Au cœur du désert, des citoyens engagés mènent un combat acharné pour préserver l’un des derniers écosystèmes intacts de la planète.
Aux confins du Sahara marocain, près du village de M’Hamid El Ghizlane, une mobilisation citoyenne inédite a vu le jour. Une cinquantaine de volontaires, équipés de gants et de sacs, ont sillonné les dunes pour extraire des centaines de kilos de détritus enfouis dans le sable. Bouteilles, emballages plastiques et autres résidus abandonnés par l’homme menacent cet environnement fragile.
L’opération, organisée en marge d’un festival culturel, vise à alerter sur la pollution grandissante qui souille les étendues désertiques. « Les déchets ne se limitent pas aux zones urbaines ou côtières, le Sahara en subit aussi les conséquences », souligne un organisateur local. Les participants, venus de divers horizons, ont parcouru des kilomètres pour collecter ces rebuts, témoignant d’une prise de conscience croissante.
Les causes de cette contamination sont multiples : surproduction de plastique, recyclage insuffisant et même des résidus transportés par les vents. Le Maroc génère chaque année des millions de tonnes de déchets, dont seule une infime partie est valorisée. « Ces chiffres donnent le vertige », commente un spécialiste en développement durable, comparant ce volume à des centaines de monuments iconiques.
Au-delà de l’impact visuel, cette pollution représente un danger mortel pour la faune et les populations nomades. Les troupeaux, essentiels à leur survie, ingèrent souvent des fragments de plastique, tandis que les sols et les points d’eau se dégradent. « Ces déchets empoisonnent lentement tout l’écosystème », déplore un anthropologue.
Cette initiative marque un premier pas vers la sauvegarde du désert, mais les défis restent immenses. Face à l’urgence écologique et à la disparition progressive du mode de vie nomade, les bénévoles espèrent inspirer d’autres actions. « Protéger ces espaces, c’est offrir un avenir aux générations futures », conclut un musicien engagé dans la cause. Une lueur d’espoir dans l’immensité aride.