James Comey face à la justice dans une affaire aux relents politiques

L’ancien directeur du FBI, cible récurrente de Donald Trump, comparaît devant un tribunal fédéral pour des chefs d’accusation liés à son témoignage parlementaire.

L’ancien directeur du Federal Bureau of Investigation James Comey est apparu mercredi devant la justice américaine dans le cadre de sa mise en accusation officielle. Les charges retenues contre lui concernent des accusations d’entrave aux travaux d’une commission d’enquête du Congrès et de déclarations mensongères devant les élus. L’audience s’est déroulée au tribunal fédéral d’Alexandria, dans la banlieue de Washington.

Cette procédure judiciaire intervient dans un contexte marqué par des années de tensions avec l’ancien président Donald Trump. Ce dernier avait limogé James Comey en 2017, alors que le FBI menait des investigations sur les suspicions d’ingérence russe durant la campagne électorale de 2016. Depuis cette révocation, l’ancien chef du FBI est régulièrement pris pour cible dans les déclarations de l’ancien locataire de la Maison Blanche.

L’actuelle procédure trouve son origine dans des pressions exercées sur le ministère de la Justice. L’ancien président avait publiquement exprimé son incompréhension quant à l’absence de poursuites engagées contre James Comey. Ces interventions ont précédé la démission du procureur du district est de Virginie, rapidement remplacé par une conseillère présidentielle qui a initié les poursuites aboutissant à l’inculpation en septembre dernier.

Les accusations portent spécifiquement sur des déclarations que l’ancien directeur aurait faites devant une commission sénatoriale en 2020. Il lui est reproché d’avoir nié avoir autorisé un de ses adjoints à s’exprimer anonymement dans les médias au sujet d’enquêtes sensibles. Donald Trump s’est félicité de cette mise en accusation, qualifiant James Comey de personne corrompue tout en célébrant ce qu’il présente comme une victoire pour la justice.

De son côté, l’intéressé a affirmé son innocence et exprimé sa confiance dans le système judiciaire fédéral. Sur les réseaux sociaux, il a déclaré ne pas craindre ces poursuites, évoquant le coût personnel et familial que représente selon lui l’opposition à l’ancien président. Cette affaire s’inscrit dans le prolongement de l’enquête sur les ingérences russes, confiée après le limogeage de Comey au procureur spécial Robert Mueller dont le rapport avait notamment relevé des pressions sur le cours des investigations.