Sète
Sète / Portrait d’Alfred : lumière sur les sans-abris esseulés
La période hivernale est la compliquée pour les sans-abris. À Sète, avec la crise sanitaire, on a observé une recrudescence du nombre de sans-abris. Plus de 120 personnes vivraient dans la rue. À 67 ans, Alfred est l’un d’entre eux. Portrait.
Polonais d’origine, Alfred est arrivé en France dans les années 80. Il cumule deux boulots, le premier en tant que chauffeur routier et le second en tant qu’agriculteur. Il possédait plusieurs hectares de terre qu’il cultivait dans le Gers. Toutefois, peu à l’aise avec l’administratif, il subit un redressement fiscal et a tout perdu. Contraint de retourner chez sa sœur en Pologne, il quitte la France après de nombreuses années. Ayant travaillé et cotisé une grande partie de sa vie dans l’hexagone, il décide de revenir en France dès ses 60 ans. Ainsi, depuis sept ans, Alfred est revenu en France, mais il s’est retrouvé dans l’incapacité de trouver un logement stable. Toujours en proie à de grandes difficultés administratives, il n’a jamais réussi à sortir la tête de l’eau.
Peu de temps après son retour en France, il subit une opération de la hanche, qui le handicape. Âgé de 67 ans, son état de santé se dégrade fortement en raison de ses conditions de vie. « Ce n’est pas très âgé, mais pour la rue, c’est exceptionnel, les conditions de vie cassent, elles détruisent physiquement et psychologiquement », souligne Caty Ciancilla, présidente du collectif Les Amoureux de la vie, solidarité SDF. « Lorsque je l’ai rencontré, juste après son opération de la hanche, il était en fauteuil roulant devant la mairie. Il demandait de l’aide et personne n’a voulu le prendre en charge », ajoute-t-elle. Vagabondant entre Balaruc, Frontignan et Sète, prenant de l’aide là où il trouvait une main tendue, il réussit à s’en sortir tant bien que mal. « Depuis plus d’un an, il est installé sur la place de la mairie et malheureusement, il fait même parti du décor de la place », regrettait Caty Ciancilla.
Une situation qui s’est fortement dégradée
Sur les derniers mois, la situation d’Alfred s’est encore dégradée. Il est, malheureusement, régulièrement brutalisé. Le 6 janvier, il s’est fait agresser sur la place de la mairie et son agresseur lui a cassé cinq dents. Selon Caty Ciancilla, « il est régulièrement chassé par la police municipale qui jette ses affaires à la poubelle. Le plus grave est que le 24 décembre, ils lui ont jeté ses affaires ainsi que sa sacoche, dans laquelle il avait tous ses papiers, carte bleue, carte vitale, carte d’identité… Dans le même temps, sa banque lui a fermé son compte, on ne connaît même pas les raisons puisqu’il ne reçoit pas son courrier. » Cette fermeture de compte empêche Alfred de percevoir sa retraite de 888 euros mensuels.
Voyant, sa situation et sa santé qui se dégradent, le collectif Les Amoureux de la vie, solidarité SDF le prend en charge. L’objectif est de l’accompagner dans ses démarches et qu’il trouve un logement stable. Ils contactent le 115, toutefois, ces derniers ne proposent pas de solution localement. Il fallait se rendre sur Béziers ou Montpellier. Une solution évidemment impossible au regard de la logistique et du suivi que le collectif mène. Le Solidarité Urgence Sétoise (SUS) n’accepterait pas Alfred car, il aurait « des difficultés à se plier aux directives du centre d’hébergement. Cela veut dire que si on a un seul incident dans ce centre, on ne peut plus jamais revenir. On prend perpétuité, c’est pire que la prison », déplorait la présidente du collectif.
Le collectif comme bouée de sauvetage
Sans solution avec les services habilités, Caty Ciancilla poste une demande d’hébergement sur la page Facebook de l’association. Ainsi, des particuliers se sont proposé afin d’accueillir Alfred. C’est à base de courts séjours de une à deux nuits autour du bassin de Thau qu’il peut dormir sous un toit. Un soir, alors que l’association était sans solution, ils lui ont payé une nuit d’hôtel. « On nous a proposé un logement au niveau de la Corniche pour Alfred. C’est un studio dans lequel les propriétaires acceptent de l’héberger pour une durée de trois semaines », se réjouissait Caty. Toutefois, alors qu’un accord était trouvé pour une location après ces trois semaines, afin de pérenniser sa situation, le propriétaire s’est rétracté, justifiant « des raisons personnelles ».
L’association, aidée par le Collectif Logement Sète et le DAL s’évertuent à lui trouver un hébergement stable. Ils l’accompagnent dans ses démarches pour : refaire ses papiers, rouvrir un compte à la banque et récupérer son argent qui est bloqué, et déposer plainte contre l’individu qui l’a agressé et contre la police municipale. Mais le collectif souhaite de l’aide et ne plus affronter seul ce genre de situations. « Il faut absolument qu’un gymnase soit ouvert pour accueillir les sans-abris qui sont dehors. Là, on parle d’Alfred que nous avons aidé, car il était extrêmement faible mais il y en a beaucoup d’autres qui sont dans sa situation. On ne peut pas laisser les gens crever dehors, ce n’est pas possible », concluait Caty Ciancilla.
Une cagnotte est actuellement ligne pour venir en aide à Alfred. Vous pouvez faire un don ici
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Sète
Sète : La ville condamnée à verser 2,5 millions d’euros à Vinci Park
Une longue bataille judiciaire prend fin avec une décision défavorable pour la ville de Sète. La commune doit verser 2,5M€ à Vinci Park.
La Cour Administrative d’Appel de Toulouse a rendu son verdict dans une affaire de longue date opposant la commune de Sète à la société Indigo Infra CGST (Vinci Park). La décision prise par la cour impose à la ville de Sète de verser une indemnité de 2 546 558 euros à Indigo Infra CGST en réparation des biens de retour, mettant ainsi fin à un litige complexe qui avait débuté en 2015.
L’origine de ce différend remonte à 2015 lorsque la commune de Sète a résilié la convention de concession des parcs de stationnement et de gestion du stationnement sur voirie, conclue en 1991, avec la société Indigo Infra CGST. Cette résiliation a déclenché une série de litiges judiciaires quant à l’indemnisation due à la société en compensation de cette résiliation.
En 2017, le tribunal administratif de Montpellier a condamné la commune de Sète à verser à Indigo Infra CGST une somme de 76 224,51 euros par année de contrat restant à courir jusqu’en 2021. Cependant, en décembre 2020, la Cour Administrative d’Appel de Marseille a augmenté cette indemnité à 5 521 187,64 euros. Cette décision a été par la suite annulée par le Conseil d’État en novembre 2021, qui a renvoyé l’affaire à la Cour Administrative d’Appel de Marseille.
Finalement, l’affaire a été transférée à la Cour Administrative d’Appel de Toulouse, qui a confirmé le jugement initial du tribunal administratif de Montpellier concernant l’indemnité de rachat anticipé, la fixant à 76 224,50 euros par année restant à courir jusqu’au 31 décembre 2021. De plus, la cour a rejeté la demande d’Indigo Infra CGST d’une indemnisation des biens de retour basée sur l’amortissement économique, arguant que cela aurait conduit à une indemnité excédant la valeur nette comptable des biens concernés, fixée à 2 546 558 euros.
Cette décision marque la fin d’une saga judiciaire de plusieurs années et souligne l’importance de respecter les contrats de concession dans le secteur des parcs de stationnement et de gestion du stationnement sur voirie. La ville de Sète devra désormais s’acquitter de l’indemnité décidée par la Cour Administrative d’Appel de Toulouse, mettant ainsi un point final à cette affaire complexe.
Malgré la fin d’année qui approche à grands pas, les débâcles judiciaires ne sont pas encore terminées pour cette année 2023. Nous devrions connaître dans les prochains jours le verdict du procès en appel de François Commeinhes concernant les concessions de plages. Le maire de Sète avait été condamné à une peine de 10 mois d’emprisonnement avec sursis et à une amende de 8 000 euros pour des faits d’atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats dans les marchés publics [lire ici].
À LIRE AUSSI > François Commeinhes condamné : 5 ans d’inéligibilité et interdiction d’exercer la fonction de maire.
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Sète
Sète : Le Conseil Municipal Alternatif fait le plein et la gauche se retrouve enfin !
Ensemble pour Sète défie François Commeinhes et fait salle comble. Créative et solidaire, la gauche sétoise s’est réunie avec succès et a offert une prestation marquante. Ce moment représente le début d’un événement qui promet de devenir incontournable.
Dans une démonstration de force et d’unité, la gauche sétoise a pris les devants lundi soir dans la salle Tarbouriech, sous l’égide de Laura Seguin et du Conseil Municpale Alternatif (CMA). Ce rassemblement, loin d’être un simple exercice rhétorique, a mis en scène une parodie de conseil municipal, visant à exposer les lacunes et les controverses de l’administration sétoise.
L’événement a vu la participation de figures clés de l’opposition telles que Véronique Calueba, Laura Seguin, Sébastien Andral et Arnaud Jean. Ensemble, ils ont fait face à un maire fictif joué par Robert Abad, ancien directeur de cabinet de François Liberti et une majorité municipale imaginaire, incarnée par Gabriel Blasco, dont les expressions rappelaient étrangement celles de Vincent Sabatier. Aux côtés de Blasco se trouvaient Jean-Luc Bou, Stella Morenas et Olga Womser, qui ont brillamment incarné les attitudes de la majorité sétoise actuelle, y compris celles du maire François Commeinhes.
Devant 200 personnes, le CMA a navigué habilement à travers 35 points à l’ordre du jour, bien que seulement 6 aient été traités durant cette parodie. Les sujets variés comprenaient la condamnation du maire, les retards de travaux, l’étouffement du boulevard de Verdun, les trottoirs qui disparaissent, les finances, la mobilité, le commerce, la privatisation de l’éclairage public et du site de la Saint Pierre, ainsi que les travaux et le taux d’occupation des parkings. Ces dossiers ont été explorés avec pédagogie, visant à sensibiliser l’audience. Les témoignages du public, qui se sont succédé pendant deux heures, ont mis en lumière les défis quotidiens auxquels sont confrontés les sétois.
Cette parodie, répondant à la situation d’un maire condamné qui exploite le système et tire avantage de la lenteur judiciaire pour maintenir un pouvoir illégitime, ne se limitait pas à une simple protestation. Elle symbolisait une volonté affirmée de sensibiliser le public aux enjeux démocratiques, sociétaux et écologiques actuels. Malgré les critiques quant à sa prétendue manoeuvre anti-démocratique, cet événement s’est révélé être un jalon crucial dans le combat pour une gouvernance améliorée à Sète.
Le CMA, déterminé à poursuivre sa lutte, organise une nouvelle rencontre le vendredi 8 décembre, en prélude au prochain Conseil Municipal de Sète. Cette démarche vise à instaurer un rendez-vous régulier avant chaque session du Conseil Municipal, garantissant ainsi que la voix des sétois soit entendue et que leur quotidien, souvent difficile, soit pris en compte. Cette initiative cherche également à mettre en lumière les décisions prises par certains membres de la majorité municipale, qui, ne résidant pas dans la commune, ne ressentent pas directement les répercussions de leurs actions sur la vie des Sétois.
L’intégralité de cette session, filmée sous différents angles, sera bientôt disponible en ligne, promettant de devenir un outil puissant pour sensibiliser davantage aux enjeux locaux et maintenir la flamme de la démocratie sétoise.
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Faits Divers
Sète : La permanence du député RN, Aurélien Lopez-Liguori, vandalisée cette nuit
La permanence du député RN de l’Hérault, Aurélien Lopez Liguori, a été vandalisé avec des graffitis et des messages politiques. Une plainte a été déposée par le député à la suite de cet incident.
Dans la nuit du 20 au 21 novembre 2023, la permanence parlementaire du député Aurélien Lopez-Liguori, située à Sète, a été la cible d’actes de vandalisme caractérisés. Des slogans politiques menaçants et des symboles associés que le député associe à l’extrême-gauche ont été peints sur les murs, marquant une escalade inquiétante dans les tensions politiques locales.
Selon Aurélien Lopez-Liguori, le Conseil Municipal Alternatif organisée lundi soir à la salle Tarbouriech par la gauche, aurait contribué à alimenter l’hostilité et l’agitation parmi les factions les plus radicales de la ville.
Dans un communiqué de presse émis tôt ce matin, le député Lopez-Liguori a exprimé sa vive préoccupation face à ce qu’il considère comme un affront direct à la République. « L’intimidation des élus n’a pas sa place en République, et encore moins à Sète », a-t-il déclaré, ajoutant que les actes de vandalisme ne faisaient que dégrader le débat public et la démocratie.
Le député de la 7e circonscription de l’Hérault a également appelé à une réponse ferme de la part de la gauche sétoise, exhortant les leaders politiques locaux à condamner sans équivoque ces actes qu’il qualifie d’anti-républicains. Une plainte a été déposée auprès des autorités compétentes, et une enquête est actuellement en cours pour identifier les auteurs de ces dégradations.
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Événement à Sète : Les racines italiennes de la ville célébrées pour son 350e anniversaire
jean claude reilles
19 janvier 2022 at 19 h 55 min
honte a l’attitude de la municipales,c vraiment scandaleux de s’en prendre a un faible. félicitations a cette association. comment la ville p telles laisser 120 personnes dehors avec ce froid.
Bernard FABREGUETTES
20 janvier 2022 at 17 h 00 min
Une fois encore Mme Ciancilla met en cause ceux qui ne suivent pas aveuglément ses ordres. Le pire c’est qu’elle trouve des soit disant journalistes pour reprendre à leur compte des informations non vérifiées mettant en cause des personnes ou des organismes comme Solidarité Urgence Sétoise. Pour information le Monsieur dont il est question dans l’article était ce matin même (20/01/2022) dans les locaux de l’accueil de jour de l’association SUS. A quand un minimum de déontologie dans votre pratique de l’information?
Le Singulier
20 janvier 2022 at 20 h 54 min
Bonjour, merci pour votre message. Dans le cadre d’un reportage-portrait, nous avons suivi Alfred du dimanche 09 janvier au dimanche 16 janvier 2022. Nous avons plusieurs vidéos que nous tenons à disposition, et qui viennent contredire votre version des faits, où Alfred essaye en vain de trouver une solution de logement au 115. Alfred a très certainement atterrit dans votre centre en réaction à la publication de notre article, mais il a passé la semaine complète aux dates indiquées dans la rue. Merci de ne pas transmettre de mauvaises informations.
Bien Cordialement
Le Singulier
Anonyme
21 janvier 2022 at 12 h 02 min
Et moi je vous invite à ne pas transmettre des informations parcellaires. On peut aussi mentir par omission.
Caty Ciancilla
21 janvier 2022 at 12 h 27 min
Alfred est venu effectivement récupérer son courrier hier matin, je lui est conseillé d’y retourner aujourd’hui, nous attendons une lettre importante. Auriez vous oublié qu’il a son adresse postale au SUS ? Le faite que nous nous occupons de lui (par force majeur ) ne dispense pas l’aide des autres associations. Nous ne sommes qu’une petite association non habilités à subvenir à l’hébergement d’urgence mais nous avons été contraint de le prendre en charge vu que vous ne voulez pas vous occuper de lui.