Monde
Moscou: Le pays ferme ses services non essentiels en pleine flambée de Covid
La ville de Moscou est entrée jeudi en hibernation en fermant la plupart des entreprises, les écoles et restaurants, pour contenir l’épidémie de Covid-19 qui s’est accélérée en Russie en raison d’une vaccination poussive.
Signe de l’ampleur de la crise, le pays d’Europe le plus endeuillé par le virus a enregistré jeudi 1.159 décès et 40.096 infections en 24 heures, son bilan quotidien le plus lourd depuis le début de la pandémie.
Face à cette aggravation, la ville de Moscou a fermé jeudi et jusqu’au 7 novembre tous les restaurants, écoles, salons de beauté, magasins de vêtements, salles de sport et autres services jugés « non essentiels ».
Seuls les lieux vendant des médicaments, des produits alimentaires et de première nécessité ont été autorisés à ouvrir par Sergueï Sobianine, le maire de Moscou, ville de loin la plus touchée par l’épidémie en Russie.
La plupart des entreprises et administrations cesseront en outre de travailler dans la capitale pendant cette période. Une mesure plutôt bien accueillie par des Moscovites interrogés jeudi matin par l’AFP.
« Je pense qu’il est important de sauver la vie des gens, plutôt que de s’amuser », déclare Vladimir Tchijov, un développeur de 45 ans, en réaction à la fermeture des cinémas, bars et restaurants.
« D’autant que (les restrictions) ne vont pas durer longtemps », ajoute-t-il.
Faire « plus »
Mais pour Arséni Koubanov, un ingénieur du son de 35 ans, il est temps de « mettre en place des mesures encore plus fortes » pour pousser toute la population à se vacciner.
Car si la troisième vague de l’épidémie est portée par de nouveaux variants du virus, plus contagieux, et le faible respect du port du masque et des mesures de distanciation, c’est surtout le faible taux de vaccination qui pose problème.
Moscou a développé quatre sérums, dont le Spoutnik V utilisé dans plusieurs pays étrangers. Mais en Russie, la défiance d’une grande partie de la population vis-à-vis des autorités ralentit le processus d’immunisation.
Conséquence, environ un tiers des Russes à peine sont totalement immunisés, selon le site spécialisé Gogov.
Le Kremlin a reconnu la semaine dernière l’échec de sa campagne de vaccination en comparaison avec l’Europe, mais a expliqué ce revers par l’absence de « prise de conscience des citoyens ».
Soulignant jeudi que « les chiffres n’invitent pas à être optimistes », le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, a affirmé que le gouvernement n’envisageait pas de rendre la vaccination obligatoire.
Le bilan total des décès en Russie dépasse désormais 235.000, selon les chiffres du gouvernement. Mais l’agence nationale des statistiques, qui a une définition plus large des morts du Covid, faisait état fin août de plus de 400.000 morts.
Restrictions ou vacances?
En dépit de cette hécatombe, le gouvernement, soucieux de préserver une activité économique fragilisée par la pandémie, se refuse à toute mesure drastique comme un confinement.
Ces derniers mois, le Kremlin a soigneusement délégué aux régions la responsabilité d’instaurer des restrictions impopulaires. Certaines d’entre elles ont rendu obligatoire la présentation d’un pass sanitaire pour se rendre dans certains lieux publics.
Plutôt qu’un confinement, le président Vladimir Poutine a préféré décréter la semaine dernière une période chômée au niveau national du 30 octobre au 7 novembre, une mesure qu’il avait déjà prise à trois reprises par le passé.
Ces jours fériés sont censés réduire la circulation des personnes et donc du virus.
Mais en l’absence d’obligation de rester chez soi, de nombreux Russes comptent partir en vacances pendant la période de restrictions.
Le maire de Sotchi, une station balnéaire située sur la mer Noire, a dit s’attendre à l’arrivée de 100.000 visiteurs et les sites des voyagistes sont pris d’assaut.
Si bien que le Kremlin a exprimé mercredi sa préoccupation, mettant en garde contre les « conséquences épidémiologiques » de ces voyages, tout en réaffirmant que les déplacements n’étaient « pas interdits ».
Europe
Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer
À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.
Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.
Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.
Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.
Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.
En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.
L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.
Europe
Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale
En réponse à la vente potentielle de The Observer, les journalistes du Guardian et de son édition dominicale entament une grève inédite depuis un demi-siècle.
Les journalistes du journal britannique The Guardian, ainsi que ceux de son édition du dimanche, The Observer, se sont mobilisés pour une grève de 48 heures, un événement marquant car il s’agit de la première action de ce type en plus de cinquante ans. Cette grève, qui coïncide avec le 233ème anniversaire de la première parution de The Observer, vise à contester la décision du Guardian Media Group (GMG) de vendre ce vénérable hebdomadaire à Tortoise Media, un site d’actualité lancé en 2019.
Le GMG avait annoncé en septembre dernier son intention de céder The Observer, reconnu par le Guinness World Records comme le plus ancien journal dominical au monde. Le syndicat National Union of Journalists (NUJ) a réagi avec vigueur, appelant à cette grève pour exprimer le mécontentement général face à ce projet de vente. Laura Davison, secrétaire générale du NUJ, a souligné l’importance de The Observer dans le paysage médiatique britannique et a plaidé pour une réévaluation des options afin de garantir un avenir pérenne pour les deux publications.
La vente à Tortoise Media, dirigé par James Harding, ancien rédacteur en chef du Times et de la BBC, et Matthew Barzun, ancien ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, soulève des inquiétudes quant à l’avenir éditorial et la ligne directrice de The Observer. Les journalistes craignent que cette transaction ne modifie l’identité unique et la mission de ce journal, qui a été acquis par le Guardian Media Group en 1993.
Cette action syndicale met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs économiques des groupes de presse et les aspirations professionnelles des journalistes à préserver l’indépendance et l’intégrité de leur travail. La grève, bien que symbolique, témoigne d’un engagement profond des rédacteurs à défendre un journal qui a marqué l’histoire du journalisme britannique.
Le débat sur l’avenir de The Observer est loin d’être clos, et cette grève pourrait bien être le prélude à des négociations plus approfondies entre les parties prenantes pour trouver une solution qui respecte l’héritage de ce journal emblématique tout en répondant aux défis contemporains de l’industrie des médias.
Monde
Biden gracie son fils Hunter avant de quitter la Maison Blanche
Dans un geste inattendu, le président Joe Biden gracie son fils Hunter, malgré ses précédentes promesses de non-intervention. Cette décision soulève des questions sur l’impartialité du système judiciaire américain.
Dans les dernières semaines de sa présidence, Joe Biden a pris la décision controversée de gracier son fils Hunter, impliqué dans des affaires de fraude fiscale et de détention illégale d’arme à feu. Cette action, bien que conforme à la tradition des présidents américains d’accorder des grâces à des proches, remet en question l’intégrité du processus judiciaire et l’indépendance de la justice.
Hunter Biden, âgé de 54 ans, avait plaidé coupable en septembre pour fraude fiscale à Los Angeles, une affaire qui aurait pu lui valoir jusqu’à 17 ans de prison. De plus, il était également confronté à des accusations pour avoir menti sur son addiction aux drogues lors de l’achat d’une arme, un délit passible de 25 ans d’emprisonnement dans l’État du Delaware, où réside la famille Biden.
Joe Biden, dans un communiqué, a défendu la décision en affirmant que son fils a été ciblé uniquement en raison de son lien de parenté avec lui, qualifiant cette poursuite de « sélective et injuste ». Il a souligné que les accusations contre Hunter sont nées après que des opposants politiques au Congrès aient initié des enquêtes visant à attaquer sa présidence.
Cette grâce intervient dans un contexte politique tendu, où le système judiciaire est déjà sous le feu des critiques. Donald Trump, le président élu, a récemment nommé des fidèles à des postes clés au sein du FBI et du ministère de la Justice, ce qui a alimenté les débats sur l’indépendance de ces institutions. L’ironie réside dans le fait que Trump lui-même a promis de gracier les personnes impliquées dans l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021, un acte qu’il qualifie d’injustice judiciaire.
Les avocats de Hunter Biden ont toujours maintenu que leur client n’aurait pas été poursuivi s’il n’était pas le fils du président. Hunter a lui-même exprimé son intention de consacrer sa vie à aider ceux qui luttent contre les mêmes problèmes qu’il a affrontés, notamment la dépendance. Il a également remboursé ses arriérés d’impôts et les pénalités associées, bien que l’accord initial pour éviter la prison ait été rompu à la dernière minute.
Cette affaire a été une source de discorde pour la famille Biden, particulièrement pendant cette année électorale où les Républicains ont accusé le fils du président de bénéficier d’un traitement de faveur. La décision de Joe Biden de gracier Hunter, malgré ses précédentes déclarations de non-intervention, pourrait alimenter davantage les critiques sur la politisation du système judiciaire américain et l’utilisation de la grâce présidentielle pour des fins personnelles.
-
FranceEn Ligne 2 jours
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
-
PolitiqueEn Ligne 2 jours
Le gouvernement Barnier chute après la motion de censure
-
MondeEn Ligne 5 jours
Biden gracie son fils Hunter avant de quitter la Maison Blanche
-
PolitiqueEn Ligne 5 jours
Michel Barnier déclenche le 49.3 : le RN et NFP voteront la motion de censure
-
FranceEn Ligne 5 jours
Le couvre-feu levé en Nouvelle-Calédonie, plus de six mois après les émeutes
-
ÉconomieEn Ligne 5 jours
Les salariés de Volkswagen en grève pour sauver les usines allemandes
-
ÉconomieEn Ligne 4 jours
Allemagne: Record à 20.000 points pour le Dax, malgré la crise économique
-
FranceEn Ligne 4 jours
Réouverture de Notre-Dame: 6.000 policiers et gendarmes mobilisés, annonce le préfet de police