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Des nations accusées de manipuler leurs forêts pour masquer leur inaction climatique

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Certains pays profitent des lacunes méthodologiques pour gonfler artificiellement leur absorption de CO2, retardant ainsi leur transition énergétique.

Plusieurs États, dont le Brésil et l’Australie, sont pointés du doigt pour avoir exagéré la capacité de leurs écosystèmes forestiers à capter le carbone. Cette pratique leur permettrait de justifier une réduction moins ambitieuse de leurs émissions liées aux énergies fossiles, tout en affichant des engagements climatiques en apparence respectueux des accords internationaux.

Les forêts et les zones humides jouent un rôle crucial dans l’absorption du CO2, mais leur efficacité réelle reste difficile à évaluer avec précision. Les scientifiques alertent même sur un affaiblissement probable de ces puits de carbone, en raison des dérèglements climatiques qui amplifient les incendies et la déforestation. Malgré ces incertitudes, certains gouvernements intègrent des projections optimistes dans leurs bilans nationaux, minimisant ainsi leurs responsabilités en matière de pollution.

Ces calculs biaisés faussent la transparence des engagements climatiques, alors que chaque pays doit présenter d’ici la COP30 ses nouveaux objectifs de réduction pour 2035. En surévaluant l’absorption naturelle du carbone, ces États contournent l’urgence de réduire drastiquement leur dépendance aux combustibles fossiles, compromettant les efforts globaux pour limiter le réchauffement.

L’Australie, par exemple, affirme avoir diminué son empreinte carbone de 28 % depuis 2005, alors que ses émissions brutes n’ont reculé que de 2 %. Le Brésil, quant à lui, propose une fourchette de réduction large, sans préciser la part attribuable à la protection des forêts. Ces ambiguïtés risquent de creuser l’écart entre les promesses affichées et les actions concrètes, sapant la crédibilité des politiques climatiques.

Sans cadre réglementaire strict, ces manipulations pourraient représenter l’équivalent des émissions annuelles de l’Union européenne, soit trois milliards de tonnes de CO2 non comptabilisées. Une situation qui souligne l’urgence de renforcer les normes pour éviter que certains ne profitent des failles du système au détriment de la planète.

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