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Belgique – Dutroux: il y a 25 ans, les Belges « sidérés » dans la rue pour une manifestation monstre

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La Belgique a marqué mercredi le 25e anniversaire de la gigantesque manifestation organisée en soutien aux victimes de Marc Dutroux, quand l’opinion belge avait découvert avec effroi les crimes pédophiles de ce récidiviste et les défaillances des services d’enquête pour les prévenir.

Le 20 octobre 1996, une « Marche blanche » avait réuni à Bruxelles plus de 300.000 personnes venues de tout le pays, dans un impressionnant cortège silencieux où ballons et roses blanches remplaçaient slogans et banderoles.

Mercredi à la mi-journée, pour rappeler ce symbole de la mobilisation, des dizaines de roses blanches ont été déposées au pied d’une sculpture érigée en 1997 dans un parc de Bruxelles en mémoire des jeunes victimes de Dutroux et de tous les enfants disparus.

En présence de certains d’entre eux, le Premier ministre Alexander De Croo a rendu hommage à « la grandeur » des parents des victimes, « qui ont dû supporter le pire de ce qui peut arriver à des parents ».

Au côté de la reine Mathilde, le dirigeant libéral flamand s’est souvenu de la « sidération » de l’opinion face à « l’horreur » des crimes de Dutroux. Il a rappelé la série de réformes engagées par l’Etat belge après ce « moment charnière parmi les plus marquants » de son histoire.

Condamné en 2004 à la prison à perpétuité, Marc Dutroux, qui aura 65 ans en novembre, a été reconnu coupable d’avoir enlevé, séquestré et violé six fillettes et jeunes femmes en 1995-96. Seules deux d’entre elles ont survécu, retrouvées emmurées dans une des maisons du récidiviste après ses aveux le 15 août 1996, au surlendemain de son arrestation.

« Manque total d’efficacité »

Dans les jours suivants, l’émotion ne cesse de grandir avec les découvertes successives des corps sans vie de Julie, Mélissa, An et Eefje, du casier judiciaire de leur bourreau et du défaut de surveillance dont il a profité après une première lourde condamnation pour des crimes sexuels sur des fillettes. Condamné en 1989 à 13 ans et demi de prison, il a bénéficié dès 1992 d’une libération anticipée.

« L’affaire a mis au jour un manque total d’efficacité des services d’enquête, ce fut un séisme pour le monde judiciaire », a dit Patricia van der Smissen, qui défend les parents de Mélissa Russo, retrouvée morte de faim après une séquestration de 14 mois. Elle avait 8 ans.

Pendant ces longs mois d’absence, les parents des disparues ont remué ciel et terre pour les retrouver, mais se sont sentis « complètement seuls », suggérant des pistes de recherches qui ont été ignorées, selon l’avocate.

Ce sentiment de mépris a généré un mouvement de solidarité qui a débouché sur la mobilisation historique du 20 octobre. Jamais ce pays de 11 millions d’habitants n’avait connu une telle manifestation depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le soir même de la Marche, le Premier ministre Jean-Luc Dehaene (1992-99) promet de créer en Belgique, sur le modèle américain, un organisme spécialement consacré aux enfants disparus.

Promesse tenue

La promesse sera tenue. L’association Child Focus voit le jour en 1998 pour faciliter l’échange d’informations entre parents, police et justice en cas de disparition d’un mineur.

« Je suis convaincue que la manifestation a vraiment poussé les politiques à prendre leurs responsabilités et à donner une réponse », a déclaré Heidi De Pauw, directrice de Child Focus.

Mercredi lors de la cérémonie officielle elle a insisté sur « l’indignation collective » suscitée par les crimes de Dutroux. Les Belges ont « compati en masse » avec les parents de Julie, Mélissa, An et Eefje, « projetant leurs peurs sur leurs propres enfants », a ajouté Mme De Pauw.

Au chapitre des réformes, l’affaire a coûté son existence à la gendarmerie belge, dénoncée à l’époque comme « un Etat dans l’Etat » pour ne pas avoir transmis à la justice ce qu’elle savait sur le criminel de Charleroi. Elle disparaît définitivement en 2001 au profit d’une police réduite à deux entités, locale et fédérale, susceptibles de s’épauler dans les enquêtes.

Une justice plus attentive aux victimes –qui peuvent réclamer des actes d’enquête–, un accès restreint à la libération anticipée, une écoute plus grande des enfants: les changements de l’ère post-Dutroux sont multiples.

« Le parquet fédéral a été créé, tout comme les maisons de justice et des services d’aide aux victimes. Les victimes ont obtenu plus de droits », a fait valoir le Premier ministre.

Europe

Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

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Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.

Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.

Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.

Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.

Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.

En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.

L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.

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Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale

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Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale

En réponse à la vente potentielle de The Observer, les journalistes du Guardian et de son édition dominicale entament une grève inédite depuis un demi-siècle.

Les journalistes du journal britannique The Guardian, ainsi que ceux de son édition du dimanche, The Observer, se sont mobilisés pour une grève de 48 heures, un événement marquant car il s’agit de la première action de ce type en plus de cinquante ans. Cette grève, qui coïncide avec le 233ème anniversaire de la première parution de The Observer, vise à contester la décision du Guardian Media Group (GMG) de vendre ce vénérable hebdomadaire à Tortoise Media, un site d’actualité lancé en 2019.

Le GMG avait annoncé en septembre dernier son intention de céder The Observer, reconnu par le Guinness World Records comme le plus ancien journal dominical au monde. Le syndicat National Union of Journalists (NUJ) a réagi avec vigueur, appelant à cette grève pour exprimer le mécontentement général face à ce projet de vente. Laura Davison, secrétaire générale du NUJ, a souligné l’importance de The Observer dans le paysage médiatique britannique et a plaidé pour une réévaluation des options afin de garantir un avenir pérenne pour les deux publications.

La vente à Tortoise Media, dirigé par James Harding, ancien rédacteur en chef du Times et de la BBC, et Matthew Barzun, ancien ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, soulève des inquiétudes quant à l’avenir éditorial et la ligne directrice de The Observer. Les journalistes craignent que cette transaction ne modifie l’identité unique et la mission de ce journal, qui a été acquis par le Guardian Media Group en 1993.

Cette action syndicale met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs économiques des groupes de presse et les aspirations professionnelles des journalistes à préserver l’indépendance et l’intégrité de leur travail. La grève, bien que symbolique, témoigne d’un engagement profond des rédacteurs à défendre un journal qui a marqué l’histoire du journalisme britannique.

Le débat sur l’avenir de The Observer est loin d’être clos, et cette grève pourrait bien être le prélude à des négociations plus approfondies entre les parties prenantes pour trouver une solution qui respecte l’héritage de ce journal emblématique tout en répondant aux défis contemporains de l’industrie des médias.

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Ukraine: Zelensky se dit prêt à des concessions si l’Otan protège les territoires contrôlés par Kiev

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Ukraine: Zelensky se dit prêt à des concessions si l'Otan protège les territoires contrôlés par Kiev

Le président ukrainien envisage de placer sous protection de l’OTAN les territoires contrôlés par Kiev en échange d’un arrêt des hostilités avec la Russie.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment exprimé sa volonté de faire des concessions territoriales à la Russie, à condition que l’OTAN offre des garanties de sécurité pour les zones actuellement sous contrôle ukrainien. Cette proposition intervient dans un contexte de tensions accrues et de menaces d’escalade militaire.

Alors que la guerre se prolonge depuis presque trois ans, l’Ukraine fait face à une situation complexe. La menace de nouvelles frappes russes, notamment avec le missile « Orechnik », et l’imminence du retour de Donald Trump à la présidence américaine, rendent l’avenir incertain. Zelensky, conscient des difficultés sur le terrain, propose une solution qui pourrait stabiliser la situation, même si elle implique un compromis sur les territoires occupés par la Russie.

L’objectif principal de Zelensky est de mettre fin à la phase active du conflit. En plaçant les territoires contrôlés par Kiev sous l’égide de l’OTAN, il espère non seulement sécuriser ces zones, mais aussi créer un cadre diplomatique pour la récupération des régions annexées par la Russie. Cette approche pragmatique reflète une volonté de paix, tout en reconnaissant les réalités militaires actuelles.

Cependant, cette proposition ne se fait pas sans risque. L’Ukraine a toujours maintenu une position ferme contre toute cession de territoire, une ligne rouge que Zelensky semble maintenant prêt à redéfinir. Les pourparlers avec l’OTAN pourraient être compliqués par les exigences de Vladimir Poutine, qui insiste sur un retrait ukrainien de territoires supplémentaires et refuse catégoriquement l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance.

Les récents développements montrent une intensification des hostilités, avec des frappes russes massives sur les territoires ukrainiens et des menaces directes contre Kiev. La rhétorique belliqueuse de Moscou, couplée à une coopération accrue avec des acteurs comme la Corée du Nord, contribue à une escalade dangereuse. Face à cette situation, Zelensky a multiplié les échanges avec les leaders occidentaux, cherchant à renforcer le soutien international.

Les réactions des dirigeants occidentaux sont mitigées. Emmanuel Macron a condamné fermement les actions russes, soulignant l’illégalité et l’inhumanité des frappes indiscriminées. De son côté, Antony Blinken a réaffirmé l’engagement américain à soutenir l’Ukraine, notamment par une augmentation des livraisons d’armes et l’autorisation d’utiliser des missiles longue portée contre la Russie.

La proposition de Zelensky marque un tournant potentiel dans la stratégie ukrainienne face à la guerre. Elle soulève des questions sur l’équilibre entre la sécurité immédiate et les aspirations territoriales à long terme de l’Ukraine. La suite des événements dépendra des réactions de l’OTAN et de la communauté internationale, ainsi que de la réponse de la Russie à cette initiative diplomatique audacieuse.

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