Lundi, les collèges et lycées de France observeront une minute de silence en mémoire de Samuel Paty et Dominique Bernard, deux enseignants assassinés par des islamistes radicalisés. Ce moment solennel vise à rappeler la nécessité de lutter contre l’ignorance et le fanatisme.
Le pays s’apprête à rendre hommage à deux professeurs dont les assassinats ont profondément marqué la société française. Trois ans après le meurtre de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, Dominique Bernard, professeur de français, a été tué par un ancien élève radicalisé à Arras. Une minute de silence sera observée ce lundi dans les établissements scolaires pour honorer leur mémoire. Cette initiative, qui se tiendra à la suite de la cérémonie organisée à Arras en présence de plusieurs ministres, se veut un rappel de l’engagement à protéger les enseignants et à continuer à diffuser les valeurs de la République.
Le Premier ministre Michel Barnier, accompagné de la ministre de l’Éducation Anne Genetet, se rendra au collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, où enseignait Samuel Paty. Cet établissement, encore profondément marqué par cette tragédie, portera prochainement son nom. Le chef du gouvernement a réaffirmé l’importance de cet hommage, soulignant la nécessité de protéger les enseignants et de lutter contre l’obscurantisme. L’assassinat de Samuel Paty en 2020 et celui de Dominique Bernard en 2023 résonnent avec une intensité tragique dans la conscience collective, rappelant que les deux hommes partageaient un même engagement : enseigner, transmettre le savoir et les valeurs de citoyenneté.
Chaque établissement scolaire est libre d’organiser cette minute de silence selon ses propres modalités. Un temps de réflexion et d’analyse pourra également être proposé aux élèves au cours de la semaine, afin de poursuivre l’hommage dans un cadre pédagogique. Pour Sophie Vénétitay, représentante du Snes-FSU, premier syndicat du second degré, cette initiative est cruciale pour aider la communauté éducative à mettre des mots sur cette douleur persistante.
Le meurtre de Samuel Paty, survenu le 16 octobre 2020, avait choqué la France. Le professeur d’histoire-géographie avait été tué par Abdoullakh Anzorov, un jeune réfugié tchétchène radicalisé, pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves lors d’un cours sur la liberté d’expression. L’attaque, revendiquée comme un acte de vengeance pour le prophète, avait réveillé les inquiétudes sur la montée du fanatisme en milieu scolaire.
L’assassinat de Dominique Bernard, poignardé à mort devant son établissement le 13 octobre 2023, a ravivé cette émotion. Son meurtrier, Mohammed Mogouchkov, un ancien élève fiché pour radicalisation, a revendiqué l’attaque au nom de l’État islamique. Cette nouvelle tragédie a relancé les débats sur la sécurité dans les établissements scolaires et la protection des enseignants.
Cette semaine sera également marquée par la remise du Prix Samuel Paty, samedi à la Sorbonne. Ce prix vise à récompenser des projets scolaires mettant en avant les principes et valeurs démocratiques, un hommage supplémentaire aux deux professeurs qui incarnaient ces idéaux.