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Économie

Climat : les actionnaires tournent le dos aux résolutions écologiques

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La pression des investisseurs sur les enjeux environnementaux s’essouffle, marquant un net recul par rapport aux années précédentes.

Les assemblées générales des entreprises cotées témoignent d’un désintérêt croissant pour les résolutions climatiques. Après une période d’engouement, ces propositions, soumises au vote consultatif des actionnaires, se font plus rares. Le phénomène s’inscrit dans un contexte international moins favorable aux questions environnementales, notamment aux États-Unis, où les régulations climatiques sont remises en cause.

Les difficultés rencontrées par les investisseurs expliquent en partie ce revirement. Certains ont renoncé à déposer des résolutions, jugées trop complexes ou risquées sur le plan juridique. Des géants comme ExxonMobil ont même intenté des procès contre des actionnaires militant pour des objectifs climatiques plus ambitieux. Face à ces obstacles, les stratégies évoluent : le dialogue direct avec les entreprises prend le pas sur les votes formels.

Les chiffres confirment cette tendance. En Europe, seules seize sociétés devraient soumettre une résolution climat cette année, contre une quarantaine en 2022. Certaines entreprises invoquent les nouvelles réglementations européennes pour justifier leur retrait, estimant que les obligations de transparence suffisent. D’autres, comme TotalEnergies, abandonnent purement et simplement le vote annuel sur leur stratégie environnementale, tout en affirmant maintenir leurs engagements.

Pourtant, des voix dissonantes se font encore entendre. Chez BP, près d’un quart des actionnaires ont contesté la réélection du PDG après l’abandon des objectifs climatiques. Shell et Equinor devront également répondre à des interrogations sur leurs investissements dans les énergies fossiles. En France, Engie se distingue en proposant un vote sur sa neutralité carbone d’ici 2045, mais ces initiatives restent marginales.

Sans cadre contraignant, ces efforts peinent à convaincre. Malgré les recommandations incitatives, l’absence de vote obligatoire limite leur portée. Le climat, autrefois prioritaire, semble désormais relégué au second plan dans les salles des actionnaires.

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