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Le Scouarnec condamné à 20 ans : la colère des victimes face à l’absence de rétention de sûreté

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L’ancien chirurgien a écopé de la peine maximale pour des agressions sexuelles sur près de 300 mineurs, mais l’absence de mesure de rétention de sûreté provoque l’indignation des plaignants.

Joël Le Scouarnec, reconnu coupable de violences sexuelles sur des centaines d’enfants entre 1989 et 2014, a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Morbihan. La gravité des faits, leur caractère répétitif et le nombre considérable de victimes ont justifié cette sanction, la plus lourde encourue. Toutefois, la décision de ne pas imposer une rétention de sûreté – mesure permettant de maintenir un condamné en détention au-delà de sa peine en cas de risque élevé de récidive – a suscité une vive émotion parmi les victimes.

L’accusé, âgé de 74 ans, a écouté le verdict sans réaction visible. Ses avocats ont indiqué qu’il ne ferait pas appel, afin d’épargner aux plaignants un nouveau procès. La peine inclut un suivi socio-judiciaire de quinze ans, une obligation de soins et une interdiction permanente d’exercer toute profession en contact avec des mineurs. Malgré ces dispositions, plusieurs victimes ont exprimé leur frustration, estimant que la justice n’était pas allée assez loin.

Certaines ont dénoncé une forme d’impunité, soulignant que Le Scouarnec pourrait être libéré dès 2032, compte tenu de la confusion avec une précédente condamnation. D’autres ont pointé du doigt les failles du système qui ont permis à l’ancien médecin d’agir en toute impunité pendant des décennies. La présidente de la cour a d’ailleurs rappelé les manquements des institutions médicales et administratives, incapables de stopper ses agissements malgré les signalements.

Si la défense a salué une décision équilibrée, tenant compte de l’âge et de la coopération de l’intéressé, les avocats des parties civiles ont regretté l’absence de mesure plus ferme. Le Conseil national de l’ordre des médecins, ébranlé par ce scandale, a promis des réformes pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise. Une audience civile est prévue en novembre pour statuer sur les indemnisations.

Pour beaucoup de victimes, ce verdict reste une défaite. Le sentiment d’injustice persiste, renforcé par l’impression que la société n’a pas su les protéger hier, et ne les protège pas pleinement aujourd’hui.

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