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Politique: Les maires élisent leur président avant d’être reçus par Macron à l’Elysée

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Les plus de 34.000 membres de l’influente Association des maires de France (AMF) désignent mercredi leur nouveau président, entre deux candidats qui s’opposent sur la ligne à tenir face à Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat recevra dans la foulée un millier d’élus à l’Elysée.

Le vote, qui a débuté par internet mardi en fin d’après-midi peu après l’ouverture du 103e congrès de l’AMF, se termine mercredi à 15H00 pour un résultat dévoilé peu après.

Il présente plus d’incertitudes que par le passé, les maires pouvant s’exprimer à distance, contrairement aux scrutins précédents.

François Baroin, le président sortant et maire LR de Troyes, a annoncé fin août qu’il ne briguerait pas de troisième mandat. Il avait immédiatement adoubé David Lisnard, du même parti et maire de Cannes, ainsi que vice-président de l’AMF.

Ce soutien avait déplu au secrétaire général de l’AMF, Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux, en région parisienne, qui s’est alors lancé dans la course.

Au-delà de la personnalité des deux prétendants, ce sont deux manières opposées d’appréhender les relations avec Emmanuel Macron qui s’affrontent: M. Lisnard, bien ancré à droite, se veut le garant de « l’ADN indépendant » de l’AMF qui a caractérisé les sept années de mandat de M. Baroin, alors que M. Laurent est plus disposé à dialoguer avec l’exécutif.

Dans son discours mardi devant les maires, M. Laurent a défendu une « AMF qui ne soit pour ou contre personne et qui ait une seule boussole: la cause des maires ». « Je ne prendrai position pour aucun candidat à la présidentielle », a-t-il assuré.

Pour sa part, M. Lisnard a insisté sur le besoin « d’indépendance du pouvoir quel qu’il soit ». « L’AMF ne doit surtout pas être accaparée par un clan », a-t-il souligné.

Un quinquennat de tensions

La proximité supposée de son concurrent avec l’Elysée constitue le principal angle d’attaque du maire de Cannes. Il a reçu le soutien du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour qui estime qu’une victoire de Philippe Laurent transformerait l’AMF en « succursale de l’Élysée ».

Le maire de Sceaux s’en défend vigoureusement et l’exécutif également: « Nous ne sommes strictement pour rien dans la prise de décision et dans le déclenchement de la candidature de M. Laurent », affirme à l’AFP une source gouvernementale.

« Si Lisnard gagne, LR va essayer de le présenter comme une défaite pour Emmanuel Macron », analyse auprès de l’AFP un cadre de la majorité qui estime que le maire de Cannes « a de quoi faire 70% » puisqu’il y a « une mobilisation comme jamais de l’appareil LR ».

Reste que l’élection à la tête de l’AMF a également créé des remous au sein de LR. Le président de la région Paca Renaud Muselier a appelé les maires de sa région à voter pour M. Laurent, lançant une lourde charge contre M. Lisnard, « niché dans son Palais des festivals », « du haut de son tapis rouge », alors qu’il est du même parti et de la même région.

« Vengeance politique » et « caricature nauséabonde » de Cannes, a fustigé le chef de file des députés LR Damien Abad.

Le candidat à l’investiture LR Eric Ciotti, très proche de M. Lisnard, a plaidé pour une « exclusion automatique de l’infiltré macroniste Muselier ».

Cette élection intervient au terme d’un quinquennat marqué par de fortes tensions entre l’exécutif et les maires.

Peu après son arrivée à l’Elysée, alors qu’il avait annoncé la suppression de la taxe d’habitation, Emmanuel Macron avait été sifflé lors de sa première intervention au congrès de l’AMF.

Le hashtag #balancetonmaire, lancé un an plus tard sur les réseaux sociaux par la macronie pour dénoncer les élus qui avaient augmenté la taxe d’habitation, est également resté en travers de la gorge de nombreux élus.

A l’issue du scrutin, le président de la République recevra à l’Elysée un peu plus d’un millier de maires lors d’une « réception plutôt informelle » et sans discours, selon la présidence.

Le chef de l’Etat s’exprimera ensuite jeudi après-midi devant eux en clôture du congrès. Selon l’Elysée, « il va remercier les maires pour leur action durant l’épidémie » et « insister sur l’accompagnement des collectivités territoriales depuis le début du quinquennat ».

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Barnier un gouvernement pour la semaine prochaine, les LR au portillon

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Barnier un gouvernement pour la semaine prochaine, les LR au portillon

Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a annoncé la nomination de son gouvernement pour la semaine prochaine. Les Républicains, dont il est issu, semblent de plus en plus enclins à intégrer l’exécutif.

Michel Barnier, récemment nommé Premier ministre par Emmanuel Macron après des élections législatives sans majorité, s’active pour constituer son gouvernement. Face aux caméras lors des journées parlementaires du parti Horizons, il a promis de dévoiler son exécutif d’ici la semaine prochaine. Barnier, ancien commissaire européen, souhaite former une équipe qui reflète les différentes sensibilités, tant du parti présidentiel que de sa propre famille politique, Les Républicains (LR).

L’accueil reçu lors de cette rencontre à Reims semble avoir touché Michel Barnier, qui a insisté sur l’importance de la « coexistence exigeante » entre les différentes composantes de la majorité. Il s’est également rendu devant les députés Renaissance, soulignant sa volonté de travailler avec toutes les forces politiques de l’alliance macroniste. Il a également promis de répondre aux attentes des Français avec cette nouvelle équipe, tout en assurant que cette nomination ne serait pas un simple remaniement.

Dans le cadre de ces consultations, Michel Barnier prévoit d’échanger avec d’autres alliés comme le Modem et les sénateurs macronistes. La participation des Républicains à ce nouveau gouvernement prend de l’ampleur, malgré les réticences initiales de Laurent Wauquiez, leader de LR. Gérard Larcher, président du Sénat et figure influente de LR, a déjà exprimé son soutien à l’entrée de la droite dans l’exécutif, et plusieurs figures du parti sont évoquées pour occuper des postes clés.

Annie Genevard, secrétaire générale de LR, a fait savoir qu’elle accepterait volontiers de prendre la tête du ministère de l’Éducation nationale, si la proposition lui était faite. Laurent Wauquiez, autre poids lourd du parti, pourrait quant à lui briguer le ministère de l’Intérieur. Toutefois, ces ambitions divisent, notamment du côté d’Éric Ciotti, qui critique ouvertement une alliance entre la macronie et certains Républicains.

Le suspense demeure quant à la composition finale de ce gouvernement, mais il est clair que Michel Barnier entend réussir à équilibrer les forces politiques pour mener à bien son mandat dans un contexte de fragmentation parlementaire.

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Moqué à l’Assemblée, Sébastien Delogu trouve soutien face aux attaques de l’extrême droite

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Moqué à l'Assemblée, Sébastien Delogu trouve soutien face aux attaques de l'extrême droite

Le député Sébastien Delogu a été la cible de critiques acerbes après avoir trébuché sur quelques mots lors d’une intervention à l’Assemblée nationale. Face à ces moqueries perçues comme des attaques de classe, de nombreux élus, y compris au-delà de son propre camp, lui ont apporté leur soutien.

Sébastien Delogu, député de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône sous la bannière de La France Insoumise (LFI), a récemment fait l’objet d’un torrent de moqueries après une lecture difficile dans l’Hémicycle. Ces railleries, principalement venues des rangs de l’extrême droite, ont visé non seulement sa prestation, mais également son parcours professionnel, ce qui a suscité un vif débat sur le mépris de classe.

Les critiques les plus virulentes ont notamment été formulées par Julien Odoul, député du Rassemblement national, qui a ironisé sur l’aisance de Delogu « en mode racaille ». Un autre commentaire, d’Aurélien Véron, conseiller de Paris des Républicains, insinuait que « L’École de la Seconde Chance » avait ouvert une antenne à l’Assemblée nationale, une référence mordante à l’origine modeste de Delogu, ancien vendeur et chauffeur de taxi.

Face à cette vague d’attaques, de nombreuses personnalités politiques ont rapidement pris position pour défendre le député. Matthias Tavel, élu LFI, a dénoncé une « haine de classe » et salué le courage de son collègue, soulignant le mépris affiché par ceux qui cherchent à éloigner les classes populaires du pouvoir. Antoine Léaument a pour sa part qualifié ces attaques d’odieuses, accusant l’extrême droite de masquer ses ambitions politiques en jetant l’opprobre sur Delogu.

Ce soutien ne s’est pas limité aux membres de LFI. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol a rappelé que siéger à l’Assemblée nationale n’était pas un privilège réservé à l’élite, défendant ainsi le droit de chacun, quelles que soient ses origines, à représenter les citoyens. Le député PS Philippe Brun a également exprimé son dégoût face aux moqueries, jugeant Delogu plus utile que « beaucoup de pantins se croyant éduqués ».

Même Karl Olive, élu du camp macroniste, a dénoncé ce qu’il a décrit comme un « déferlement de haine ». Dans un climat politique de plus en plus tendu, l’affaire Delogu semble cristalliser les tensions autour de la représentation populaire et la fracture sociale qui se fait sentir jusque dans l’enceinte du Parlement.

Pour Sébastien Delogu, la réponse à ses détracteurs est claire. Loin d’être découragé, il affirme sur les réseaux sociaux que ces attaques renforcent sa détermination à poursuivre son combat politique.

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Michel Barnier nommé Premier ministre, un pari risqué pour Emmanuel Macron

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Michel Barnier nommé Premier ministre, un pari risqué pour Emmanuel Macron

L’ancien ministre et commissaire européen Michel Barnier, 73 ans, a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron. Une tâche ardue attend cet homme d’expérience dans un contexte où l’Assemblée nationale ne dispose d’aucune majorité claire.

Emmanuel Macron a choisi Michel Barnier comme Premier ministre, soixante jours après un second tour des législatives qui a débouché sur une Assemblée nationale fragmentée. À 73 ans, Barnier devient le plus vieux chef de gouvernement de la Ve République, succédant ainsi à Gabriel Attal, démissionnaire après seulement huit mois à Matignon. Attal, 35 ans, était le plus jeune Premier ministre, créant ainsi un contraste générationnel saisissant entre les deux hommes.

Cette nomination intervient alors que la France traverse une des crises politiques les plus graves depuis 1958. Sans majorité parlementaire, Barnier devra naviguer dans un paysage politique incertain pour former un gouvernement capable de survivre à une censure et de mener les réformes nécessaires. Dans un communiqué, l’Élysée a précisé que le président avait confié à Barnier la mission de constituer un « gouvernement de rassemblement » capable de stabiliser la situation.

Michel Barnier n’est pas un inconnu de la scène politique française et européenne. Vétéran des gouvernements sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, il a également été le négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit, ce qui lui confère une réputation de médiateur expérimenté. Cependant, cette nomination intervient après plusieurs semaines de consultations infructueuses, où plusieurs noms, dont Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, ont été évoqués sans succès.

Pourtant, la tâche qui attend Barnier semble quasi impossible. Aucune coalition viable n’a émergé depuis les élections, et les ministres démissionnaires continuent d’expédier les affaires courantes en attendant l’issue des négociations. Le Nouveau Front Populaire (NFP), arrivé en tête des élections législatives sans obtenir la majorité absolue, a réclamé la direction du gouvernement, mais Emmanuel Macron a écarté la candidature de leur figure de proue, Lucie Castets, en août, estimant qu’elle ne survivrait pas à un vote de confiance.

Le choix de Michel Barnier n’a pas fait l’unanimité. À gauche, Boris Vallaud, président du groupe socialiste, a critiqué cette nomination, la qualifiant d’ouverture à une politique de droite. Du côté de La France Insoumise, Mathilde Panot a dénoncé une trahison de la volonté populaire. Même au sein du Rassemblement National (RN), qui aurait menacé de censurer les autres candidats potentiels, l’accueil de Barnier reste mitigé. Jordan Bardella, président du RN, a affirmé que son parti jugerait Barnier sur son discours de politique générale, tout en laissant planer la menace d’une possible motion de censure.

L’avenir de Barnier à Matignon est donc incertain. Sa capacité à former une coalition durable, même en mode « cohabitation », reste à prouver. Certains observateurs voient en lui une figure compatible avec les ambitions d’Emmanuel Macron, soulignant qu’il incarne une forme de continuité. D’autres, en revanche, estiment que sa nomination résulte davantage d’un choix par défaut que d’une véritable adhésion à sa vision politique.

Le défi pour Michel Barnier sera de taille. En l’absence d’un soutien parlementaire large et avec une opposition prête à saisir la moindre opportunité pour le faire tomber, sa mission pourrait bien tourner court. Seul le temps dira si ce vétéran de la politique saura réconcilier un paysage fracturé ou s’il rejoindra la longue liste des Premiers ministres dont le mandat fut bref.

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