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César 2025 : « Emilia Pérez » sacré grand vainqueur, « Le Comte de Monte-Cristo » déçu, une cérémonie engagée

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César 2025 : "Emilia Pérez" sacré grand vainqueur, "Le Comte de Monte-Cristo" déçu, une cérémonie engagée

Lors d’une soirée marquée par l’engagement et les surprises, « Emilia Pérez » de Jacques Audiard a triomphé avec sept récompenses, tandis que « Le Comte de Monte-Cristo » n’a récolté que deux trophées. Entre discours politiques et consécrations inattendues, retour sur une 50ᵉ édition mémorable des César.

La 50ᵉ cérémonie des César, qui s’est tenue à l’Olympia à Paris ce vendredi 28 février, a consacré « Emilia Pérez » comme le grand gagnant de la soirée. La comédie musicale de Jacques Audiard, qui aborde la transition de genre d’un narcotrafiquant, a remporté sept trophées, dont celui du meilleur film et de la meilleure réalisation. Un triomphe qui intervient malgré les controverses entourant le long-métrage, notamment les critiques sur sa représentation du narcotrafic et la polémique autour d’anciens propos de son actrice principale, Karla Sofia Gascón. En recevant son prix, Audiard a salué le travail de son équipe avec émotion, affirmant que ces récompenses étaient avant tout une déclaration d’amour à ses collaborateurs.

En revanche, « Le Comte de Monte-Cristo », pourtant nominé 14 fois, n’a obtenu que deux trophées (meilleurs costumes et meilleurs décors). Malgré son succès public avec plus de neuf millions d’entrées, l’adaptation d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte n’a pas convaincu l’Académie dans les catégories majeures. Pierre Niney, pressenti pour le prix du meilleur acteur, est reparti bredouille, laissant la victoire à Karim Leklou, sacré pour son rôle dans « Le Roman de Jim ». L’acteur a dédié sa récompense à tous ceux qui traversent des épreuves avec résilience.

L’engagement a été un fil rouge de la soirée. Catherine Deneuve, présidente de cette édition, a ouvert la cérémonie en dédiant la soirée à l’Ukraine, un geste fort à l’heure du conflit toujours en cours. Abou Sangaré, primé comme meilleure révélation masculine pour « L’Histoire de Souleymane », a livré un témoignage bouleversant sur son parcours d’ancien sans-papiers. Josiane Balasko, de son côté, a interpellé la ministre de la Culture, Rachida Dati, sur la nécessité de défendre le financement du cinéma en Europe face aux politiques de restrictions budgétaires.

Du côté des surprises, Hafsia Herzi a décroché le César de la meilleure actrice pour son rôle intense dans « Borgo », un thriller carcéral, surpassant des favorites comme Adèle Exarchopoulos. Enfin, la soirée a été marquée par deux César d’honneur remis à Julia Roberts, qui a exprimé sa gratitude pour une carrière vécue comme un rêve, et au cinéaste Costa-Gavras, qui a salué la tradition humaniste du cinéma français.

Avec un palmarès dominé par « Emilia Pérez », cette 50ᵉ édition des César a mêlé récompenses attendues, surprises et prises de parole engagées, confirmant le rôle du cinéma comme reflet des débats contemporains.

Palmarès complet des César 2025 :

Meilleur film : Emilia Pérez de Jacques Audiard
Meilleure actrice : Hafsia Herzi (Borgo)
Meilleur acteur : Karim Leklou (Le Roman de Jim)
Meilleure réalisation : Jacques Audiard (Emilia Pérez)
Meilleure actrice dans un second rôle : Nina Meurisse (L’Histoire de Souleymane)
Meilleur acteur dans un second rôle : Alain Chabat (L’Amour ouf)
Meilleure révélation féminine : Maïwene Barthèlemy (Vingt Dieux)
Meilleure révélation masculine : Abou Sangaré (L’Histoire de Souleymane)
Meilleur premier film : Vingt Dieux de Louise Courvoisier
Meilleur film étranger : La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer
Meilleur montage : Xavier Sirven (L’Histoire de Souleymane)
Meilleure photographie : Paul Guilhaume (Emilia Pérez)
Meilleur scénario original : Boris Lojkine et Delphine Agut (L’Histoire de Souleymane)
Meilleure adaptation : Jacques Audiard (Emilia Pérez)
Meilleure musique originale : Clément Ducol et Camille (Emilia Pérez)
Meilleur son : Erwan Kerzanet, Aymeric Devoldère, Cyril Holtz et Niels Barletta (Emilia Pérez)
Meilleurs costumes : Thierry Delettre (Le Comte de Monte-Cristo)
Meilleurs décors : Stéphane Taillasson (Le Comte de Monte-Cristo)
Meilleurs effets visuels : Cédric Fayolle (Emilia Pérez)
Meilleur court métrage d’animation : Beurk ! de Loïc Espuche
Meilleur court métrage documentaire : Les Fiancées du Sud d’Elena Lopez Riera
Meilleur court métrage de fiction : L’homme qui ne se taisait pas de Nebojša Slijepčević
Meilleur film d’animation : Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau de Gints Zilbalodis
Meilleur film documentaire : La Ferme des Bertrand de Gilles Perret

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