France
Présidentielles 2022: « La France est de retour », lance Zemmour à son premier meeting, marqué par des violences
« La France est de retour », a lancé Éric Zemmour dimanche à ses milliers de partisans à Villepinte (Seine-Saint-Denis), lors d’un premier meeting de campagne marqué par tensions et violences, jusqu’à une blessure au poignet du candidat lui-même.
Quelque 15.000 personnes ont participé au rendez-vous du Parc des expositions, selon M. Zemmour, qui s’est déclaré officiellement mardi et est crédité de 13% des voix pour la présidentielle d’avril.
En fin de soirée, son équipe a indiqué que le candidat aurait été blessé au poignet alors qu’un individu l’avait empoigné juste avant qu’il ne monte sur scène prononcer son discours. Il s’est vu prescrire par un médecin 9 jours d’ITT, selon la même source.
Cette annonce clôt une journée émaillée d’incidents. Avant que le meeting ne démarre, une équipe de l’émission « Quotidien » a été huée par le public, avant d’être mise brièvement à l’abri, a constaté l’AFP.
Des militants de SOS Racisme menant une action qui se voulait « non violente » ont eux été agressés par des participants. Cinq personnes ont été blessées, dont deux prises en charge par les pompiers, selon l’association. La gauche et des membres de la majorité présidentielle ont pointé la responsabilité d’Eric Zemmour qui donne « une légitimité à cette violence ».
Ces personnes de SOS Racisme « n’avaient pas à être là, il ne faut pas venir faire de provocation », a réagi Antoine Diers, de l’équipe de campagne d’Eric Zemmour.
Se présentant comme le « petit grain de sable » de la « machine » présidentielle, le candidat d’extrême droite s’est adressé à ceux qui ont « bravé le politiquement correct, les menaces de l’extrême gauche, la haine des médias ».
« Impossible n’est pas français », a répété le candidat avec une expression attribuée à Napoléon devenue son slogan de campagne, devant ses militants qui scandaient « Zemmour président » ou « on est chez nous ».
« Reconquête »
Avec comme logo un rameau d’olivier – le sens du nom Zemmour en berbère -, son nouveau parti a été baptisé « Reconquête! », un nom qui peut évoquer la « reconquista » chrétienne espagnole au Moyen Âge. L’adhésion a été fixée à 30 euros.
Eric Zemmour a fustigé « le mondialisme », « le vivre-ensemble » et « l’immigration de masse ». Mais a contesté être « fasciste », se disant « le seul à défendre la liberté de penser », ou « misogyne », en rendant hommage à sa mère qui lui a « transmis un amour immodéré de la France ». Même récusation d’être « raciste » alors qu’il veut « défendre un héritage ».
Le candidat a salué le « courage » de ses troupes alors que « la meute est désormais lancée à (s)es trousses ». « Mes adversaires veulent ma mort politique, les journalistes veulent ma mort sociale, et les djihadistes veulent ma mort tout court ».
Il s’est dit « prêt à prendre les manettes » du pays pour répondre à deux « craintes » qui « hantent les Français », « celle du grand déclassement (…) et celle du grand remplacement avec l’islamisation de la France et l’immigration de masse ». Il a promis une « immigration zéro » et la « réindustrialisation » de la France.
Quelque 900 jeunes du mouvement militant « Génération Z » étaient présents, selon son président Stanislas Rigault, qui a défendu en tribune une génération qui « refuse de plier son genou devant des mœurs étrangères ».
Eric Zemmour, dont le calendrier était calqué sur le congrès des LR, a aussi attaqué la nouvelle candidate de LR Valérie Pécresse qui, comme son « mentor » Jacques Chirac, « promettra tout et n’obtiendra rien ».
57 interpellations
Un dispositif de sécurité dense avait été déployé à Villepinte. Des tensions ont néanmoins éclaté à la mi-journée entre des dizaines d’opposants à la venue d’Éric Zemmour et les forces de l’ordre, devant la gare du RER.
Il y a eu au total 57 interpellations et 79 verbalisations pour manifestation interdite, selon la préfecture de police en fin de journée.
A Paris, quelque 2.200 manifestants selon la préfecture, 10.000 selon les organisateurs, se sont rassemblés dans le calme pour dénoncer le discours à leurs yeux « raciste » d’Eric Zemmour, à l’appel d’une cinquantaine de syndicats, partis et associations.
Le meeting permet de mesurer les ralliements, alors que l’organisation est critiquée en interne pour sa fragilité et que des militants plus radicaux ont intégré la campagne.
Le financier Charles Gave a retiré son soutien et le souverainiste Philippe de Villiers n’était pas présent dimanche.
Mais plusieurs personnalités de la Manif pour tous, opposées au mariage homosexuel, sont venues: l’ex-député conservateur Jean-Frédéric Poisson s’est félicité d’avoir avec d’autres « installé les enjeux de civilisation au cœur de la campagne présidentielle ».
Laurence Trochu, présidente du Mouvement conservateur, associé jusqu’à présent à LR, a dénoncé la « décomposition idéologique de la droite » tandis que la figure des « gilets jaunes » Jacline Mouraud a dénoncé la « mondialisation heureuse, cheval de Troie des étrangers ».
Eric Zemmour se rendra mardi en région lyonnaise.
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Économie
Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance
Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.
Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.
Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.
Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.
Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.
France
Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine
Quatre ans après l’assassinat brutal de Samuel Paty, un procès historique s’ouvre pour juger ceux accusés d’avoir participé à la campagne de haine contre le professeur d’histoire. Huit adultes comparaissent pour répondre de leurs actes devant la cour d’assises spéciale de Paris.
L’assassinat de Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine par Abdoullakh Anzorov, un jeune radicalisé, continue de hanter la société française. Aujourd’hui, huit adultes sont appelés à la barre de la cour d’assises spéciale de Paris pour répondre de leur implication présumée dans cette tragédie. Parmi eux, deux amis de l’assaillant, accusés de complicité d’assassinat terroriste, risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Les six autres, accusés de participation à une association de malfaiteurs terroriste, encourent des peines de 30 ans de prison.
Ce procès est d’autant plus marquant que l’accusation dénonce une chaîne d’actes délibérés ayant désigné Samuel Paty comme une cible. En effet, deux des accusés, Brahim Chnina, père de la collégienne à l’origine de fausses accusations contre le professeur, et Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, sont suspectés d’avoir relayé les mensonges de l’adolescente sur les réseaux sociaux. Ces publications, selon les enquêteurs, visaient à attiser la haine et ont contribué à la mise en danger du professeur, figure aujourd’hui devenue symbole de la lutte contre le fanatisme en France.
La révélation de la vulnérabilité de Samuel Paty dans les jours précédant son assassinat renforce le sentiment d’incompréhension et de tragédie. Menacé après un cours sur la liberté d’expression, il avait manifesté sa peur auprès de ses collègues, mais n’a reçu aucune protection, alors qu’il était déjà dans la ligne de mire d’individus radicalisés. Les échanges avec ses collègues, où il confie son sentiment d’insécurité et ses demandes de soutien, témoignent de l’angoisse qui l’habitait, tristement symbolisée par le marteau retrouvé dans son sac à dos, dérisoire tentative de protection personnelle.
La cour présidée par le magistrat Franck Zientara, qui a déjà dirigé le procès de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, se réunit au sein de la salle des grands procès du palais de justice de Paris, renforçant le caractère historique et symbolique de cette audience. Les débats promettent d’être intenses, avec la participation du Parquet national antiterroriste représenté par Nicolas Braconnay et Marine Valentin, qui rappelleront les enjeux de cette affaire emblématique des défis posés par l’islamisme radical en France.
Pour la famille de Samuel Paty, ce procès est une étape cruciale pour obtenir justice, mais également pour susciter une prise de conscience sociétale. Les avocats de Mickaëlle Paty, l’une des sœurs du professeur, expriment l’espoir que cette audience expose la réalité de l’islamisme radical et renforce la vigilance collective face aux menaces terroristes. Jusqu’au 20 décembre, ce procès devrait, au-delà de l’émotion, poser les bases d’une réflexion sur les responsabilités et les mécanismes de propagande haineuse ayant conduit à la mort de cet enseignant.
France
Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale
La Commission des finances de l’Assemblée nationale a voté des amendements proposés par le Nouveau Front Populaire, allouant 590 millions d’euros supplémentaires à la lutte contre la fraude fiscale. Ces mesures, qui incluent la création de 4 500 postes, restent toutefois suspendues à l’approbation de l’hémicycle.
Alors que le gouvernement cherche à économiser 60 milliards d’euros pour redresser les finances publiques, la lutte contre l’évasion fiscale est l’un des secteurs visés par les restrictions budgétaires. Cependant, la Commission des finances de l’Assemblée nationale s’est opposée à cette approche, adoptant jeudi plusieurs amendements déposés par le Nouveau Front Populaire (NFP) afin de renforcer les moyens de lutte contre la fraude fiscale. En plus d’injecter 590 millions d’euros supplémentaires, ces amendements prévoient la création de 4 000 postes d’inspecteurs des Finances et 500 postes de douaniers, ainsi que la mise en place d’un service d’expertise pour analyser les schémas de fraude complexes.
Cette décision, qui inclut également le maintien de 550 postes que le gouvernement envisageait de supprimer au sein de la direction générale des finances publiques (DGFiP), a suscité des tensions au sein de la commission. Les députés du groupe présidentiel, menés par Jean-René Cazeneuve, se sont fermement opposés au projet, dénonçant une inflation des besoins budgétaires qui, selon eux, excède largement les contraintes financières. Perrine Goulet, députée MoDem, a également critiqué la démarche, la qualifiant de « surdimensionnée » et regrettant qu’une telle approche ait peu de chances d’aboutir en l’état. À l’inverse, la gauche parlementaire a vigoureusement soutenu l’initiative. Le député LFI Jérôme Legavre, rapporteur du texte, a souligné la situation critique des services de contrôle fiscal, affirmant que « les services sont actuellement à l’os » malgré l’importance cruciale de leur mission.
Cette augmentation de budget doit néanmoins être ratifiée dans l’hémicycle, où les tractations s’annoncent tendues. Le vote solennel sur la partie « recettes » du budget 2025 est prévu le 7 novembre, bien qu’un report de quelques jours reste envisageable. Le gouvernement n’exclut pas le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permettrait d’adopter le budget sans vote, un outil potentiellement décisif dans un contexte où le soutien à ces amendements n’est pas assuré.
Les données les plus récentes du ministère de l’Économie soulignent l’ampleur de la fraude fiscale en France, avec 15,2 milliards d’euros recouvrés en 2023, un montant en hausse par rapport aux années précédentes. Cependant, des études récentes estiment que moins de 20 % des sommes frauduleuses sont détectées par les autorités, une évaluation qui motive en partie la démarche du NFP en faveur d’un renforcement des moyens de contrôle.
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