Face à l’explosion des livraisons en provenance d’Asie, les autorités préparent une série d’actions pour protéger les consommateurs et les entreprises locales.
La France s’apprête à annoncer des dispositions visant à réguler l’afflux croissant de marchandises en provenance de Chine, particulièrement via les géants du e-commerce comme Shein, Temu ou Amazon. Ces trois acteurs concentrent à eux seuls un quart des ventes de prêt-à-porter en ligne dans l’Hexagone, selon les chiffres officiels. Une situation qui inquiète les pouvoirs publics, tant sur le plan économique qu’en matière de sécurité des acheteurs.
L’exécutif compte dévoiler ses propositions lors d’une communication prévue sur le site de l’aéroport de Roissy, symbole de cette problématique logistique. L’objectif est double : encadrer les pratiques des plateformes étrangères tout en sensibilisant les Français à leurs choix de consommation. Le phénomène s’est amplifié avec les récentes mesures douanières américaines, poussant certains vendeurs à se tourner vers le marché européen.
En 2024, près de 4,6 milliards de petits envois – majoritairement chinois – ont franchi les frontières de l’UE, souvent sans taxation grâce à une exemption pour les colis de moins de 150 euros. Sur ce total, la France a reçu 800 millions de ces livraisons l’an dernier. Si Bercy écarte pour l’instant une suppression unilatérale de ce dispositif, des réflexions sont en cours au niveau européen pour harmoniser les règles et limiter les déséquilibres concurrentiels.
Les annonces attendues mardi devraient aborder plusieurs aspects : protection des données personnelles, lutte contre les produits contrefaits ou dangereux, et équité entre les commerçants locaux et internationaux. Le gouvernement insiste sur sa volonté de ne pas entraver le commerce en ligne, mais d’en corriger les excès, alors que les habitudes d’achat des Français ont profondément évolué ces dernières années.