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Lecornu lâche le 49.3, l’opposition exige des engagements substantiels

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Le Premier ministre a renoncé à utiliser l’article constitutionnel controversé pour le budget, une décision saluée par les partis politiques mais jugée insuffisante pour dissiper les menaces de motion de censure.

Le gouvernement a décidé de ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour l’adoption du prochain budget, marquant un changement notable dans les méthodes exécutives. Cette disposition, régulièrement employée depuis 2022 pour faire adopter les textes financiers sans vote parlementaire, avait suscité de vives critiques parmi les formations politiques. Le Premier ministre a justifié ce revirement en invoquant la nécessité de permettre à chaque député d’assumer pleinement ses responsabilités. Il a précisé que cette orientation, présentée comme une rupture de méthode, résultait d’une concertation avec le chef de l’État.

Les réactions des principaux partis d’opposition témoignent cependant d’une insatisfaction persistante. Le Parti socialiste et le Rassemblement national, dont les positions pourraient déterminer l’issue des débats parlementaires, ont tous deux exprimé leur déception. Les socialistes ont déploré l’absence d’engagement sur la réforme des retraites et évoqué le risque d’une instrumentalisation des procédures législatives. Les écologistes ont pour leur part qualifié les propositions gouvernementales de floues et décevantes.

La cheffe des députés du Rassemblement national a reconnu que l’abandon du 49.3 constituait une avancée démocratique, tout en maintenant ses exigences concernant la déclaration de politique générale prévue mardi. Les communistes se montrent réticents à l’idée de censurer immédiatement un gouvernement ayant renoncé à cet outil constitutionnel. En revanche, La France insoumise maintient son intention de déposer une motion de censure dès la formation du nouvel exécutif.

Dans le camp présidentiel, la décision a été globalement bien accueillie, y compris par l’ancienne Première ministre qui avait pourtant largement usé de cette procédure. En revanche, Les Républicains ont exprimé leurs craintes quant à un possible accord entre formations politiques aboutissant à un budget contraire, selon eux, aux intérêts nationaux. L’incertitude persiste donc sur la capacité du gouvernement à obtenir une majorité stable, alors que l’éventualité d’une adoption par ordonnances reste envisagée en cas de blocage parlementaire prolongé.

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