Politique
Présidentielle : Mélenchon relance la lutte pour une place en finale
Avec Emmanuel Macron donné largement vainqueur au premier tour de la présidentielle, la lutte se concentre sur la seconde place avec l’appel au vote utile lancé dimanche à gauche par Jean-Luc Mélenchon qui espère brûler la politesse à la droite et à l’extrême droite.
Un sondage Ipsos pour Le Parisien et Franceinfo place M. Mélenchon en quatrième position avec 12% des intentions de vote, certes loin derrière le président sortant (30,5%), mais à seulement quatre points de la RN Marine Le Pen (16%). Il est sur les talons du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour (13,5%) et devant la LR Valérie Pécresse (11%).
Avec un ticket d’entrée aussi bas pour le second tour, la lutte reste ouverte à 28 jours du premier tour.
Et le candidat LFI, qui gagne petit à petit du terrain dans les enquêtes d’opinion, pourrait redonner de l’espoir à une gauche fragmentée, incapable de s’unir et longtemps donnée battue d’avance.
Il est à ce stade le candidat de gauche le mieux placé, comme le confirme le sondage Ipsos où il devance largement l’écologiste Yannick Jadot (6,5%), le communiste Fabien Roussel (3%) ou encore la socialiste Anne Hidalgo (2,5%).
Convaincu d’être « sur le pas de la porte du second tour », M. Mélenchon a saisi l’occasion pour appeler au vote utile dans une interview au JDD: « Je dis à chaque conscience de gauche: chacun est personnellement responsable du résultat », a-t-il assuré.
Selon lui un second tour Mélenchon-Macron, « ça change tout » et « purifierait l’atmosphère ». « Mieux vaut discuter de savoir si la retraite est à 65 ou à 60 ans, plutôt que du venin intellectuel que répand l’extrême droite », a-t-il insisté.
A un moment où le pouvoir d’achat s’impose comme la principale préoccupation des Français avec la flambée des prix de l’essence provoquée par la guerre en Ukraine, le candidat Insoumis tente d’éviter un nouveau duel entre M. Macron et Mme Le Pen comme en 2017.
Il s’était alors classé quatrième avec 19,6% des voix à moins de deux points de la candidate RN. Après être, déjà, parti de beaucoup plus bas dans les sondages.
Sur Franceinfo, le directeur général délégué d’Ipsos Brice Teinturier juge « absolument incontestable » que M. Mélenchon ait pris « le leadership dans l’espace des gauches ».
Et ce malgré la concurrence du Parti communiste qui, contrairement à 2012 et 2017, présente cette fois son propre candidat avec Fabien Roussel, un choix que M. Mélenchon continue de regretter à longueur d’interviews.
Pécresse mise sur sa « crédibilité »
Objet de vives critiques pour ses positions prorusses depuis le début de la guerre en Ukraine, M. Mélenchon ne semble pas avoir été pénalisé dans les sondages, malgré les attaques frontales de Yannick Jadot et Anne Hidalgo sur ce sujet.
Pour M. Mélenchon, « toute la question va être de savoir s’il parvient à continuer à capitaliser sur cette dynamique pour pouvoir éventuellement s’assurer une place au second tour », souligne Mathieu Gallard directeur de recherche à Ipsos France sur Franceinfo.
« L’enjeu de la seconde place va beaucoup être portée par la dynamique de vote utile », explique Bernard Sananès, président de l’institut Elabe. « Est-ce que M. Mélenchon va le porter à gauche et est-ce qu’à la droite de la droite Mme Le Pen va réussir à capter un vote utile ? »
A droite et à l’extrême droite, le vote utile est effectivement aussi un enjeu crucial à l’approche du premier tour. Mme Le Pen le revendique pour attirer les électeurs qui l’ont quittée pour rejoindre les rangs d’Eric Zemmour.
Quant à Mme Pécresse, elle continue à se présenter comme la seule candidate capable de tenir tête à Emmanuel Macron au second tour, malgré une chute dans les sondages qui la relègue le plus souvent à la cinquième place désormais.
« Les Français sont focalisés sur cette guerre d’Ukraine et quand il y a une guerre, il y a un réflexe légitimiste » mais « il ne faut pas avoir peur de changer de capitaine », a-t-elle insisté dimanche, assurant qu’elle sera « la surprise du deuxième tour » parce que, le moment venu, « les Français choisiront la crédibilité ».
France
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.
La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.
Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.
Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.
Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.
Politique
Le gouvernement Barnier chute après la motion de censure
La coalition inédite entre la gauche et l’extrême droite a fait chuter le gouvernement Barnier, provoquant une crise politique majeure.
Après seulement trois mois à la tête du gouvernement, Michel Barnier a été contraint de quitter Matignon suite à une motion de censure votée par une alliance improbable entre le Nouveau Front populaire (NFP) et le Rassemblement National (RN). Ce vote, qui a recueilli 331 voix, marque une rupture dans la vie politique française, soulignant les tensions autour du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025.
Michel Barnier, en tentant de passer en force sa version du texte via l’article 49.3 de la Constitution, s’est exposé à deux motions de censure : l’une du RN et l’autre du NFP. Malgré l’engagement initial du NFP de ne pas voter la motion du RN, la stratégie a évolué. Le RN a finalement soutenu la motion de la gauche, scellant ainsi le sort du gouvernement Barnier. Ce vote, nécessitant la majorité absolue des députés, a démontré une volonté claire de changement au sein de l’Assemblée.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé cette alliance comme une « mélenchonisation » du RN, suggérant que les élus de la gauche radicale cherchent à créer un chaos économique pour forcer la démission du président. Cette critique met en lumière les tensions idéologiques et les stratégies politiques à l’œuvre dans cette crise.
Cet événement est sans précédent depuis 1962, lorsque Georges Pompidou fut renversé par l’Assemblée. À l’époque, le Général De Gaulle avait renommé Pompidou peu après sa démission. Aujourd’hui, Emmanuel Macron, en visite en Arabie Saoudite, est confronté à un choix similaire. Il pourrait reconduire Michel Barnier ou opter pour une nouvelle figure, avec l’urgence de rétablir un gouvernement avant sa rencontre avec Donald Trump à Paris ce week-end.
La gauche, majoritaire à l’Assemblée, réclame un Premier ministre issu de ses rangs, ajoutant une pression supplémentaire sur le choix du président. La situation actuelle illustre non seulement la volatilité de la politique française mais aussi la complexité des alliances et des stratégies dans un contexte de crise économique et sociale.
Politique
Michel Barnier déclenche le 49.3 : le RN et NFP voteront la motion de censure
Le Premier ministre Michel Barnier a activé ce lundi l’article 49.3 pour faire passer le budget de la Sécurité sociale. Une initiative attendue mais risquée, face aux motions de censure annoncées par les Insoumis et le Rassemblement national.
En engageant la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, Michel Barnier a officialisé l’usage de l’article 49.3, un outil constitutionnel permettant d’adopter un texte sans vote parlementaire, sauf si une motion de censure est validée. Cette manœuvre, appliquée dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, intervient après des discussions infructueuses avec les groupes de la majorité relative, incluant Les Républicains, Horizons, le MoDem et les députés macronistes.
Le recours au 49.3, bien que prévu, a immédiatement déclenché une riposte politique. Le groupe La France insoumise a confirmé le dépôt d’une motion de censure, rapidement suivi par une déclaration similaire du Rassemblement national. Malgré des concessions supplémentaires proposées par le Premier ministre, ces deux blocs d’opposition restent fermement décidés à s’opposer au gouvernement, chacun espérant fédérer une majorité critique.
La situation place Michel Barnier dans une position délicate. Une motion de censure adoptée entraînerait la chute immédiate de son gouvernement, un scénario jugé plausible au regard des alliances potentielles entre les oppositions. La dynamique actuelle souligne les fractures profondes au sein de l’hémicycle, où chaque camp joue une partie cruciale pour l’avenir de l’exécutif.
Alors que les regards se tournent vers les prochains jours, une incertitude plane sur l’équilibre des forces politiques. Si le gouvernement venait à tomber, cela marquerait une nouvelle étape dans l’instabilité institutionnelle que traverse la majorité. Une crise susceptible de redéfinir les rapports de pouvoir entre l’exécutif et un Parlement de plus en plus imprévisible.
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