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France

Face à la deuxième vague du Covid, Macron veut créer un électrochoc

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Face à la « deuxième vague forte » de Covid-19, Emmanuel Macron s’adresse aux Français mercredi soir pour leur demander un véritable changement de comportement et sans doute annoncer de nouvelles mesures.

Nouvelles restrictions ciblées, couvre-feu, reconfinements locaux: les différentes dispositions ont été examinées mardi par le chef de l’Etat et les ministres concernés par la crise au cours d’un conseil de défense sanitaire à l’Elysée.

Aucune mesure ne devrait être annoncée avant qu’Emmanuel Macron ne soit interrogé mercredi à 19H55 sur TF1 et France 2, sa première longue intervention sur le coronavirus depuis son interview du 14 juillet.

« Je crois que tout est envisageable, tout est sur la table et rien n’est à exclure puisque le virus évolue », a lâché Marlène Schiappa, ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, sur LCI. La priorité de l’exécutif reste surtout d’éviter tout reconfinement général, pour ne pas remettre l’économie à l’arrêt comme au printemps.

Après avoir laissé pendant plusieurs semaines le Premier ministre Jean Castex, le ministre de la Santé Olivier Véran et les préfets égrener des restrictions ciblées et locales, le président a décidé de reprendre la parole face aux Français en raison de la « gravité » de la situation, selon son entourage.

Il fait ainsi comme les autres dirigeants européens: l’Allemande Angela Merkel, le Britannique Boris Johnson ou l’Espagnol Pedro Sanchez ont tous prévenu leurs concitoyens que « les moments les plus difficiles sont devant nous ».

La France est l’un des pays les plus touchés: jour après jour, le taux d’incidence (nombre de cas positifs pour 100.000 habitants) grimpe au point d’atteindre des niveaux hors de contrôle, en particulier chez les 20-30 ans avec un record à Paris, où ce taux vient de dépasser 800 quand le niveau d’alerte est à 50. Mais il monte dans toutes les tranches d’âge et dans de nombreuses métropoles.

« Le virus circule rapidement et partout sur l’ensemble du territoire », résume l’Elysée.

« Responsabilité individuelle »

Confronté à cette dégradation, l’exécutif fait face à un défi de taille: convaincre les Français que la lutte se joue surtout dans la sphère privée. « Il y a 50% de responsabilité individuelle. On n’y arrivera pas si les gens ne s’y mettent pas », souligne une source gouvernementale. Le patron de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris Martin Hirsch appelle, dans le Parisien, « tout le monde à avoir 20% de contacts sociaux en moins ».

Emmanuel Macron devrait donc appeler au « sursaut citoyen » alors que l’Etat n’a juridiquement pas le pouvoir de contrôler les foyers.

« Le virus va rester sûrement plusieurs mois. Nous devons nous adapter pour éviter des stop and go trop rudes et espérer que les comportements deviendront plus responsables », a déclaré Jean Castex mardi matin devant les députés LREM.

Lundi, le Premier ministre n’avait pas exclu des reconfinements locaux tandis que certains médecins, dont Jean-Pierre Delfraissy, le président du Conseil scientifique, ont évoqué l’éventualité d’imposer des couvre-feu, en particulier à Paris et en Ile-de-France.

Une telle mesure est appliquée en Guyane depuis mars, avec des horaires qui ont varié selon l’évolution de l’épidémie. Plusieurs grandes villes allemandes, dont Berlin ou Francfort, ont également instauré un « couvre-feu » avec la fermeture les commerces, les bars et restaurants entre 23H00 et 06H00.

« Navigation à vue »

L’exécutif est particulièrement préoccupé par la dégradation de la situation en Ile-de-France, où le taux de positivité des tests frôle les 17% et le taux d’occupation des lits de réanimation de la région à 42% de malades Covid, provoquant des déprogrammations d’opérations.

Il faut « un reconfinement partiel » dans les zones les plus touchées, « sinon on ne va pas s’en sortir », juge sur RMC Christian Brechot, président du Global Virus Network (VGN), ancien directeur de l’institut Pasteur. « Mais il faut donner quand même un message positif: on voir arriver des progrès thérapeutiques, pas seulement les vaccins », a-t-il ajouté, en prédisant que l’épidémie « va durer au moins jusqu’à à la fin 2021″.

La stratégie gouvernementale est vivement critiquée par les opposants, comme la présidente du RN Marine Le Pen qui dénonce l' »absence totale d’anticipation ». « Les restrictions c’est quand on a tout raté », a-t-elle jugé sur BFMTV et RMC.

Le numéro deux de LFI, Adrien Quatennens, a pour sa part appelé sur RTL l’exécutif à « prendre des mesures qui soient cohérentes », disant avoir « l’impression désagréable que Monsieur déconfinement, M. Castex, devenu Premier ministre, navigue à vue ».

Durant l’entretien de mercredi, Emmanuel Macron pourrait être aussi interrogé sur le malaise des policiers après l’attaque aux mortiers d’artifice du commissariat de Champigny-sur-Marne, deux jours après celle de deux policiers en mission en civil à Herblay (Val-d’Oise). Il doit recevoir jeudi matin leurs syndicats.

Économie

Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance

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Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance

Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.

Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.

Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.

Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.

Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.

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France

Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine

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Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine

Quatre ans après l’assassinat brutal de Samuel Paty, un procès historique s’ouvre pour juger ceux accusés d’avoir participé à la campagne de haine contre le professeur d’histoire. Huit adultes comparaissent pour répondre de leurs actes devant la cour d’assises spéciale de Paris.

L’assassinat de Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine par Abdoullakh Anzorov, un jeune radicalisé, continue de hanter la société française. Aujourd’hui, huit adultes sont appelés à la barre de la cour d’assises spéciale de Paris pour répondre de leur implication présumée dans cette tragédie. Parmi eux, deux amis de l’assaillant, accusés de complicité d’assassinat terroriste, risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Les six autres, accusés de participation à une association de malfaiteurs terroriste, encourent des peines de 30 ans de prison.

Ce procès est d’autant plus marquant que l’accusation dénonce une chaîne d’actes délibérés ayant désigné Samuel Paty comme une cible. En effet, deux des accusés, Brahim Chnina, père de la collégienne à l’origine de fausses accusations contre le professeur, et Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, sont suspectés d’avoir relayé les mensonges de l’adolescente sur les réseaux sociaux. Ces publications, selon les enquêteurs, visaient à attiser la haine et ont contribué à la mise en danger du professeur, figure aujourd’hui devenue symbole de la lutte contre le fanatisme en France.

La révélation de la vulnérabilité de Samuel Paty dans les jours précédant son assassinat renforce le sentiment d’incompréhension et de tragédie. Menacé après un cours sur la liberté d’expression, il avait manifesté sa peur auprès de ses collègues, mais n’a reçu aucune protection, alors qu’il était déjà dans la ligne de mire d’individus radicalisés. Les échanges avec ses collègues, où il confie son sentiment d’insécurité et ses demandes de soutien, témoignent de l’angoisse qui l’habitait, tristement symbolisée par le marteau retrouvé dans son sac à dos, dérisoire tentative de protection personnelle.

La cour présidée par le magistrat Franck Zientara, qui a déjà dirigé le procès de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, se réunit au sein de la salle des grands procès du palais de justice de Paris, renforçant le caractère historique et symbolique de cette audience. Les débats promettent d’être intenses, avec la participation du Parquet national antiterroriste représenté par Nicolas Braconnay et Marine Valentin, qui rappelleront les enjeux de cette affaire emblématique des défis posés par l’islamisme radical en France.

Pour la famille de Samuel Paty, ce procès est une étape cruciale pour obtenir justice, mais également pour susciter une prise de conscience sociétale. Les avocats de Mickaëlle Paty, l’une des sœurs du professeur, expriment l’espoir que cette audience expose la réalité de l’islamisme radical et renforce la vigilance collective face aux menaces terroristes. Jusqu’au 20 décembre, ce procès devrait, au-delà de l’émotion, poser les bases d’une réflexion sur les responsabilités et les mécanismes de propagande haineuse ayant conduit à la mort de cet enseignant.

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France

Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale

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Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale

La Commission des finances de l’Assemblée nationale a voté des amendements proposés par le Nouveau Front Populaire, allouant 590 millions d’euros supplémentaires à la lutte contre la fraude fiscale. Ces mesures, qui incluent la création de 4 500 postes, restent toutefois suspendues à l’approbation de l’hémicycle.

Alors que le gouvernement cherche à économiser 60 milliards d’euros pour redresser les finances publiques, la lutte contre l’évasion fiscale est l’un des secteurs visés par les restrictions budgétaires. Cependant, la Commission des finances de l’Assemblée nationale s’est opposée à cette approche, adoptant jeudi plusieurs amendements déposés par le Nouveau Front Populaire (NFP) afin de renforcer les moyens de lutte contre la fraude fiscale. En plus d’injecter 590 millions d’euros supplémentaires, ces amendements prévoient la création de 4 000 postes d’inspecteurs des Finances et 500 postes de douaniers, ainsi que la mise en place d’un service d’expertise pour analyser les schémas de fraude complexes.

Cette décision, qui inclut également le maintien de 550 postes que le gouvernement envisageait de supprimer au sein de la direction générale des finances publiques (DGFiP), a suscité des tensions au sein de la commission. Les députés du groupe présidentiel, menés par Jean-René Cazeneuve, se sont fermement opposés au projet, dénonçant une inflation des besoins budgétaires qui, selon eux, excède largement les contraintes financières. Perrine Goulet, députée MoDem, a également critiqué la démarche, la qualifiant de « surdimensionnée » et regrettant qu’une telle approche ait peu de chances d’aboutir en l’état. À l’inverse, la gauche parlementaire a vigoureusement soutenu l’initiative. Le député LFI Jérôme Legavre, rapporteur du texte, a souligné la situation critique des services de contrôle fiscal, affirmant que « les services sont actuellement à l’os » malgré l’importance cruciale de leur mission.

Cette augmentation de budget doit néanmoins être ratifiée dans l’hémicycle, où les tractations s’annoncent tendues. Le vote solennel sur la partie « recettes » du budget 2025 est prévu le 7 novembre, bien qu’un report de quelques jours reste envisageable. Le gouvernement n’exclut pas le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permettrait d’adopter le budget sans vote, un outil potentiellement décisif dans un contexte où le soutien à ces amendements n’est pas assuré.

Les données les plus récentes du ministère de l’Économie soulignent l’ampleur de la fraude fiscale en France, avec 15,2 milliards d’euros recouvrés en 2023, un montant en hausse par rapport aux années précédentes. Cependant, des études récentes estiment que moins de 20 % des sommes frauduleuses sont détectées par les autorités, une évaluation qui motive en partie la démarche du NFP en faveur d’un renforcement des moyens de contrôle.

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