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Les États-Unis tournent le dos à l’Afrique : la fin d’une ère pour les infrastructures financées par Washington

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Le gouvernement américain met un terme brutal à son programme phare d’investissements en Afrique, abandonnant des chantiers stratégiques au moment où Pékin renforce son emprise sur le continent.

La décision a été annoncée sans préavis : le Millennium Challenge Corporation (MCC), l’agence américaine dédiée au financement d’infrastructures dans les pays en développement, va cesser ses activités. Des projets clés, allant des routes aux réseaux électriques, seront interrompus, laissant plusieurs nations partenaires dans l’incertitude.

Créée en 2004 sous l’administration Bush, cette institution symbolisait l’engagement des États-Unis en faveur d’une aide conditionnée au respect des principes démocratiques et économiques. Avec près de 17 milliards de dollars investis, elle constituait un levier d’influence face à l’expansion chinoise, particulièrement en Afrique.

Pourtant, l’actuelle administration a tranché : le MCC doit disparaître. Une employée anonyme de l’agence confie que cette fermeture affaiblit la position américaine face à Pékin, qui, elle, multiplie les investissements massifs sur le continent. Les échanges commerciaux sino-africains dépassent déjà 167 milliards de dollars en 2024, et la Chine ne montre aucun signe de ralentissement.

Seuls quatre pays bénéficieront d’un sursis : le Népal, la Mongolie, le Sénégal et la Côte d’Ivoire auront quelques mois pour tenter de sauver leurs projets en cours. Au Népal, un accord controversé de 500 millions de dollars visant à moderniser les routes avait déjà provoqué des tensions en 2022.

Cette décision s’inscrit dans une politique plus large de désengagement. L’USAID, principale agence d’aide au développement, a elle aussi été drastiquement réduite. Une approche qui tranche avec celle de Joe Biden, lequel prônait un modèle respectueux de la souveraineté africaine, même sans budgets colossaux.

Les critiques fusent déjà. Une responsable de l’ONG ONE dénonce une erreur stratégique, soulignant que le MCC offrait une alternative crédible aux investissements chinois, souvent accusés de favoriser l’endettement des pays bénéficiaires.

Alors que les chantiers s’arrêtent, une question demeure : qui prendra la relève ? La Chine, plus que jamais, semble en position de force.

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