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Une révolution alimentaire : la tortilla qui défie le temps sans frigo

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Des chercheurs mexicains ont mis au point une tortilla à conservation prolongée, une innovation prometteuse pour les populations vulnérables.

Au cœur d’un laboratoire de microbiologie, une équipe de scientifiques travaille sur une avancée culinaire inédite : une tortilla capable de se conserver plusieurs semaines sans réfrigération. Ce projet ambitieux vise à répondre aux défis de la malnutrition dans les régions reculées du Mexique, où l’accès à l’électricité reste limité.

Symbole incontournable de la gastronomie locale, la tortilla se décline en d’innombrables recettes, des tacos traditionnels aux garnitures les plus créatives. Pourtant, sa durée de vie reste un obstacle majeur, surtout dans les zones rurales. Pour contourner ce problème, les chercheurs ont intégré des probiotiques dans la pâte, une technique inspirée des aliments fermentés comme le yaourt. Résultat ? Une version résistante, sans additifs chimiques, qui préserve ses qualités nutritives bien plus longtemps que les produits artisanaux ou industriels.

Cette innovation pourrait changer le quotidien de millions de personnes. Dans l’État du Chiapas, par exemple, moins de 65 % des foyers possèdent un réfrigérateur. Les habitants, comme Teresa Sanchez, préservent encore leurs aliments par des méthodes ancestrales : fumage, salage ou séchage au soleil. « Nous adaptons nos portions pour éviter le gaspillage », confie cette mère de famille, dont le régime alimentaire dépend étroitement des contraintes économiques et climatiques.

Les avantages de cette tortilla nouvelle génération ne s’arrêtent pas à sa longévité. Enrichie en fibres et en micro-organismes bénéfiques, elle contribue aussi à la santé intestinale, un atout non négligeable dans un pays où la malnutrition infantile touche près de 14 % de la population. Bien que conçue à base de blé, l’équipe explore désormais une adaptation au maïs, bien plus répandu dans le centre et le sud du pays.

Malgré les obstacles rencontrés – comme la rupture d’un partenariat commercial –, les scientifiques restent déterminés à faire aboutir leur projet. Lauréats d’un prix national pour cette invention, ils poursuivent leurs recherches en quête de nouveaux investisseurs. Une lueur d’espoir pour des communautés longtemps laissées pour compte, où chaque avancée technologique peut signifier un pas de plus vers la sécurité alimentaire.

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