Culture
Culture: Féminisme et nature, la Dame à la licorne en résonance avec l’art contemporain
Les six grandes tapisseries de la Dame à la licorne ont quitté exceptionnellement l’écrin du musée de Cluny pour Toulouse, où ce chef d’oeuvre médiéval est mis en regard de réalisations contemporaines, tel le Minotaure de Picasso.
« Le déplacement des tapisseries de la Dame à la licorne est rarissime (…) et c’est la première fois que ces tapisseries de la fin du Moyen Âge sont montrées dans un musée d’art contemporain », se réjouit Annabelle Ténèze, directrice générale des Abattoirs, où se tient cette exposition doublement « exceptionnelle » jusqu’au 16 janvier.
La Dame à la licorne ne s’est montrée hors de Paris qu’à New York en 1973, puis au Japon en 2013 et à Sydney en 2018 lors d’une fermeture du musée de Cluny pour travaux, comme actuellement.
A l’abri de la lumière naturelle, dans les vastes salles du sous-sol des Abattoirs, des experts ont précautionneusement déballé, puis accroché ces oeuvres tissées de laine et de soie, hautes de plus de trois mètres pour 2,9 à 4,7 mètres de large, pesant de 15 à 20 kilos.
« Ce sont des tapisseries de grandes dimensions. C’est toujours un peu technique » de les fixer au mur avec de longues bandes velcro depuis des échafaudages sur roulettes, a précisé à l’AFP Béatrice de Chancel-Bardelot, conservatrice générale au musée parisien de Cluny.
La Joconde médiévale
Des restauratrices textiles ont été consultées « pour ne pas trop tirer sur les trames et préserver au maximum ces vieilles dames de 500 ans », ajoute-t-elle, inspectant les pièces qui, par sécurité, ont voyagé en grand secret dans six camions différents.
Découverte en 1841 au château de Boussac, dans la Creuse, par l’écrivaine George Sand et Prosper Mérimée, alors inspecteur des monuments historiques, cette tenture considérée comme la Joconde du Moyen Âge a été tissée autour de 1500 pour une famille lyonnaise, les Le Viste.
« C’est un rêve (…) une ode à la beauté! », s’émerveille Victor Guezennec, poète de 27 ans, assis parmi les visiteurs pour contempler cette « oeuvre éternelle », dont les commanditaires ont été identifiés après son acquisition par Cluny en 1882.
Elle est composée de « six tapisseries à fond rouge avec des dames très élégantes, dont on ne sait si elles sont toujours la même ou si ce sont six personnes différentes », ajoute Mme de Chancel-Badelot.
Dans une abondance de motifs naturalistes de fleurs, feuillages et animaux, elles évoquent les cinq sens, hormis la dernière, intitulée « Mon seul désir », dont la symbolique donne encore matière à interprétation.
« C’est une oeuvre inépuisable qui conserve beaucoup de questions » et dont les thématiques de la nature et de la force du féminin sont d’une criante actualité, souligne la conservatrice.
Pour de nombreux artistes d’aujourd’hui, le Moyen Âge est « une source d’inspiration », ajoute Mme Ténèze, notant leur intérêt pour « le féminisme, la dimension écologique » d’une époque médiévale « émancipatrice ».
Cluny et les Abattoirs ont donc voulu montrer cette résonance avec notre temps, en exposant la Dame parmi des oeuvres contemporaines.
Une symbolique actuelle
Ainsi la finesse de « Mon seul désir » est en regard de la force de « la Dépouille du Minotaure en costume d’Arlequin », rideau de théâtre réalisé en 1936 par Picasso pour « Le 14 juillet » de Romain Rolland et qui appartient à la collection des Abattoirs.
De salle en salle, d’autres artistes se sont appropriés les thématiques de la Dame, telle Rebecca Horn et ses êtres hybrides mi-femme mi-licorne, Suzanne Husky qui remplace l’animal de légende par un bulldozer destructeur de forêts, Will Cotton et son cow-boy pop chevauchant une licorne rose, ou le Southway Studio dont l’installation collective puise à la source des mythes.
« Les voir dans ce contexte moderne, c’est très intéressant, c’est une autre émotion », estime Françoise Sarradet, institutrice en retraite de 77 ans, qui aimait visiter la Dame à Cluny et voit un « éclaircissement fabuleux » dans ce « chassé croisé ».
Cette exposition à Toulouse s’inscrit dans l’histoire et l’actualité aussi par le fait que la tenture y avait été cachée, au couvent des Jacobins, pendant la première guerre mondiale avec d’autres possessions de Cluny et du Louvre.
Et « avec la pandémie, les déplacements d’oeuvres à l’étranger restent très compliqués (…) nous avons préféré la faire voyager en France », précise Mme de Chancel-Bardelot. En outre, Cluny rouvrira début 2022 avec une exposition sur Toulouse au XIVe siècle.
Culture
Culture : Cent ans après les « Tournesols », la National Gallery célèbre Van Gogh
La National Gallery de Londres organise une rétrospective exceptionnelle consacrée à Vincent van Gogh, mettant en lumière trois œuvres majeures, pour la première fois réunies, et explorant la période prolifique du peintre dans le sud de la France.
La National Gallery de Londres célèbre le centenaire de l’acquisition d’un exemplaire des célèbres « Tournesols » de Vincent van Gogh en présentant une rétrospective inédite intitulée « Van Gogh: Poets and Lovers ». Cette exposition, qui s’ouvre le 14 septembre, se concentre sur la période créative intense que le peintre a vécue entre 1888 et 1890 à Arles et Saint-Rémy-de-Provence. Ce séjour marquera un tournant dans sa carrière, comme le souligne Christopher Riopelle, co-commissaire de l’exposition, qui met en avant l’audace et l’inventivité nouvelles du peintre durant cette période.
L’exposition réunit une cinquantaine d’œuvres, dont certaines n’avaient jamais quitté leurs collections privées, comme le célèbre tableau « La Nuit étoilée ». Parmi les pièces maîtresses figure un triptyque inédit composé de deux versions des « Tournesols », l’une appartenant à la National Gallery depuis 1924, et l’autre prêtée par le musée de Washington, encadrant « La Berceuse », portrait d’une femme assise sur un fauteuil. Ce triptyque respecte fidèlement le projet de Van Gogh, tel qu’il l’avait imaginé en 1889 dans une lettre à son frère Theo.
Cornelia Homburg, également commissaire de l’exposition, met en lumière la récurrence des thèmes explorés par Van Gogh, tels que les paysans, les poètes ou les figures locales comme l’Arlésienne. Ces motifs récurrents témoignent de la volonté de l’artiste de créer des archétypes universels, marquant son empreinte dans le monde de l’art.
Le paysage du sud de la France, source inépuisable d’inspiration pour Van Gogh, occupe une place centrale dans cette exposition. Des séries sur les oliviers, les montagnes de Saint-Rémy ou encore les jardins de l’institution psychiatrique où il a séjourné révèlent la manière dont Van Gogh utilisait la nature pour provoquer différentes émotions chez le spectateur.
Christopher Riopelle insiste sur une autre facette de l’artiste, souvent oubliée : celle d’un homme profondément attaché à la beauté, à la nature, et à ses proches. Loin de l’image du peintre tourmenté, Van Gogh était déterminé à réussir en tant qu’artiste d’avant-garde, faisant preuve d’une persévérance remarquable tout au long de sa carrière.
Culture
Insolite : Des retraitées s’invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne
À la Fashion week de Vienne, des mannequins de 60 à plus de 80 ans ont défilé, brisant les stéréotypes liés à l’âge. Une initiative inédite en Autriche, portée par la créativité et la volonté d’inclusion.
Brigitte Hrdlicka, 63 ans, résume parfaitement l’esprit de cette révolution discrète dans le monde de la mode : « C’est fini, les mamies assises à ne rien faire ». Alors qu’elle met la dernière main à sa création avant le défilé, elle incarne, avec neuf autres retraitées, un changement de regard sur l’âge et la vieillesse. Ces femmes, âgées de 60 à plus de 80 ans, ont défilé sur le podium de la Fashion week de Vienne, dans une célébration de la diversité et de l’inclusion.
Ce projet inédit en Autriche est le fruit de plusieurs mois de travail, où les participantes ont conçu et réalisé leurs tenues à partir de matériaux de récupération. Loin d’être des novices, elles ont été guidées par Irina Reichel, animatrice d’ateliers de couture pour retraités. En voyant ces mannequins d’un jour défiler avec assurance et élégance, le message est clair : l’âge n’est plus une limite, et la mode devient un outil pour déconstruire les préjugés.
Le spectacle, loin d’être une simple performance, revendique une prise de position contre l’âgisme et met en avant une joie de vivre palpable. Sur le podium, chaque femme rayonne, reflétant une pluralité de styles : du léopard audacieux aux robes de mariée colorées, il y en a pour tous les goûts. Ce défilé ne fait pas seulement écho à une tendance globale d’ouverture à la diversité dans la mode, mais il s’impose comme un événement symbolique. Si les icônes comme Naomi Campbell ou Claudia Schiffer ont déjà démontré qu’il est possible de célébrer la beauté à tous les âges, ces femmes viennoises montrent que l’élégance et la modernité n’ont pas d’âge non plus.
Les jeunes spectatrices, admiratives, s’imaginent déjà suivre leur exemple à un âge avancé, tandis que les retraitées comme Verena Heger, 60 ans, applaudissent l’initiative. « Ce n’est pas parce qu’on a plus de 60 ans qu’on fait des choses ringardes ! », s’exclame-t-elle, résumant la fierté et la modernité de cette nouvelle génération de femmes âgées qui refusent d’être invisibles.
Avec son ambiance festive, son tapis rouge et ses créations uniques, ce défilé aura marqué les esprits, prouvant que la mode est un terrain où chacun peut trouver sa place, peu importe son âge.
Culture
Les descendants de Gustave Eiffel s’opposent au maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel
Alors que la maire de Paris souhaite conserver les anneaux olympiques sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, les héritiers de Gustave Eiffel réaffirment leur désaccord. Ils proposent un transfert symbolique des anneaux à Los Angeles d’ici fin 2024.
L’installation des anneaux olympiques sur la tour Eiffel, symbole incontournable de Paris, suscite un vif débat entre la municipalité et les descendants de son créateur, Gustave Eiffel. L’Association des descendants de Gustave Eiffel (Adge) s’est à nouveau exprimée, dimanche, en réaffirmant sa ferme opposition à la volonté de la maire Anne Hidalgo de maintenir cette installation jusqu’en 2028, au-delà de l’échéance olympique parisienne de 2024.
Dans un communiqué, les descendants expriment leur satisfaction quant à la présence temporaire des anneaux durant les Jeux, mais insistent sur la nécessité de les retirer dès la fin de l’année olympique. En cause, une « altération substantielle » de l’esthétique et du symbole de la tour Eiffel, qu’ils jugent incompatible avec l’œuvre originelle de leur ancêtre. Selon eux, les anneaux, de par leur taille imposante et leurs couleurs vives, perturbent l’harmonie visuelle de ce monument iconique, modifiant ses formes épurées et symbolisant une rupture avec son histoire.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte de tensions avec la mairie, qui défend de son côté une démarche visant à prolonger l’esprit olympique à travers cette installation. Anne Hidalgo avait réitéré son souhait de voir les anneaux perdurer sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, insistant sur leur potentiel à renforcer le lien entre ces deux événements planétaires. Toutefois, ce projet a provoqué un tollé parmi les défenseurs du patrimoine parisien et les opposants politiques, arguant que la tour, patrimoine universel, ne doit pas devenir le support de symboles événementiels temporaires au-delà de son rôle dans les Jeux de Paris.
Les descendants d’Eiffel vont plus loin en suggérant une alternative à la prolongation des anneaux. Ils proposent que, tout comme la flamme olympique sera transmise à Los Angeles à la fin des Jeux de 2024, la Ville de Paris pourrait symboliquement transférer les anneaux à la cité californienne. Ce geste marquerait, selon eux, la clôture de l’année olympique et préserverait l’intégrité visuelle de la tour Eiffel tout en respectant la continuité symbolique des Jeux.
Soucieux de protéger l’héritage de Gustave Eiffel, les membres de l’Adge rappellent avoir consulté un cabinet juridique afin de défendre leur position. Pour eux, l’accrochage des anneaux ne relève pas seulement d’une question esthétique, mais touche également au symbole que représente la tour, monument synonyme de neutralité et de paix, dénué de toute association directe avec les Jeux olympiques au fil de son histoire.
Ce débat soulève des questions plus larges quant à l’utilisation des monuments historiques dans le cadre d’événements mondiaux. Si certains y voient une opportunité de rayonnement international, d’autres, comme les héritiers d’Eiffel, insistent sur la nécessité de préserver l’intégrité des œuvres architecturales majeures. Le dialogue entre la mairie de Paris et les représentants de Gustave Eiffel reste ouvert, dans l’espoir de trouver un compromis respectant à la fois l’esprit des Jeux et celui de la tour Eiffel, emblème éternel de la capitale française.
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