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Le Somaliland vote pour son avenir : entre reconnaissance internationale et enjeux intérieurs

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Ce territoire autoproclamé, en quête de légitimité, a organisé un scrutin présidentiel crucial, opposant le président sortant à un rival promettant l’unité nationale.

Les urnes se sont fermées mercredi au Somaliland, où près d’1,2 million d’électeurs ont choisi leur futur dirigeant. Ce scrutin, suivi de près par la communauté internationale, oppose deux figures majeures : le président sortant Muse Bihi, candidat à sa réélection, et Abdirahman Mohamed Abdullahi, leader de l’opposition, surnommé « Irro ». Les résultats définitifs, attendus dans les prochains jours, détermineront la trajectoire de ce territoire qui revendique son indépendance depuis 1991.

Dès l’aube, les files d’attente se sont formées devant les bureaux de vote, notamment à Hargeisa, la capitale. Pour de nombreux citoyens, ce scrutin représente bien plus qu’un simple choix politique. « C’est une occasion de prouver notre maturité démocratique et de renforcer notre légitimité », confie un électeur, déterminé à voir son pays reconnu sur la scène internationale.

Le Somaliland, bien que stable et doté de ses propres institutions, reste un État non reconnu, isolé diplomatiquement malgré sa position stratégique près du détroit de Bab-el-Mandeb. Récemment, un accord controversé avec l’Éthiopie, visant à échanger un accès maritime contre une reconnaissance officielle, a provoqué une crise régionale. La Somalie, qui considère ce territoire comme partie intégrante de son sol, a vivement condamné cet arrangement, alimentant des tensions avec Addis-Abeba.

Sur le plan intérieur, les défis sont tout aussi pressants. L’économie fragile, marquée par l’inflation et le chômage, ainsi que les conflits dans l’est du territoire, où les forces gouvernementales ont dû se retirer face à des milices locales, pèsent sur le scrutin. L’opposition accuse le président sortant d’avoir exacerbé les divisions et affaibli le pays, promettant, en cas de victoire, une gouvernance plus inclusive.

Ce vote clôt une période de turbulences politiques, après le report contesté de l’élection en 2022, qui avait déclenché des manifestations réprimées dans la violence. Aujourd’hui, quel que soit le vainqueur, le Somaliland espère que ce scrutin renforcera sa crédibilité et, peut-être, ouvrira enfin la voie à la reconnaissance qu’il attend depuis plus de trois décennies.

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