mon dernier soir devant un public debout. Cette victoire me fait très plaisir car elle vient de la profession. C’était le bon moment: je m’en vais…», a confié à la presse celui qui ne chantera plus. «Cette Victoire couronne une carrière, j’ai beaucoup de projets, sans doute mon autobiographie mais d’autres choses sans chanter dont je ne peux encore parler».
L’autre instant touchant fut November Ultra, sacrée révélation féminine, rappelant en larmes que sa maman lui disait «tu sais, les enfants d’ouvriers c’est rare qu’ils deviennent artistes». Le Belge Pierre de Maere a été sacré révélation masculine.
Clash de Yuksek
Ce sont deux nouveaux visages trop rares et on entendra donc sans doute dans les jours à venir le refrain sur les Victoires qui reviennent trop souvent aux mêmes artistes. L’absence de prix spécifique pour des styles musicaux en vogue, comme l’électro ou le rap, a ainsi fait l’objet de nombreuses critiques.
«Surtout restez bien entre vous et vos petits arrangements, on n’a pas besoin de vous pour exister, et être la seule musique française qui s’exporte », a ainsi fustigé sur Twitter Yuksek, figure de l’électro.
De son côté, le rap, en dehors d’OrelSan, est également sous-représenté dans les catégories reines au regard de la scène francophone bouillonnante et de son hégémonie. Ninho, sacré avec une Victoire d’artiste masculin à l’album le plus streamé, n’était même pas présent pour recevoir son prix.
Culture
Culture : Cent ans après les « Tournesols », la National Gallery célèbre Van Gogh
La National Gallery de Londres organise une rétrospective exceptionnelle consacrée à Vincent van Gogh, mettant en lumière trois œuvres majeures, pour la première fois réunies, et explorant la période prolifique du peintre dans le sud de la France.
La National Gallery de Londres célèbre le centenaire de l’acquisition d’un exemplaire des célèbres « Tournesols » de Vincent van Gogh en présentant une rétrospective inédite intitulée « Van Gogh: Poets and Lovers ». Cette exposition, qui s’ouvre le 14 septembre, se concentre sur la période créative intense que le peintre a vécue entre 1888 et 1890 à Arles et Saint-Rémy-de-Provence. Ce séjour marquera un tournant dans sa carrière, comme le souligne Christopher Riopelle, co-commissaire de l’exposition, qui met en avant l’audace et l’inventivité nouvelles du peintre durant cette période.
L’exposition réunit une cinquantaine d’œuvres, dont certaines n’avaient jamais quitté leurs collections privées, comme le célèbre tableau « La Nuit étoilée ». Parmi les pièces maîtresses figure un triptyque inédit composé de deux versions des « Tournesols », l’une appartenant à la National Gallery depuis 1924, et l’autre prêtée par le musée de Washington, encadrant « La Berceuse », portrait d’une femme assise sur un fauteuil. Ce triptyque respecte fidèlement le projet de Van Gogh, tel qu’il l’avait imaginé en 1889 dans une lettre à son frère Theo.
Cornelia Homburg, également commissaire de l’exposition, met en lumière la récurrence des thèmes explorés par Van Gogh, tels que les paysans, les poètes ou les figures locales comme l’Arlésienne. Ces motifs récurrents témoignent de la volonté de l’artiste de créer des archétypes universels, marquant son empreinte dans le monde de l’art.
Le paysage du sud de la France, source inépuisable d’inspiration pour Van Gogh, occupe une place centrale dans cette exposition. Des séries sur les oliviers, les montagnes de Saint-Rémy ou encore les jardins de l’institution psychiatrique où il a séjourné révèlent la manière dont Van Gogh utilisait la nature pour provoquer différentes émotions chez le spectateur.
Christopher Riopelle insiste sur une autre facette de l’artiste, souvent oubliée : celle d’un homme profondément attaché à la beauté, à la nature, et à ses proches. Loin de l’image du peintre tourmenté, Van Gogh était déterminé à réussir en tant qu’artiste d’avant-garde, faisant preuve d’une persévérance remarquable tout au long de sa carrière.
Culture
Insolite : Des retraitées s’invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne
À la Fashion week de Vienne, des mannequins de 60 à plus de 80 ans ont défilé, brisant les stéréotypes liés à l’âge. Une initiative inédite en Autriche, portée par la créativité et la volonté d’inclusion.
Brigitte Hrdlicka, 63 ans, résume parfaitement l’esprit de cette révolution discrète dans le monde de la mode : « C’est fini, les mamies assises à ne rien faire ». Alors qu’elle met la dernière main à sa création avant le défilé, elle incarne, avec neuf autres retraitées, un changement de regard sur l’âge et la vieillesse. Ces femmes, âgées de 60 à plus de 80 ans, ont défilé sur le podium de la Fashion week de Vienne, dans une célébration de la diversité et de l’inclusion.
Ce projet inédit en Autriche est le fruit de plusieurs mois de travail, où les participantes ont conçu et réalisé leurs tenues à partir de matériaux de récupération. Loin d’être des novices, elles ont été guidées par Irina Reichel, animatrice d’ateliers de couture pour retraités. En voyant ces mannequins d’un jour défiler avec assurance et élégance, le message est clair : l’âge n’est plus une limite, et la mode devient un outil pour déconstruire les préjugés.
Le spectacle, loin d’être une simple performance, revendique une prise de position contre l’âgisme et met en avant une joie de vivre palpable. Sur le podium, chaque femme rayonne, reflétant une pluralité de styles : du léopard audacieux aux robes de mariée colorées, il y en a pour tous les goûts. Ce défilé ne fait pas seulement écho à une tendance globale d’ouverture à la diversité dans la mode, mais il s’impose comme un événement symbolique. Si les icônes comme Naomi Campbell ou Claudia Schiffer ont déjà démontré qu’il est possible de célébrer la beauté à tous les âges, ces femmes viennoises montrent que l’élégance et la modernité n’ont pas d’âge non plus.
Les jeunes spectatrices, admiratives, s’imaginent déjà suivre leur exemple à un âge avancé, tandis que les retraitées comme Verena Heger, 60 ans, applaudissent l’initiative. « Ce n’est pas parce qu’on a plus de 60 ans qu’on fait des choses ringardes ! », s’exclame-t-elle, résumant la fierté et la modernité de cette nouvelle génération de femmes âgées qui refusent d’être invisibles.
Avec son ambiance festive, son tapis rouge et ses créations uniques, ce défilé aura marqué les esprits, prouvant que la mode est un terrain où chacun peut trouver sa place, peu importe son âge.
Culture
Les descendants de Gustave Eiffel s’opposent au maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel
Alors que la maire de Paris souhaite conserver les anneaux olympiques sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, les héritiers de Gustave Eiffel réaffirment leur désaccord. Ils proposent un transfert symbolique des anneaux à Los Angeles d’ici fin 2024.
L’installation des anneaux olympiques sur la tour Eiffel, symbole incontournable de Paris, suscite un vif débat entre la municipalité et les descendants de son créateur, Gustave Eiffel. L’Association des descendants de Gustave Eiffel (Adge) s’est à nouveau exprimée, dimanche, en réaffirmant sa ferme opposition à la volonté de la maire Anne Hidalgo de maintenir cette installation jusqu’en 2028, au-delà de l’échéance olympique parisienne de 2024.
Dans un communiqué, les descendants expriment leur satisfaction quant à la présence temporaire des anneaux durant les Jeux, mais insistent sur la nécessité de les retirer dès la fin de l’année olympique. En cause, une « altération substantielle » de l’esthétique et du symbole de la tour Eiffel, qu’ils jugent incompatible avec l’œuvre originelle de leur ancêtre. Selon eux, les anneaux, de par leur taille imposante et leurs couleurs vives, perturbent l’harmonie visuelle de ce monument iconique, modifiant ses formes épurées et symbolisant une rupture avec son histoire.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte de tensions avec la mairie, qui défend de son côté une démarche visant à prolonger l’esprit olympique à travers cette installation. Anne Hidalgo avait réitéré son souhait de voir les anneaux perdurer sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, insistant sur leur potentiel à renforcer le lien entre ces deux événements planétaires. Toutefois, ce projet a provoqué un tollé parmi les défenseurs du patrimoine parisien et les opposants politiques, arguant que la tour, patrimoine universel, ne doit pas devenir le support de symboles événementiels temporaires au-delà de son rôle dans les Jeux de Paris.
Les descendants d’Eiffel vont plus loin en suggérant une alternative à la prolongation des anneaux. Ils proposent que, tout comme la flamme olympique sera transmise à Los Angeles à la fin des Jeux de 2024, la Ville de Paris pourrait symboliquement transférer les anneaux à la cité californienne. Ce geste marquerait, selon eux, la clôture de l’année olympique et préserverait l’intégrité visuelle de la tour Eiffel tout en respectant la continuité symbolique des Jeux.
Soucieux de protéger l’héritage de Gustave Eiffel, les membres de l’Adge rappellent avoir consulté un cabinet juridique afin de défendre leur position. Pour eux, l’accrochage des anneaux ne relève pas seulement d’une question esthétique, mais touche également au symbole que représente la tour, monument synonyme de neutralité et de paix, dénué de toute association directe avec les Jeux olympiques au fil de son histoire.
Ce débat soulève des questions plus larges quant à l’utilisation des monuments historiques dans le cadre d’événements mondiaux. Si certains y voient une opportunité de rayonnement international, d’autres, comme les héritiers d’Eiffel, insistent sur la nécessité de préserver l’intégrité des œuvres architecturales majeures. Le dialogue entre la mairie de Paris et les représentants de Gustave Eiffel reste ouvert, dans l’espoir de trouver un compromis respectant à la fois l’esprit des Jeux et celui de la tour Eiffel, emblème éternel de la capitale française.
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