Sète
Sète – Un système mafieux qui se dévoile au grand jour ?
Il aura fallu une chute, une condamnation, et des secousses politiques pour que le vrai visage du pouvoir sétois apparaisse enfin. Ce qui passait pour de l’autorité apparaît désormais comme une organisation fermée, verrouillé, et prêt à tout pour survivre.
Pendant vingt-quatre ans, François Commeinhes a tenu Sète d’une main ferme. Certains diront, d’une main de fer. Une longévité politique rare, marquée par une succession de fidélités, de faveurs, de silences. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais fin avril, la justice met un terme à son règne. Condamné définitivement pour détournement de fonds publics, devenu inéligible, il est contraint de quitter ses fonctions. En apparence, tout s’arrête. En réalité, tout continue.
Car c’est bien là que la mécanique sétoise interroge. Ce que l’on appelle désormais sans ironie, « le système ». Une structure tentaculaire, huilée, pensée pour survivre à la chute de son sommet. Le maire tombe, mais les réseaux restent. Les collaborateurs démissionnent, mais continuent d’orchestrer. Les élus s’indignent en privé, mais votent en silence. La démocratie locale ressemble alors à une scène de théâtre où les acteurs récitent un texte qu’ils n’ont pas écrit.
Comment expliquer autrement qu’un maire condamné puisse continuer à siéger, à convoquer des réunions, à orienter les votes, à désigner son successeur comme on désigne un héritier [lire ici]. Comment comprendre qu’une majorité municipale accepte de valider sous pression un nom contesté, Hervé Marquès, sans débat, sans vote secret, sans liberté. Comment admettre qu’à Sète Agglopôle Méditerranée, le président déchu s’invite à une réunion du bureau communautaire après avoir perdu tous ses droits civiques. Sans que personne ne bronche. Sans qu’aucun maire ne s’interpose [lire ici].
Un pouvoir qui se maintient malgré la loi. Des élus qui obéissent à celui qui n’a plus de titre. Des collaborateurs privés qui influencent encore des décisions publiques. Des intimidations discrètes, des votes à main levée pour surveiller qui soutient et qui trahit. Des pressions. Des récompenses. Des exclusions. Tout y est.
Alors, la question se pose frontalement. Ce système est-il un système mafieux ? Il n’a ni kalachnikov, ni racket. Mais il a ses règles. Il impose l’omerta. Il punit les voix dissonantes. Il contrôle l’accès aux ressources, aux postes, aux soutiens. Il ne tolère pas la dissidence. Il préfère la loyauté à la compétence, le silence à la transparence. Et surtout, il se régénère. Il a déjà un nouveau visage. Mais derrière, la main est la même.
Il ne s’agit pas ici d’une organisation criminelle au sens pénal du terme. Il s’agit d’un système d’emprise. Un mode de gouvernance fondé sur la peur, la dette morale, la récompense symbolique, la menace discrète. Un pouvoir qui ne repose plus sur un mandat populaire, mais sur une architecture de domination.
Les sétois, eux, ne sont pas dupes. Les derniers articles, les révélations, les manœuvres dévoilées ont ébranlé la confiance. Les réactions se multiplient, sur les réseaux, dans les réunions de quartier, à la sortie des marchés. On parle de prise d’otage démocratique. De confiscation du pouvoir. D’abus.
Dans les démocraties locales, le mot mafia ne se prononce qu’à demi-voix. Mais il résonne de plus en plus fort. Non parce qu’il y a crime. Mais parce qu’il y a emprise. Et qu’à Sète, aujourd’hui, cette emprise est devenue insupportable pour une part croissante de la population.
Le système est-il mafieux ? La justice répondra un jour. En attendant, la réalité, elle, saute aux yeux. Et l’histoire dira, bientôt, si la ville trouvera le courage d’en sortir.
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Bruno
11 mai 2025 at 20 h 06 min
Félicitations pour vos articles
VHS
11 mai 2025 at 20 h 16 min
Non mais le singulier c’est juste extra vos articles. Bravo pour votre courage admirable en ces périodes troubles
Max
24 mai 2025 at 11 h 27 min
Courage ?
pierrot34140
11 mai 2025 at 20 h 28 min
Il doit en avoir encore sous le paillasson
Max
12 mai 2025 at 0 h 46 min
Pfffff parole parole parole.
Messod34
11 mai 2025 at 20 h 48 min
« ARTICLES »…,dites vous…plutôt de la propagande bien huilee sans aucune structure journalistique….vous vous faites porte parole des anti de tous bords, pourvu que ça accroché.
Lorsque vous voudrez bien étayer vos « articles » avec des éléments factuels,…nous serons preneurs.
En.atyensant, vos bla bla ne valent pas.mieux que ceux su camps d en face.
Clovis 90
11 mai 2025 at 21 h 00 min
Vous êtes dans le coma depuis 15 jours?…
Un avis parmi d'autres
11 mai 2025 at 21 h 44 min
L’ancien maire de Sète ne s’est donc pas rendu au conseil communautaire sans en avoir le droit? Ce serait un mensonge?
Concernant les articles étayés : sublio?
Titi
11 mai 2025 at 22 h 04 min
Vous êtes où depuis la condamnation du pape ? C’est factuel, implacable. Il faudrait se réveiller et tout relire car vous êtes hors sol
Karmella
12 mai 2025 at 8 h 53 min
La passation de pouvoir ne va pas s’opérer en un clin d’œil vous vous en doutez bien enfin !
TOUFOULECAM
12 mai 2025 at 5 h 08 min
MESSOD34
que faut il de plus pour étayer?
La justice a tranché et il y a encore des actes judiciaires à venir.
Vous pensez que le journal s’acharne sur le maire, mais il ne relate que les tribulations de pieds nickelés.
Christine
12 mai 2025 at 0 h 39 min
Merci singulier toujours aussi juste
Christian
13 mai 2025 at 12 h 47 min
C’est pas ces gauchistes qui ont fait
L’évolution de Sète.
Bonne continuation à notre nouveau maire et son équipe.
un avis parmi d'autres
15 mai 2025 at 20 h 49 min
Non, c’est certain, ce n’est pas les gauchistes qui ont généré 90 millions de dettes tout en vantant une gestion équilibrée
Almamorand
12 mai 2025 at 11 h 33 min
La meute des loups règle ses comptes sans essayer de faire un bilan objectif,certes imparfait,mais globalement positif de 4 mandats….Elle prépare ses armes pour 2026 quitte à faire alliances avec le démon pour arriver à ses fins…pauvres de nous
TOUFOULECAM
12 mai 2025 at 15 h 10 min
Quand on est élu maire, c’est pour rendre sa ville plus attractive et agréable pour ses administrés, où bien se faire complice de promoteurs et placer ses gens a des postes importants pour verrouiller toute protestation venant entraver son action qui peut être illicite et partisane.
il a surement fait des bonnes choses, mais si la justice l’a démis de ses fonctions, c’est qu’elle a les preuves qu’il a triché.
Erzulie50
14 mai 2025 at 9 h 43 min
En tant qu’urbaniste je peux vous affirmer que le bilan de la gestion Commeinhes en matière environnementale et de respect du PLU est catastrophique.
duffour
12 mai 2025 at 15 h 50 min
Trop bon ça . on copie Agde qui avait un maire ancien gendarme qui entendait des voix via une amie ventriloque et a Sete on va avoir un ancien gendarme plus moderne qui lui entendra via son téléphone portable la voix de Commeinhes lui dictée ce qu il doit faire et surtout fermer les yeux sur les magouilles en tous genre
Marco
13 mai 2025 at 11 h 37 min
Je suis sétois de naissance déçu de tout sa Trop de béton qui. Défiguré notre ville trop de gens sous les ponts qui boivent dommage ces ma ville natale et je l’adore
Fred
13 mai 2025 at 23 h 32 min
En taule !
Marquez
24 mai 2025 at 11 h 00 min
Avec une non participation de près de 50% au vote municipal (2020) et l’indifférence politique des néo-résidents dont la plupart ne connaissent même pas le nom du maire et encore moins de ses sbires, Sète restera aux mains des maitres de marionnettes tirant les ficelles et imposant les règles de jeu.
Restera la chantier de la honte, un trou en plein coeur de la ville qui restera pour toujours le trou dans la caisse de la ville.