Europe
Plan de relance, climat, Turquie: un sommet de l’UE chargé…sans oublier le Brexit
A trois jours d’un couperet pour les négociations, le Brexit va s’inviter au sommet des dirigeants européens jeudi et vendredi, à l’agenda déjà lourdement chargé, entre déblocage du plan de relance, objectif climatique et possibles sanctions contre la Turquie.
Le sort des discussions sur la relation post-Brexit sera scellé dimanche: c’est ce qu’ont décidé le Premier ministre britannique Boris Johnson et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen mercredi lors d’un dîner à Bruxelles, constatant à nouveau leurs profondes divergences.
La cheffe de l’exécutif européen viendra rendre compte des discussions aux chefs d’Etat et de gouvernement, mais aucune décision n’est attendue sur ce point au sommet. Pendant ce temps, négociateurs britanniques et européens seront de nouveau à pied d’oeuvre pour tenter de débloquer des pourparlers dans l’impasse, à trois semaines de la rupture définitive.
Sur un autre sujet de blocage majeur, celui du plan de relance post-Covid (750 milliards d’euros) et du budget de l’UE 2021-2027 (1.074 milliards), paralysés par un veto hongrois et polonais, l’horizon semble en revanche se dégager.
Les Vingt-Sept devront se prononcer sur un compromis trouvé mercredi par la présidence allemande de l’UE avec Budapest et Varsovie, opposés à un mécanisme conditionnant le versement des fonds européens au respect de l’Etat de droit.
Le mécanisme, inchangé, a été assorti d’une déclaration « explicative » destinée à répondre aux inquiétudes des deux pays. Le texte, consulté par l’AFP, précise notamment la possibilité de saisir la Cour de justice européenne sur la légalité du mécanisme avant son application, quitte à retarder celle-ci de plusieurs mois.
« Bonne direction »
« Victoire! Nous avons réussi à dissocier injonctions idéologiques et aide financière », a clamé mercredi sur Twitter la ministre hongroise de la justice, Judit Varga.
« Cela va dans la bonne direction. Les chances sont réelles d’en finir avec cette situation difficile », se réjouissait un diplomate. La levée des vetos hongrois et polonais débloquerait la procédure d’adoption du plan de relance et du budget 2021-2027.
Autre dossier sensible, celui des sanctions contre la Turquie, dont la menace a été brandie en octobre en raison de ses travaux d’exploration gazière dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre.
Si tous les Etats membres déplorent l’attitude d’Ankara, « les intérêts divergent et les discussions s’annoncent ardues », prédit un responsable européen. « Il y aura des décisions, mais leur ampleur n’a pas encore été acceptée », confirme un ministre européen.
Plusieurs Etats, dont l’Allemagne, l’Italie et la Pologne, refusent d’aller jusqu’aux sanctions économiques ou un embargo contre un pays membre de l’Otan.
Mais « le comportement de la Turquie a renforcé l’unité de l’UE (…) le message sera ferme », veut croire un diplomate. La volonté de maintenir le dialogue « ne signifie pas fermer les yeux sur les provocations », abonde un autre.
Les dirigeants devraient s’accorder plus facilement sur la nécessité de se coordonner face au Covid-19 pour éviter une troisième vague de contaminations et organiser de concert les futures campagnes de vaccinations.
« Equité » de l’effort climatique
Les débats devraient s’échauffer sur le climat: les Vingt-Sept doivent se prononcer jeudi sur leur nouvel objectif d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030.
La proposition de la Commission d’une réduction d' »au moins 55% » par rapport au niveau de 1990, contre un objectif de 40% actuellement, n’est pas contestée, mais les modalités le sont.
« La répartition des efforts ne peut pas être simplement basée sur le PIB, ni mécaniquement liée à la croissance économique », prévient un diplomate. Encore très dépendante du charbon, la Pologne récuse tout objectif national, redoutant de lourdes conséquences économiques.
Pour éviter un veto de Varsovie, les Vingt-Sept pourraient s’en tenir à un objectif « collectif », fruit d’un « effort qui prendra en compte l’équité et la solidarité, en ne laissant personne derrière », selon une version provisoire des conclusions du sommet obtenue par l’AFP.
Enfin, la lutte contre le terrorisme sera à l’agenda des discussions vendredi, après les récents attentats jihadistes en France et en Autriche.
Les dirigeants devraient appeler à l’adoption rapide d’un règlement contraignant les plateformes à retirer dans l’heure des contenus à caractère terroriste, toujours en discussion entre eurodéputés et Etats. Le président français Emmanuel Macron devrait faire des propositions pour un contrôle renforcé de la sécurité aux frontières extérieures de l’espace Schengen de libre circulation.
Europe
Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe
Dans sa première apparition publique depuis sa libération, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a appelé à la défense de la liberté d’informer. Se décrivant comme victime d’une persécution par les États-Unis, il a insisté sur l’importance de continuer à lutter pour la vérité.
Mardi, Julian Assange, qui a passé plus d’une décennie cloîtré entre l’ambassade d’Équateur à Londres et la prison de Belmarsh, est intervenu devant une commission du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette audition, consacrée à l’impact de sa détention et de sa condamnation sur les droits de l’homme, marque sa première déclaration publique depuis sa sortie de prison en juin dernier. Arrivé tôt dans la matinée, il a été accueilli par des applaudissements à son entrée dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), levant le poing en signe de détermination.
Durant son discours, Assange a exprimé ses regrets quant à l’évolution des conditions de transparence et de liberté d’expression. « Dire la vérité est de plus en plus stigmatisé, attaqué et affaibli », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le fait que sa libération n’était pas le résultat d’un système judiciaire juste, mais d’un plaidoyer en faveur du journalisme.
Condamné pour avoir publié des documents classifiés révélant les opérations militaires et diplomatiques américaines, Assange avait, en juin dernier, conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Cet accord lui a permis de purger une peine déjà effectuée en détention provisoire et d’éviter une longue incarcération aux États-Unis. De retour en Australie depuis sa libération, il a toutefois réitéré devant le Conseil de l’Europe que son emprisonnement résultait de persécutions politiques, en lien avec son travail pour WikiLeaks.
Assange a rappelé les débuts de WikiLeaks en 2010, lorsque le site avait publié des centaines de milliers de documents sensibles, révélant des abus, des exécutions extrajudiciaires et des opérations de collecte de renseignements. Si ces révélations lui ont valu le soutien des défenseurs de la liberté de la presse, elles lui ont aussi attiré les foudres des autorités américaines, qui l’accusent d’avoir mis des vies en danger.
Dans un appel poignant, il a exhorté les institutions comme l’APCE à faire en sorte que des situations similaires ne se reproduisent pas, appelant à la défense de la liberté d’expression et à la poursuite de la quête de vérité. Il a également mis en garde contre l’influence d’une minorité d’individus cherchant à faire taire les voix critiques.
Alors que l’APCE doit débattre de son cas sur la base d’un rapport le qualifiant de « prisonnier politique », le plaidoyer de Julian Assange pourrait avoir un impact sur sa demande de grâce présidentielle auprès de Joe Biden.
Europe
Julian Assange attendu à Strasbourg pour témoigner devant le Conseil de l’Europe
Le fondateur de WikiLeaks va s’exprimer pour la première fois depuis sa libération, un moment clé pour la liberté d’informer et les droits de l’homme.
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, s’adressera pour la première fois depuis sa libération en juin dernier au Conseil de l’Europe à Strasbourg. Ce témoignage marque une étape importante dans son long combat pour la liberté d’expression et la défense des droits de l’homme, alors que l’Assemblée parlementaire débattra d’un rapport crucial sur son affaire.
Assange sera présent pour répondre aux questions de la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme concernant les répercussions de sa détention, tant sur sa propre situation que sur les droits humains à une échelle plus large, notamment en ce qui concerne la liberté journalistique. Ce témoignage intervient à la suite d’un rapport de l’Assemblée parlementaire qui qualifie Assange de « prisonnier politique » et appelle le Royaume-Uni à mener une enquête indépendante sur les conditions de sa détention, notamment sur des possibles traitements inhumains.
Arrêté en 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade d’Équateur à Londres, Assange a passé cinq ans dans la prison de Belmarsh à Londres, où il a lutté contre son extradition vers les États-Unis. Son incarcération faisait suite à la diffusion par WikiLeaks de centaines de milliers de documents confidentiels en 2010, révélant des opérations militaires et diplomatiques américaines en Irak et en Afghanistan. Accusé d’espionnage par les États-Unis, il a finalement été libéré après un accord de plaider-coupable, ayant purgé une peine correspondant à sa détention provisoire.
Le témoignage de Julian Assange devant le Conseil de l’Europe marquera son premier discours public depuis sa libération. L’audience s’annonce décisive pour clarifier les enjeux entourant sa détention et l’impact plus large sur la liberté d’informer, un sujet au cœur des débats actuels sur la protection des lanceurs d’alerte et la transparence gouvernementale.
Europe
L’Italie envisage la castration chimique pour violeurs et pédophiles
L’Italie fait un pas vers la légalisation de la castration chimique, avec l’approbation d’une commission dédiée à la rédaction de lois sur le traitement des délinquants sexuels violents.
L’Italie a franchi une étape importante vers la légalisation de la castration chimique, un traitement médical controversé destiné aux violeurs et pédophiles condamnés. Mercredi, la chambre basse du Parlement a approuvé la création d’une commission chargée d’élaborer des lois sur l’utilisation de médicaments bloquant les hormones pour réduire la libido des délinquants sexuels. Ce traitement, qui serait volontaire et réversible, vise à prévenir les récidives dans les cas de crimes sexuels violents.
Le gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni, au pouvoir depuis 2022, a fait de la sécurité une priorité, multipliant les lois répressives et augmentant les peines pour divers délits. L’initiative de la castration chimique, portée par la Ligue, un des partis d’extrême droite de la coalition, s’inscrit dans cette logique. Matteo Salvini, chef de la Ligue, a salué ce qu’il considère comme une « victoire » dans leur combat pour une justice plus ferme à l’égard des violeurs et pédophiles, qualifiant cette avancée de mesure de « bon sens ».
Cependant, cette proposition suscite une vive opposition. Des membres du Parti démocrate (centre-gauche) ont dénoncé une initiative qu’ils jugent inconstitutionnelle, arguant qu’elle réintroduit une forme de punition corporelle que le système juridique italien avait abandonnée depuis longtemps. Des groupes écologistes et de gauche ont également critiqué la Ligue pour son penchant, selon eux, vers la répression excessive, tandis que des voix centristes craignent une dérive vers des méthodes punitives archaïques.
La castration chimique, déjà pratiquée dans certains pays comme la Pologne, la Russie et certains États américains, consiste à administrer des substances qui inhibent la production de testostérone, réduisant ainsi la libido des individus. Bien que soutenue par des partisans de la fermeté en matière de justice, cette méthode soulève des doutes quant à son efficacité réelle pour prévenir les récidives. Des experts alertent également sur les effets secondaires physiques et psychologiques possibles, tandis que des groupes féministes rappellent que les violences sexuelles trouvent souvent leur origine dans des dynamiques socioculturelles plutôt que dans des pulsions sexuelles incontrôlables.
Malgré les divisions au sein de la classe politique italienne, cette décision marque un tournant dans la gestion des crimes sexuels violents en Italie. Reste à voir si ce projet controversé aboutira à une législation qui pourrait, selon certains, radicalement changer l’approche de la justice italienne en matière de délinquance sexuelle.
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