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Retraites : l’ultimatum de Bayrou face à l’impasse politique

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Le Premier ministre tente une dernière sortie médiatique pour sauver son projet, tandis que le RN conserve son rôle décisif dans l’équation parlementaire.

François Bayrou s’apprête à dévoiler jeudi après-midi le bilan de ses négociations infructueuses avec les partenaires sociaux sur le dossier des retraites. Quatre mois de discussions n’ont pas permis de dégager un consensus, poussant le Parti socialiste à déposer une motion de censure et offrant au Rassemblement national une position centrale dans le débat.

Lors d’une intervention au Sénat, le chef du gouvernement a assuré qu’il présenterait aux Français les points d’accord et de désaccord, tout en laissant entendre que l’exécutif trancherait en dernier ressort. Bien qu’il estime les acteurs sociaux « à deux doigts d’un compromis », aucun nouvel échange n’est prévu avant son allocution.

Les divergences persistent notamment sur la question de la pénibilité et du financement des mesures d’ajustement à la réforme de 2023. Si Bayrou espère des avancées sur l’âge de départ à taux plein ou les retraites des femmes, les socialistes réclament une renégociation globale, incluant le retour à 64 ans – une ligne rouge pour Matignon.

Cette stratégie suscite des réserves jusque dans la majorité, où Édouard Philippe juge la solution davantage politique que technique. Initialement, ces concertations devaient garantir la neutralité du PS, évitant ainsi une censure lors du vote budgétaire. Mais la motion déposée mardi rebat les cartes, plaçant Bayrou sous la dépendance du RN, seul capable de faire basculer l’Assemblée.

Toutefois, le parti d’extrême droite a annoncé qu’il ne soutiendrait pas la motion la semaine prochaine, préférant reporter l’affrontement à l’automne. Sébastien Chenu a justifié cette temporisation par l’absence d’avantage politique immédiat, une analyse vivement critiquée par La France insoumise.

Marine Le Pen a cependant averti que son groupe surveillerait de près les orientations budgétaires, dénonçant par avance des économies ciblant « les mêmes » sans remettre en cause les dépenses publiques ou migratoires. Une menace voilée qui rappelle à Bayrou la précarité de sa position, six mois après avoir voulu échapper à cette dépendance envers le RN.

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