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L’Afrique du Sud opère un virage stratégique en accueillant Zelensky

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Longtemps perçue comme proche de Moscou, Pretoria marque un tournant diplomatique en recevant pour la première fois le président ukrainien, signe d’un rééquilibrage géopolitique.

La visite historique de Volodymyr Zelensky en Afrique du Sud, bien que raccourcie en raison des récentes frappes russes sur Kiev, illustre un changement notable dans la posture de Pretoria. Ce déplacement intervient deux mois après un vote symbolique à l’ONU, où le pays a qualifié la guerre en Ukraine d’ »invasion totale », rompant avec ses précédentes déclarations ambiguës. Une évolution frappante pour une nation dont le président, Cyril Ramaphosa, vantait encore il y a peu les liens étroits avec la Russie.

Les tensions avec Washington, exacerbées par les accusations de livraisons d’armes à Moscou via un cargo russe en 2022, ont sans doute poussé l’Afrique du Sud à revoir sa stratégie. Les analystes y voient une tentative de se rapprocher de l’Europe, son premier partenaire commercial, tout en maintenant un fragile équilibre avec ses alliances traditionnelles. La présidence sud-africaine insiste cependant sur la continuité de sa ligne : médiation et recherche de paix, sans prendre parti ouvertement.

Cette inflexion diplomatique s’inscrit dans un contexte plus large de rivalité russo-ukrainienne pour l’influence en Afrique. Kiev multiplie les ouvertures sur le continent, tandis que Moscou y déploie une propagande active. Zelensky n’a d’ailleurs pas manqué de dénoncer les manœuvres russes visant à isoler l’Ukraine. Pourtant, Pretoria garde une porte ouverte vers le Kremlin, comme en témoigne l’appel récent entre Ramaphosa et Poutine pour réaffirmer leurs « relations solides ».

Selon les experts, cette dualité s’explique par l’héritage idéologique de l’ANC, ancré dans une vision anticolonialiste et une méfiance envers les puissances occidentales. Une grille de lecture qui, bien que datée, continue de façonner la politique étrangère sud-africaine. Reste à savoir si ce réajustement tactique suffira à apaiser les critiques internationales tout en préservant les intérêts économiques du pays.

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