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Politique

Mission impossible pour Lecornu, le Premier ministre éphémère

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  • Le chef du gouvernement démissionnaire dispose de quarante-huit heures pour tenter de ressouder une majorité fracturée, tandis que le président de la République envisage ouvertement une dissolution en cas d’échec.

Sébastien Lecornu, nommé il y a moins d’un mois à la tête du gouvernement, a remis sa démission au président de la République dans la nuit de lundi à mardi. Emmanuel Macron lui a confié une ultime mission de médiation, lui accordant un délai de deux jours pour explorer la possibilité d’un compromis politique. Le locataire de l’Élysée a précisé qu’en cas de succès, M. Lecornu ne serait pas nécessairement reconduit dans ses fonctions.

Dès mardi matin, le Premier ministre par intérim a entamé une série de consultations avec les dirigeants des formations politiques représentées au Parlement, ainsi qu’avec les présidents des deux chambres. Ces discussions se déroulent dans un contexte particulièrement tendu, marqué par l’effritement de la coalition gouvernementale et les dissensions internes. Le parti Les Républicains, dont le président Bruno Retailleau a précipité la chute du cabinet, a réclamé un entretien séparé avec M. Lecornu.

Plusieurs scénarios sont désormais sur la table. En l’absence d’accord, le chef de l’État pourrait prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale, une option qu’il n’exclut plus. La gauche, quant à elle, réclame la nomination d’un Premier ministre issu de ses rangs ou la formation d’un gouvernement d’experts. La France insoumise et le Rassemblement national plaident respectivement pour la démission du président ou la tenue de nouvelles élections législatives.

Les réactions politiques illustrent la complexité de la tâche confiée à M. Lecornu. Un conseiller de l’exécutif estime qu’une suspension de la réforme des retraites pourrait faciliter un rapprochement, tandis que le Parti socialiste dénonce une « mission impossible » et questionne la légitimité d’un Premier ministre dont le mandat s’achève à peine. Dans les couloirs du Palais-Bourbon, certains évoquent déjà une « mauvaise série B » pour qualifier cette séquence institutionnelle.

L’issue des négociations engagées mardi déterminera l’avenir immédiat des institutions. Le président de la République a prévenu qu’il assumerait ses responsabilités en cas d’échec, laissant planer le spectre d’une dissolution ou d’une démission, bien que cette dernière hypothèse ait toujours été écartée par l’Élysée. La classe politique retient son souffle dans l’attente des conclusions que rendra M. Lecornu mercredi soir.

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