Économie
Le pétrole plonge au plus bas depuis février après l’Opep+
Suite à la décision de l’Opep+ de lever progressivement ses réductions de production, le prix du Brent plonge à son plus bas niveau depuis février.
Le marché pétrolier a réagi avec force lundi après l’annonce de l’Opep+ de mettre fin à l’une de ses strates de réduction de production dès octobre. Le Brent de la mer du Nord, la référence du pétrole en Europe, a chuté de 3,39 %, glissant sous la barre des 80 dollars à 78,36 dollars. Son équivalent américain, le WTI, a également baissé de 3,59 % pour atteindre 74,22 dollars, marquant ainsi leur plus bas niveau depuis février.
Selon Tamas Varga, analyste de PVM Energy, la baisse des cours est attribuable à la réunion de l’Opep+ la veille, où « le marché a été déçu que le groupe relâche progressivement certaines de ses limitations de production malgré l’absence de signes tangibles d’amélioration de la demande ».
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés de l’alliance Opep+ ont prolongé les réductions de production en cours jusqu’à fin septembre, avant de réintroduire progressivement des barils sur le marché au cours des 12 mois suivants, débutant en octobre 2024. Cette réunion, dans un format hybride inédit à Ryad, a permis de clarifier les intentions du groupe concernant la fin de sa politique de réduction de l’offre.
Malgré le maintien des réductions de production au troisième trimestre, Goldman Sachs a décrit la décision comme « bearish » (accommodante), signalant que l’ouverture des vannes de pétrole dès octobre est perçue comme négative pour le marché. Cette décision intervient alors que l’incertitude sur la demande chinoise pèse sur les matières premières mondiales, souligne Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
Actuellement, les membres de l’Opep+ réduisent leur production à trois niveaux : d’abord à l’échelle du groupe avec des quotas officiels réduits de 2 millions de barils par jour (mbj) depuis la fin 2022, quotas étendus jusqu’à fin 2025. Ensuite, des réductions volontaires de certains membres, annoncées en avril 2023, de 1,65 mbj au total, reconduites jusqu’à fin 2025. Enfin, huit membres ont procédé à des réductions supplémentaires de 2,2 mbj en novembre 2023, étendues jusqu’à fin septembre 2024.
En résumé, les trois coupes de l’Opep+ totalisent près de 6 mbj, reconduites au moins jusqu’en septembre. Ce complexe montage avait initialement laissé les cours du brut de marbre. Cependant, les Émirats arabes unis ont obtenu dimanche un relèvement de leur quota officiel de production de 300 000 barils par jour, mis en place progressivement de janvier à septembre 2025.
Avec la fin des réductions supplémentaires et l’augmentation de l’objectif de production des Émirats, l’Opep+ pourrait réintroduire 2,5 mbj de septembre 2024 à septembre 2025. Réintroduire ces barils sans inonder le marché ni faire plonger les cours dans le rouge s’annonce un véritable défi pour le groupe, surtout « si les perspectives de la demande restent négatives », selon Lukman Otunuga.
Les analystes de DNB prévoient même que le groupe des pays exportateurs devra faire le deuil du baril de Brent à plus de 80 dollars « si l’alliance agit comme prévu », ne voyant « pas de place pour des barils supplémentaires de l’Opep+ sur le marché ». Le groupe a néanmoins rappelé qu’il pouvait arrêter ou inverser la sortie de ses réductions de production si les conditions de marché se détériorent.
Économie
Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance
Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.
Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.
Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.
Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.
Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.
Économie
155 milliards d’euros en fournitures et mobilier pour l’État en 2023
Face à l’impératif de réduction des coûts, le gouvernement de Michel Barnier est confronté à une dépense de 155 milliards d’euros pour les achats publics en 2023. Ces montants, destinés aux fournitures et équipements administratifs, suscitent des interrogations dans un contexte de coupes budgétaires.
Alors que le gouvernement de Michel Barnier vise 60 milliards d’euros d’économies, les achats de fournitures et de mobilier pour l’administration continuent de peser lourd dans les dépenses publiques. En 2023, le coût de ces achats a atteint 155 milliards d’euros, soit près de la moitié des rémunérations annuelles des agents de la fonction publique. Ce niveau de dépenses soulève des questions au moment où l’État cherche à rationaliser son budget pour répondre aux pressions économiques et aux attentes des contribuables.
Les réseaux sociaux ont amplifié le débat, avec des témoignages directs sur les prix parfois exorbitants des fournitures achetées via les circuits publics. Un employé de lycée a ainsi partagé son expérience, illustrant la différence entre les tarifs du marché grand public et ceux des catalogues imposés par l’administration. Par exemple, une simple lampe de bureau, proposée à 80 euros avec une ampoule vendue séparément pour 48,60 euros, serait bien plus chère que dans le commerce grand public. Le code des marchés publics, qui encadre strictement les appels d’offres pour éviter la corruption, impose toutefois des processus lourds que seules les grandes structures peuvent facilement gérer. François Geerolf, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, souligne que ces dispositifs complexes sont difficiles à absorber pour les petites institutions comme les lycées ou les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Pour simplifier ces acquisitions, les administrations utilisent des catalogues où sont référencés des milliers de produits allant des fournitures de bureau aux équipements divers. Grâce aux volumes commandés, l’État obtient souvent des rabais significatifs, de l’ordre de 40 à 70 % selon les gestionnaires de la commande publique, bien que les petites structures ne bénéficient pas toujours des mêmes réductions.
Selon un rapport de l’Inspection générale des finances publié en octobre 2023, une optimisation accrue des achats publics pourrait permettre des économies de l’ordre de 10 %. Cette recherche de performance dans l’achat public constitue un axe potentiel pour alléger les dépenses sans compromettre la qualité des services. Pour le gouvernement Barnier, parvenir à une gestion plus efficiente de ces dépenses représente un levier crucial dans l’atteinte de ses objectifs d’économies budgétaires.
Économie
La taxe sur les billets d’avions devrait être de 9,5 euros en Europe
Dans le cadre du budget 2025, le ministre des Transports a détaillé les nouvelles hausses de taxes sur les billets d’avion, visant à réduire les disparités de prix avec le train et à responsabiliser les plus gros pollueurs. Une augmentation de 9,50 euros est envisagée pour les vols européens, tandis que les jets privés pourraient se voir imposer une taxe allant jusqu’à 3 000 euros.
Les discussions autour de la hausse de la fiscalité sur les billets d’avion prennent une tournure concrète. Alors que le montant exact de cette taxe restait jusqu’ici flou, le ministre des Transports a précisé que les vols en Europe pourraient être soumis à une taxe additionnelle de 9,50 euros par billet. L’objectif affiché par le gouvernement est de rendre les trajets en train plus attractifs, en atténuant l’écart de prix avec l’avion. Actuellement, les billets d’avion, notamment ceux proposés par des compagnies low-cost, sont souvent bien moins coûteux que le train, ce qui constitue un frein pour de nombreux Français à privilégier des options de transport plus écologiques.
Le ministre a souligné que cette hausse de 9,50 euros resterait « absorbable » pour la plupart des voyageurs, même sur les vols à bas prix, et ne devrait donc pas entraîner de réduction significative de la demande pour les trajets aériens. Par ailleurs, il estime que l’ajustement des taxes permettra de corriger, au moins partiellement, l’écart de coût perçu par les usagers entre avion et train sur de courtes distances, répondant ainsi à une incompréhension croissante du public vis-à-vis de cette différence de tarif.
En parallèle, pour les trajets en jet privé, le ministre a avancé la possibilité d’une taxe pouvant aller jusqu’à 3 000 euros par passager, une mesure qui viserait les utilisateurs de moyens de transport considérés comme particulièrement polluants. Cette taxe exceptionnelle s’inscrit dans une stratégie plus large de rééquilibrage écologique, malgré l’opposition marquée du secteur. Le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) a notamment exprimé ses préoccupations face aux conséquences de cette taxe sur la réindustrialisation du secteur et sur l’attractivité touristique de la France.
Ces mesures font ainsi l’objet de derniers échanges entre les autorités et les parties prenantes du secteur aérien, avant d’être intégrées définitivement au budget 2025. Le gouvernement semble toutefois décidé à avancer vers une fiscalité différenciée qui prenne en compte l’impact environnemental des différents modes de transport, tout en cherchant à préserver l’équilibre économique du secteur aérien.
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