Politique
Présidentielle : l’union de Zemmour et Marion Maréchal, les « alliances altermondialistes » de Mélenchon
Marion Maréchal a officialisé dimanche son ralliement à Eric Zemmour quand Jean-Luc Mélenchon a appelé lors d’un meeting en plein air à Lyon à des « alliances altermondialistes » hors de l’Otan, deux démonstrations de force pour tenter de relancer les campagnes de candidats malmenés depuis le début de la guerre en Ukraine.
« J’ai la certitude que la recomposition politique va advenir, je crois de nouveau la victoire possible », a lancé l’ancienne députée FN (devenu RN) de Vaucluse, âgée de 32 ans. La nièce de Marine Le Pen s’est fait longuement applaudir par les 8.000 supporters de M. Zemmour en faisant l’éloge de la France « fille aînée de l’Eglise ».
Dans la matinée, au gré des stands d’un marché provençal du quartier du Mourillon, le candidat Reconquête! a promis d' »arriver bientôt » au pouvoir à des supporteurs qui lui criaient leur impatience.
Devant le bar « L’amalgame », verre de rosé à la main après avoir enchaîné olives, fraises et clémentines, il a surtout tenu à relativiser une baisse sondagière persistante, en considérant que les études étaient « très variées », alors qu’une passante confiait apprécier « son franc-parler » malgré « des idées un peu raides ».
Présenté comme un « tournant » de sa campagne, le ralliement de Mme Maréchal, dont la prise de parole suivait celle de Stéphane Ravier (ex-RN) et Guillaume Peltier (ex-LR), devait illustrer « l’union des droites ».
« L’union des droites? », a interrogé dimanche matin sur FranceInfo le directeur de la communication de Valérie Pécresse, Geoffroy Didier. « Pour l’instant, Éric Zemmour parvient à une seule chose: c’est à la fusion des extrêmes droites », a-t-il ironisé à propos de Mme Maréchal: « Si jeune et déjà infidèle… C’est triste ».
Zemmour et l’oligarque
Pour Marine Le Pen, le coup est dur, elle qui rappelle avoir « élevé » Marion Maréchal « pendant les premières années de sa vie », en insistant sur « l’aspect personnel » de cette trahison annoncée, « brutale, violente ».
Celle qui brigue pour la troisième fois l’Élysée renvoie sa nièce à ses déclarations de l’automne, lorsqu’elle jurait qu’elle soutiendrait « le mieux placé » à l’extrême droite. Or, Marine Le Pen devance dans tous les sondages l’ancien journaliste du Figaro.
Le soutien de Mme Maréchal peut-il permettre à l’ancien polémiste d’inverser les courbes, alors qu’Eric Zemmour peine à se désembourber d’une séquence compliquée sur le conflit en Ukraine?
Critiqué pour son tropisme pro-russe d’autrefois, il a été à nouveau mis en difficulté ce week-end après la révélation par Le Monde et le JDD de liens avec l’ex-président de la Compagnie des chemins de fer russes Vladimir Iakounine.
L’entourage de M. Zemmour a d’abord contesté, puis finalement admis, que le candidat avait déjeuné avec l’influent oligarque en 2015, avant une nouvelle entrevue l’année suivante, en évoquant de « simples rencontres ».
Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, un participant du meeting de Toulon a réalisé un salut nazi. « Il s’agit d’un participant inconnu qui a été sorti du meeting. Aucun geste de la sorte n’est toléré dans nos meetings », a réagi l’entourage du candidat.
« Robots playmobil »
De l’autre côté de l’échiquier, Jean-Luc Mélenchon, en tête dans les intentions de vote parmi les candidats de gauche, veut lui aussi faire oublier ses déclarations jugeant impossible l’attaque russe contre l’Ukraine. Une « erreur », a-t-il lui-même reconnu.
Ses concurrents écologiste Yannick Jadot et socialiste Anne Hidalgo, présents à la grande manifestation parisienne de samedi pour l’Ukraine, lui ont attribué des complaisances vis-à-vis de Vladimir Poutine et critiqué son opposition à la livraison d’armes aux Ukrainiens.
Devant 15.000 personnes, en plein air dans le quartier lyonnais de la Croix-Rousse, le candidat a redonné sa position de « non-aligné » sur la guerre en Ukraine en fustigeant l’Otan, « organisation inutile qui provoque des tensions », et en appelant à des « alliances altermondialistes » pour prévenir les conflits et agir contre le changement climatique.
Sur l’esplanade lyonnaise du Gros caillou, l’objectif était de renouer avec les images spectaculaires des meetings en plein air du candidat en 2017, qualifiées de « démonstrations de force » par l’Insoumis en chef. Dimanche, les organisateurs ont revendiqué 15.000 participants.
Pour chacun des candidats, le président sortant et la macronie demeurent la principale cible. La République en marche? Une « secte » de « robots playmobil », selon M. Mélenchon, quand Mme Maréchal estime que le chef de l’Etat est un « président diviseur » qui « ouvre la voie à la lutte des races ».
En tête des intentions de vote, Emmanuel Macron est attendu lundi en fin d’après-midi dans les Yvelines pour « une conversation avec les habitants », son premier déplacement en tant que candidat.
Acceptera-t-il de débattre avec ses adversaires lors de cette courte campagne parasitée par la guerre? « Selon les rituels et les circonstances », s’est montré évasif l’un de ses principaux lieutenants, Christophe Castaner, dimanche.
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Politique
Le PS prêt à négocier avec les macronistes et LR sur la base « de concessions réciproques »
Le Parti Socialiste, sous la direction d’Olivier Faure, se dit prêt à entamer des pourparlers avec les macronistes et la droite pour former un gouvernement temporaire.
Dans une démarche inédite, le Parti Socialiste (PS) montre une ouverture significative envers les macronistes et Les Républicains (LR) pour constituer un gouvernement d’unité nationale. Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a exprimé lors d’une interview sur franceinfo sa volonté de négocier des « concessions réciproques » afin de sortir de l’impasse politique actuelle. Cette proposition intervient dans un contexte où le pays ne peut se permettre de rester paralysé par les querelles partisanes.
La stratégie du PS repose sur un compromis temporel, envisageant la formation d’un gouvernement à durée limitée. Ce gouvernement serait le fruit d’une négociation préalable, orchestrée par un « préfigurateur » désigné par Emmanuel Macron. L’objectif est de trouver un terrain d’entente sur des sujets cruciaux, tels que les retraites, où le PS propose un gel de la réforme plutôt qu’une abrogation immédiate, afin de permettre une conférence de financement ultérieure. Cette approche pragmatique reflète une volonté de dialogue et de recherche de solutions concrètes.
Faure reconnaît que les discussions excluront les forces du Nouveau Front populaire, notamment les Insoumis, qui se sont auto-exclus du processus. Cependant, il invite Laurent Wauquiez et LR à participer aux négociations, sous réserve de concessions mutuelles. Cette ouverture illustre une flexibilité politique rare, où le PS accepte de faire des compromis sur des positions traditionnellement fermes, comme la réforme de l’ISF, où il envisage un rétablissement rapportant 15 milliards d’euros au lieu des trois initialement proposés.
Le PS, sans majorité absolue, se trouve contraint de naviguer dans un paysage politique fragmenté. Faure insiste sur le fait que son parti n’abandonne pas ses valeurs, mais qu’il est prêt à faire des concessions pour le bien commun. « Je suis prêt à entrer en discussion. Ça ne veut pas dire que je suis prêt à dire que je suis devenu macroniste », souligne-t-il, marquant ainsi une distinction claire entre compromis et reniement idéologique.
France
« Bavardage creux », « dérive préoccupante » : les politiques réagissent à l’allocution d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, dans son allocution, promet un gouvernement d’intérêt général, mais les critiques fusent de tous bords politiques.
Dans son discours adressé à la nation, Emmanuel Macron a esquissé une vision de la France unie sous un « gouvernement d’intérêt général », une rhétorique qui se veut rassembleuse. Pourtant, ce message semble avoir rencontré un mur de scepticisme et de critiques de la part de ses adversaires politiques.
Adresse aux Français. https://t.co/irpXQN9qfN
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 5, 2024
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a vivement critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de « bavardage creux et prétentieux ». Pour lui, l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer des lois sans vote parlementaire est une atteinte directe à la démocratie, justifiant ainsi la censure du gouvernement Barnier. Cette censure, selon Mélenchon, n’est pas dirigée contre Barnier, mais contre la politique d’Emmanuel Macron lui-même.
De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella du Rassemblement National a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il perçoit comme une « dérive préoccupante » de la macronie. Il suggère que le président s’éloigne des réalités du terrain et du peuple français.
Boris Vallaud du Parti Socialiste a quant à lui voté la motion de censure comme une « sanction d’un mauvais budget de la sécurité sociale », tout en appelant à un Premier ministre issu de la gauche. Cette critique vise non seulement le fond du discours mais aussi la forme, dénonçant une politique qui, selon lui, manque de considération pour les besoins sociaux.
Marine Tondelier, d’Europe Écologie Les Verts, a salué la prudence de Macron dans la nomination de son Premier ministre, mais n’a pas manqué de critiquer le ton « condescendant » du discours. Elle semble apprécier la retenue du Président dans sa précipitation à nommer un successeur à Barnier, mais déplore le manque de respect perçu dans son allocution.
Enfin, Rachida Dati, ancienne ministre, a indiqué que Macron devrait agir rapidement pour nommer un nouveau Premier ministre, reflétant une attente de décisions concrètes et rapides de la part du Président.
L’allocution d’Emmanuel Macron, bien que visant à rassurer et à fédérer, a plutôt suscité un concert de critiques, reflétant un fossé grandissant entre le chef de l’État et les représentants de diverses tendances politiques. Ce discours, loin de combler les divisions, semble les avoir accentuées, laissant le public informé dans l’attente de voir comment le Président répondra à cette vague de scepticisme.
France
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.
La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.
Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.
Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.
Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.
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