Taxis en grève : Paris paralysé par des blocages aux gares clés

La colère monte chez les professionnels du taxi, qui perturbent les transports parisiens pour protester contre la réforme du remboursement des trajets médicaux et la concurrence des VTC.

Plusieurs dizaines de chauffeurs de taxi ont bloqué vendredi les accès aux gares de Lyon et du Nord à Paris, paralysant une partie des services. Cette action s’inscrit dans un mouvement national de contestation contre la nouvelle convention de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), qui réduit les tarifs de remboursement des transports sanitaires, ainsi que contre l’expansion des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC).

Les manifestants, déterminés à se faire entendre, ont incité leurs collègues non-grévistes à rejoindre le mouvement en éteignant leurs signaux lumineux. « Nous bloquons tout pour que notre voix compte. Aujourd’hui, aucun service ne sera assuré », a déclaré l’un des chauffeurs présents sur place. La mobilisation, qui a débuté plus tôt dans la semaine, s’est intensifiée avec des rassemblements près des ministères, symboles du pouvoir décisionnel.

Les taxis dénoncent une baisse drastique de leurs revenus, certains estimant perdre jusqu’à 60 % de leur chiffre d’affaires avec la réforme. Les trajets médicaux, souvent vitaux pour les artisans en milieu rural ou périurbain, représentent une part majeure de leur activité. L’intersyndicale du secteur a interpellé le Premier ministre, dénonçant « l’impact humain et économique inacceptable » des mesures gouvernementales et des pratiques jugées déloyales des plateformes de VTC.

Face à la grogne, une réunion a été accordée samedi au ministère des Transports, en présence du chef du gouvernement. Les professionnels exigent le retrait de la convention CNAM et la désignation d’un médiateur. Toutefois, l’exécutif a déjà fait savoir qu’il ne reviendrait pas sur sa décision, arguant que les économies visées (100 à 150 millions d’euros sur 6,3 milliards) n’affecteront pas la qualité du service aux patients.

Parallèlement, les tensions entre taxis et VTC se sont exacerbées, avec des incidents signalés entre conducteurs et forces de l’ordre. Le ministre de l’Intérieur a ordonné un renforcement des contrôles sur les VTC, accusés de contourner la réglementation. De nouvelles amendes, ciblant notamment l’exercice illégal d’activité de taxi, sont expérimentées dans plusieurs grandes villes pour tenter de rétablir l’équilibre concurrentiel.

Le bras de fer se poursuit, alors que le gouvernement et les professionnels peinent à trouver un terrain d’entente. Les usagers, pris en étau, subissent les conséquences de ce conflit qui dépasse les simples enjeux tarifaires pour toucher à l’avenir de toute une profession.