Europe
Présidentielle : les candidats écologiste et socialiste manifestent pour l’Ukraine
L’Ukraine est restée au coeur de la campagne présidentielle samedi avec les manifestations contre la guerre menée par la Russie auxquelles ont participé à Paris les candidats écologiste Yannick Jadot et socialiste Anne Hidalgo, qui, comme les autres prétendants, critiquent le désormais candidat Emmanuel Macron.
C’est le candidat EELV qui a été le plus incisif en dénonçant une « complicité inacceptable » du géant français TotalEnergies avec Moscou et en fustigeant le fait que l’entreprise « reste la dernière multinationale du pétrole et du gaz présente en Russie » après l’invasion de l’Ukraine.
« Si j’étais à la place d’Emmanuel Macron, j’imposerais à Total la fin de sa complicité avec Vladimir Poutine et ce qui se passe en Ukraine. J’imposerais à Total de quitter la Russie », a-t-il déclaré à CNews.
TotalEnergies, qui réalise en Russie 3 à 5% de ses revenus totaux, a indiqué qu’il n’apporterait « plus de capital à de nouveaux projets » dans le pays, sans toutefois évoquer un retrait ou une suspension d’activité, comme ses concurrents BP.
Anne Hidalgo est quant à elle davantage proche de la ligne de l’exécutif sur ce dossier, en préconisant une aide économique à Kiev et des sanctions contre Moscou. Il faut aussi « une mobilisation de la communauté internationale et des opinions publiques » et « livrer des armes, notamment à l’Ukraine, pour que les Ukrainiens puissent se battre », a-t-elle rappelé sur BFMTV.
Le délégué général du parti présidentiel LREM, Stanislas Guérini, avait pour sa part appelé sur LCI à participer à la manifestation à Paris, pour « montrer notre solidarité totale avec le peuple ukrainien », ajoutant que la France continuerait à accueillir des réfugiés et à « livrer des armes » à l’Ukraine.
Interrogée lors d’un déplacement au Grau-du-Roi dans le Gard, Marine Le Pen a de son côté réitéré son opposition à la livraison d’armes, car « c’est rajouter des armes à la guerre ».
« C’est sur la diplomatie qu’il faut tout miser » et « réfléchir à des sanctions mais dont je dis qu’elles ne doivent pas avoir comme conséquence l’effondrement économique de notre propre pays », a-t-elle affirmé sans autre précision.
« Choquant »
Sur un plan plus politique, la candidate RN a jugé « choquant » le « mélange des genres entre le président de la République et le candidat », après la diffusion vendredi d’une vidéo de campagne d’Emmanuel Macron tournée dans son bureau à l’Elysée.
« Ca vous choque pas que les moyens de l’Élysée soit mis à disposition du candidat, ça vous choque pas que la lettre de candidature soit publié sur le compte officiel du président de la République française? Moi, ça me choque énormément », a-t-elle affirmé.
Plus tard, dans un meeting à Aigues-Mortes, Marine Le Pen a estimé que tout était « fait pour endormir l’opinion ».
La situation en Ukraine, « si sérieuse soit-elle, qui fait du président de la République un acteur diplomatique important, ne justifie absolument pas la tentation d’Emmanuel Macron d’échapper aux exigences d’une campagne électorale et aux exigences de la démocratie: celle de rendre compte de son bilan, celle d’accepter le débat d’idées », a-t-elle clamé.
A l’unisson, la candidate LR Valérie Pécresse réclame que le candidat Macron vienne « dans l’arène pour débattre », estimant qu’un débat télévisé est « absolument nécessaire » avant le premier tour. Yannick Jadot, juge que cela serait « aberrant qu’il (Macron) n’y participe pas », tandis qu’Anne Hidalgo affirme qu’Emmanuel Macron « n’échappera pas à son bilan. Un bilan qui a fracturé la France ».
Réponse du camp présidentiel: « Cela fait cinq ans que le président débat avec les Français », a souligné le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt sur FranceInfo. « Je ne suis pas sûr qu’un débat à 12 autour d’une table, avec parfois des choses un peu étonnantes dans les propositions des uns et des autres, soit l’exercice le plus utile », a-t-il ajouté.
Même constat pour Stanislas Guérini: « Ce qu’il faut éviter, ce sont ces moments de ball-trap où vous avez un président sortant et tous les candidats qui n’auront qu’une obsession (…) créer un moment de confrontation ».
« Cela ne permet pas le débat productif, c’est de la confrontation stérile. Donc il faut trouver les formes pour que cette confrontation soit positive », a ajouté le délégué général de LREM sur France Inter.
Porté par sa gestion de la crise en Ukraine, Emmanuel Macron continue lui à progresser dans les derniers sondages. Il est même crédité de 30,5% des intentions de vote, en hausse de 4 points en une semaine, selon une étude Ipsos-Sopra-Steria publiée samedi, et battrait au second tour sa rivale la plus proche Marine Le Pen (59% contre 41%).
La liste définitive des candidats sera annoncée lundi par le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius à 12H00 dans une vidéo. Dans la dernière liste publiée jeudi par l’institution, il y en avait 11.
Le candidat d’extrême gauche Philippe Poutou a toutefois annoncé vendredi avoir les 500 parrainages d’élus requis, ce qui ferait 12 candidats, comme en 2017.
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Europe
Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer
À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.
Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.
Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.
Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.
Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.
En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.
L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.
Europe
Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale
En réponse à la vente potentielle de The Observer, les journalistes du Guardian et de son édition dominicale entament une grève inédite depuis un demi-siècle.
Les journalistes du journal britannique The Guardian, ainsi que ceux de son édition du dimanche, The Observer, se sont mobilisés pour une grève de 48 heures, un événement marquant car il s’agit de la première action de ce type en plus de cinquante ans. Cette grève, qui coïncide avec le 233ème anniversaire de la première parution de The Observer, vise à contester la décision du Guardian Media Group (GMG) de vendre ce vénérable hebdomadaire à Tortoise Media, un site d’actualité lancé en 2019.
Le GMG avait annoncé en septembre dernier son intention de céder The Observer, reconnu par le Guinness World Records comme le plus ancien journal dominical au monde. Le syndicat National Union of Journalists (NUJ) a réagi avec vigueur, appelant à cette grève pour exprimer le mécontentement général face à ce projet de vente. Laura Davison, secrétaire générale du NUJ, a souligné l’importance de The Observer dans le paysage médiatique britannique et a plaidé pour une réévaluation des options afin de garantir un avenir pérenne pour les deux publications.
La vente à Tortoise Media, dirigé par James Harding, ancien rédacteur en chef du Times et de la BBC, et Matthew Barzun, ancien ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, soulève des inquiétudes quant à l’avenir éditorial et la ligne directrice de The Observer. Les journalistes craignent que cette transaction ne modifie l’identité unique et la mission de ce journal, qui a été acquis par le Guardian Media Group en 1993.
Cette action syndicale met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs économiques des groupes de presse et les aspirations professionnelles des journalistes à préserver l’indépendance et l’intégrité de leur travail. La grève, bien que symbolique, témoigne d’un engagement profond des rédacteurs à défendre un journal qui a marqué l’histoire du journalisme britannique.
Le débat sur l’avenir de The Observer est loin d’être clos, et cette grève pourrait bien être le prélude à des négociations plus approfondies entre les parties prenantes pour trouver une solution qui respecte l’héritage de ce journal emblématique tout en répondant aux défis contemporains de l’industrie des médias.
Europe
Ukraine: Zelensky se dit prêt à des concessions si l’Otan protège les territoires contrôlés par Kiev
Le président ukrainien envisage de placer sous protection de l’OTAN les territoires contrôlés par Kiev en échange d’un arrêt des hostilités avec la Russie.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment exprimé sa volonté de faire des concessions territoriales à la Russie, à condition que l’OTAN offre des garanties de sécurité pour les zones actuellement sous contrôle ukrainien. Cette proposition intervient dans un contexte de tensions accrues et de menaces d’escalade militaire.
Alors que la guerre se prolonge depuis presque trois ans, l’Ukraine fait face à une situation complexe. La menace de nouvelles frappes russes, notamment avec le missile « Orechnik », et l’imminence du retour de Donald Trump à la présidence américaine, rendent l’avenir incertain. Zelensky, conscient des difficultés sur le terrain, propose une solution qui pourrait stabiliser la situation, même si elle implique un compromis sur les territoires occupés par la Russie.
L’objectif principal de Zelensky est de mettre fin à la phase active du conflit. En plaçant les territoires contrôlés par Kiev sous l’égide de l’OTAN, il espère non seulement sécuriser ces zones, mais aussi créer un cadre diplomatique pour la récupération des régions annexées par la Russie. Cette approche pragmatique reflète une volonté de paix, tout en reconnaissant les réalités militaires actuelles.
Cependant, cette proposition ne se fait pas sans risque. L’Ukraine a toujours maintenu une position ferme contre toute cession de territoire, une ligne rouge que Zelensky semble maintenant prêt à redéfinir. Les pourparlers avec l’OTAN pourraient être compliqués par les exigences de Vladimir Poutine, qui insiste sur un retrait ukrainien de territoires supplémentaires et refuse catégoriquement l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance.
Les récents développements montrent une intensification des hostilités, avec des frappes russes massives sur les territoires ukrainiens et des menaces directes contre Kiev. La rhétorique belliqueuse de Moscou, couplée à une coopération accrue avec des acteurs comme la Corée du Nord, contribue à une escalade dangereuse. Face à cette situation, Zelensky a multiplié les échanges avec les leaders occidentaux, cherchant à renforcer le soutien international.
Les réactions des dirigeants occidentaux sont mitigées. Emmanuel Macron a condamné fermement les actions russes, soulignant l’illégalité et l’inhumanité des frappes indiscriminées. De son côté, Antony Blinken a réaffirmé l’engagement américain à soutenir l’Ukraine, notamment par une augmentation des livraisons d’armes et l’autorisation d’utiliser des missiles longue portée contre la Russie.
La proposition de Zelensky marque un tournant potentiel dans la stratégie ukrainienne face à la guerre. Elle soulève des questions sur l’équilibre entre la sécurité immédiate et les aspirations territoriales à long terme de l’Ukraine. La suite des événements dépendra des réactions de l’OTAN et de la communauté internationale, ainsi que de la réponse de la Russie à cette initiative diplomatique audacieuse.
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6 mars 2022 at 9 h 26 min
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