Crise au Moyen-Orient : Négociations européennes avec l’Iran sous tension malgré l’escalade militaire

Alors que les discussions sur le nucléaire iranien reprennent à Genève, les échanges de frappes entre Téhéran et Israël plongent la région dans une spirale de violence.

Les représentants européens ont entamé ce vendredi des pourparlers avec l’Iran, dans un contexte marqué par une recrudescence des hostilités entre Israël et la République islamique. Les discussions, axées sur le programme nucléaire iranien, interviennent alors que les deux pays s’affrontent depuis huit jours dans un conflit ouvert, ponctué de tirs de missiles et de bombardements.

Paris, Berlin et Londres ont présenté une proposition globale visant à encadrer les activités nucléaires, balistiques et régionales de Téhéran. Le chef de l’État français a insisté sur la nécessité d’un retour à un enrichissement d’uranium proche de zéro, tout en exigeant un arrêt du soutien aux groupes jugés terroristes dans la région. Cette initiative survient alors que Washington envisage une intervention militaire, le président américain ayant laissé entendre qu’une décision serait prise sous quinze jours.

Les tensions ont atteint un paroxysme après une offensive israélienne massive le 13 juin, ciblant des sites militaires et nucléaires iraniens, ainsi que des responsables de haut rang. En réponse, Téhéran a lancé plusieurs salves de missiles vers Israël, causant des pertes humaines et matérielles des deux côtés. Les autorités iraniennes réaffirment pourtant que leur programme nucléaire est strictement civil, une position corroborée par l’AIEA, qui n’a détecté aucun indice de militarisation.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a dénoncé l’attaque israélienne comme une « trahison » des efforts diplomatiques en cours, évoquant des pourparlers avancés avec les États-Unis avant le déclenchement des hostilités. Malgré les appels européens à la désescalade, Téhéran a clairement indiqué qu’aucune négociation ne serait possible tant que les frappes se poursuivraient.

Sur le terrain, les affrontements continuent de faire des victimes. Une nouvelle attaque iranienne a touché le sud d’Israël ce vendredi, tandis que l’armée israélienne a revendiqué des frappes nocturnes sur des infrastructures liées au nucléaire près de Téhéran. Les manifestations se multiplient en Iran, où des milliers de citoyens expriment leur soutien au régime et leur hostilité envers Israël et les États-Unis.

Alors que les Européens tentent de relancer le dialogue, Israël reste sceptique, estimant que Téhéran instrumentalise les négociations pour gagner du temps. Le Premier ministre israélien a salué les soutiens extérieurs tout en réaffirmant sa détermination à neutraliser les capacités nucléaires iraniennes. La communauté internationale redoute une aggravation du conflit, d’autant que les précédents accords sur le nucléaire, conclus en 2015, ont volé en éclats après le retrait américain.

Aujourd’hui, l’Iran enrichit de l’uranium à 60 %, s’approchant dangereusement du seuil nécessaire à la fabrication d’une arme atomique. Dans ce climat d’extrême tension, la région reste au bord de l’embrasement, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour la stabilité mondiale.