France
Justice – « Affaire de la sextape »: un an de prison avec sursis pour Benzema, qui fait appel
Après plus de six ans, « l’affaire de la sextape » a enfin été jugée: la star du Real Madrid Karim Benzema a été condamnée mercredi à un an de prison avec sursis et 75.000 euros d’amende, reconnue coupable de complicité de tentative de chantage sur son ancien coéquipier Mathieu Valbuena.
Les avocats de Karim Benzema ont aussitôt annoncé leur intention de faire appel, précisant que leur client, absent des débats le mois dernier et du délibéré mercredi, serait présent au second procès.
« La réaction est une réaction finalement de colère », a fustigé devant la presse Me Sylvain Cormier, se disant « sidéré » par une « peine très sévère, injuste et sans preuve ».
« Il y aura une procédure d’appel, M. Benzema viendra s’en expliquer et à mon avis à ce moment la lumière des faits sera faite », a ajouté son confrère Antoine Vey en rappelant que l’absence de l’attaquant des Bleus était liée à des « raisons professionnelles » et ne constituait pas « une stratégie » de la défense.
« Il y a dans le jugement du tribunal une dénaturation de certaines écoutes téléphoniques, dont il n’a été retenu que des éléments négatifs alors que je rappelle qu’il y avait aussi des éléments positifs qui auraient dû a minima faire présider le doute », a ajouté Me Vey.
Dans son jugement, le président de la 7e chambre du tribunal correctionnel de Versailles a estimé que Karim Benzema s’était « personnellement impliqué, au prix de subterfuges et de mensonges, pour convaincre son coéquipier de se soumettre au chantage ».
Il n’a fait preuve « d’aucune bienveillance à l’égard de Valbuena, bien au contraire » et a agi « avec une certaine excitation, voire une certaine jubilation », a ajouté le juge.
« Porteur de notoriété »
L’attaquant de 33 ans, candidat au Ballon d’Or dont le lauréat sera connu lundi prochain, a également été condamné à verser 80.000 euros au plaignant et un euro symbolique à la Fédération française de football, qui s’était constituée partie civile dans cette affaire.
Pour son implication dans ce chantage à la vidéo intime, le parquet avait requis à l’encontre du joueur dix mois de prison avec sursis et 75.000 euros d’amende.
Dans leur réquisitoire, les procureurs avaient rappelé le devoir d’exemplarité de la star de l’équipe de France, « porteur d’une image, d’espoir, de notoriété et de valeurs morales ».
Outre Karim Benzema, quatre autres hommes ont été condamnés à Versailles pour cette affaire.
Axel Angot, à qui Mathieu Valbuena avait confié son téléphone, a été condamné à deux ans de prison ferme, une peine aménageable. Il avait trouvé la vidéo et l’avait conservée en vue d’une utilisation ultérieure. Son comparse Mustapha Zouaoui, considéré comme le « cordon ombilical » de cette affaire, a lui été condamné à une peine de deux ans et demi de prison ferme.
Contre un premier intermédiaire, Younes Houass, qui est rentré en contact téléphonique avec Mathieu Valbuena pour lui parler de la « sextape », le tribunal a prononcé une peine de 18 mois d’emprisonnement avec sursis.
Enfin, Karim Zenati, ami d’enfance de Karim Benzema, qui a fait entrer ce dernier dans la danse, a été condamné à une peine de 15 mois de prison ferme, aménageable.
Aucun des prévenus n’était présent à la lecture du délibéré et un mandat d’arrêt a été délivré contre Mustapha Zouaoui. Son avocat, Me Serge Money, a annoncé à l’AFP qu’il allait faire appel.
« En danger »
« Mon client attendait une reconnaissance de son statut de victime, il l’a eu, il est satisfait, il n’attend pas d’excuse particulière de quiconque », a déclaré à la presse l’avocat de Mathieu Valbuena, Me Didier Domat.
« Nous avons des intérêts civils importants, non négligeables, mais encore une fois ça ne pourra pas effacer le préjudice qui découle de sa non-sélection en équipe de France », a-t-il ajouté.
Lors de l’audience, l’actuel milieu de terrain de l’Olympiakos en Grèce, âgé de 37 ans, avait expliqué avoir « eu peur » pour sa carrière.
L’ancien joueur de Marseille et de Lyon avait également rappelé que cette affaire lui avait coûté sa place avec les Bleus, lui qui comptait à l’époque 52 sélections en équipe nationale.
Karim Benzema, lui, est resté éloigné de la sélection tricolore pendant plus de cinq ans avant de faire un retour surprise avant l’Euro-2021.
Cette condamnation ne devrait cependant pas l’éloigner de nouveau des Bleus.
Il y a deux semaines, le patron de la Fédération française de football, Noël Le Graët, a expliqué que l’attaquant de 33 ans « ne serait pas exclu » de la sélection en cas de « sanction judiciaire ».
Karim Benzema encourait une peine maximale théorique de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende.
Lors de l’audience, ses avocats avaient plaidé la relaxe, arguant notamment que « l’élément intentionnel de l’infraction » qui lui était reprochée n’était pas caractérisé.
France
Le procès de Mazan suspendu suite à l’hospitalisation de l’accusé principal
Dominique Pelicot, accusé clé dans l’affaire des viols de Mazan, a été hospitalisé mardi, perturbant le déroulement du procès. Une suspension de l’audience est désormais envisagée pour permettre à l’accusé d’assister aux débats, cruciaux pour les victimes.
Dominique Pelicot, 71 ans, principal accusé dans l’affaire des viols perpétrés à Mazan, est au cœur d’un procès complexe qui secoue la cour criminelle de Vaucluse. Mardi, alors qu’il devait s’exprimer pour la première fois, son hospitalisation a chamboulé l’audience, laissant planer l’incertitude sur la suite des débats. L’avocate de Pelicot, Me Béatrice Zavarro, a informé la cour que son client, affaibli depuis le début de la semaine, ne pouvait pas se présenter en raison de son état de santé. Ce dernier, souffrant de douleurs intestinales depuis plusieurs jours, a finalement été admis à l’hôpital, soulevant la question d’une éventuelle suspension du procès.
Le président de la cour, Roger Arata, a réagi en ordonnant une expertise médicale de l’accusé, tout en envisageant une suspension temporaire du procès. « Il est essentiel que M. Pelicot soit en mesure d’assister aux débats », a déclaré le magistrat, soulignant l’importance de la présence de l’accusé dans un procès criminel. Cette position a été appuyée par l’ensemble des parties civiles, pour qui il est impensable de continuer sans que Pelicot ne soit en salle. Me Stéphane Babonneau, avocat de la famille Pelicot, a réitéré cette nécessité en soulignant que l’absence de l’accusé empêcherait toute déposition de ses clients.
Lundi matin, Pelicot était apparu affaibli à l’audience, se déplaçant difficilement avec l’aide d’une canne et s’appuyant contre la vitre de son box. Son état alarmant n’a fait qu’empirer au cours du week-end, selon son avocate, qui a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une manœuvre visant à retarder le procès. « M. Pelicot n’a pas l’intention de fuir ses responsabilités », a affirmé Me Zavarro, réfutant toute tentative de manipulation.
Alors que cette hospitalisation marque un tournant inattendu, les témoignages se poursuivent, notamment celui de Stéphan Gal, enquêteur clé dans ce dossier tentaculaire. Lors de son audition, Gal a corroboré les propos de son collègue, le commissaire Jérémie Bosse Platière, en affirmant que les agresseurs ne pouvaient ignorer l’état inconscient de Gisèle Pelicot au moment des faits. Des milliers de photos et vidéos enregistrées par l’accusé ont été analysées, confirmant le caractère délibéré de ces actes, bien que certains accusés, comme Mathieu D., alias « Gaston », aient plaidé la naïveté en évoquant un prétendu « jeu sexuel ».
Ce procès hors norme, impliquant 51 accusés âgés de 26 à 74 ans, dont 35 reconnaissent les actes tout en niant l’intention criminelle, repose en grande partie sur la question de la manipulation exercée par Dominique Pelicot. Les experts entendus lundi ont souligné la personnalité de l’accusé, décrivant un homme capable de « manipuler les autres à sa guise ». Face à l’ampleur de l’affaire, l’intérêt public ne cesse de croître, attirant un nombre important de journalistes et de spectateurs à Avignon.
Dominique Pelicot, qui a fait le choix de rendre cette affaire publique, souhaite que son histoire serve d’exemple à d’autres victimes de soumission chimique. Le silence pesant qui règne dans la salle lors de la description des faits en témoigne : ce procès, au-delà de sa dimension juridique, a profondément marqué l’opinion publique.
Le procès pourrait donc être suspendu le temps que Dominique Pelicot se rétablisse, mais l’ampleur de l’agenda fixé sur quatre mois laisse la possibilité de rattraper les séquences manquées. Une suspension qui, bien qu’inévitable, souligne l’importance pour la justice d’entendre toutes les parties dans ce procès d’une rare intensité.
Culture
Les descendants de Gustave Eiffel s’opposent au maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel
Alors que la maire de Paris souhaite conserver les anneaux olympiques sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, les héritiers de Gustave Eiffel réaffirment leur désaccord. Ils proposent un transfert symbolique des anneaux à Los Angeles d’ici fin 2024.
L’installation des anneaux olympiques sur la tour Eiffel, symbole incontournable de Paris, suscite un vif débat entre la municipalité et les descendants de son créateur, Gustave Eiffel. L’Association des descendants de Gustave Eiffel (Adge) s’est à nouveau exprimée, dimanche, en réaffirmant sa ferme opposition à la volonté de la maire Anne Hidalgo de maintenir cette installation jusqu’en 2028, au-delà de l’échéance olympique parisienne de 2024.
Dans un communiqué, les descendants expriment leur satisfaction quant à la présence temporaire des anneaux durant les Jeux, mais insistent sur la nécessité de les retirer dès la fin de l’année olympique. En cause, une « altération substantielle » de l’esthétique et du symbole de la tour Eiffel, qu’ils jugent incompatible avec l’œuvre originelle de leur ancêtre. Selon eux, les anneaux, de par leur taille imposante et leurs couleurs vives, perturbent l’harmonie visuelle de ce monument iconique, modifiant ses formes épurées et symbolisant une rupture avec son histoire.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte de tensions avec la mairie, qui défend de son côté une démarche visant à prolonger l’esprit olympique à travers cette installation. Anne Hidalgo avait réitéré son souhait de voir les anneaux perdurer sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, insistant sur leur potentiel à renforcer le lien entre ces deux événements planétaires. Toutefois, ce projet a provoqué un tollé parmi les défenseurs du patrimoine parisien et les opposants politiques, arguant que la tour, patrimoine universel, ne doit pas devenir le support de symboles événementiels temporaires au-delà de son rôle dans les Jeux de Paris.
Les descendants d’Eiffel vont plus loin en suggérant une alternative à la prolongation des anneaux. Ils proposent que, tout comme la flamme olympique sera transmise à Los Angeles à la fin des Jeux de 2024, la Ville de Paris pourrait symboliquement transférer les anneaux à la cité californienne. Ce geste marquerait, selon eux, la clôture de l’année olympique et préserverait l’intégrité visuelle de la tour Eiffel tout en respectant la continuité symbolique des Jeux.
Soucieux de protéger l’héritage de Gustave Eiffel, les membres de l’Adge rappellent avoir consulté un cabinet juridique afin de défendre leur position. Pour eux, l’accrochage des anneaux ne relève pas seulement d’une question esthétique, mais touche également au symbole que représente la tour, monument synonyme de neutralité et de paix, dénué de toute association directe avec les Jeux olympiques au fil de son histoire.
Ce débat soulève des questions plus larges quant à l’utilisation des monuments historiques dans le cadre d’événements mondiaux. Si certains y voient une opportunité de rayonnement international, d’autres, comme les héritiers d’Eiffel, insistent sur la nécessité de préserver l’intégrité des œuvres architecturales majeures. Le dialogue entre la mairie de Paris et les représentants de Gustave Eiffel reste ouvert, dans l’espoir de trouver un compromis respectant à la fois l’esprit des Jeux et celui de la tour Eiffel, emblème éternel de la capitale française.
France
Paris termine en beauté les Jeux paralympiques avec une soirée électro
Dans une ambiance festive malgré la météo capricieuse, Paris a célébré la fin des Jeux paralympiques 2024 avec une cérémonie marquée par une grande fête musicale au Stade de France. La capitale française, qui a accueilli les athlètes du monde entier, a passé le flambeau à Los Angeles, prochain hôte des Jeux en 2028.
Ce dimanche soir, Paris a mis un point final à un été olympique exceptionnel en accueillant la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques dans un Stade de France vibrant aux sons de la musique électro. Dès 20h30, la fête a commencé, marquée par la symbolique extinction de la vasque olympique, qui a trôné pendant toute la durée des compétitions au cœur des Tuileries. Malheureusement, en raison des intempéries, l’ultime envol de la vasque au-dessus du bassin n’a pu avoir lieu. Toutefois, cela n’a pas gâché l’enthousiasme de la foule, bien décidée à profiter de cette soirée festive.
Transformé en gigantesque piste de danse, le Stade de France a réuni 24 figures emblématiques de la scène électro française, à l’instar de Jean-Michel Jarre, Kavinsky et Kungs, pour un spectacle d’une heure célébrant l’esprit de « Paris est une fête ». Devant 4 400 para-athlètes venus de toutes parts, la musique a résonné, apportant une touche finale aux exploits sportifs qui ont marqué cette quinzaine.
La délégation chinoise a une nouvelle fois confirmé sa domination, terminant en tête du tableau des médailles avec 94 titres, poursuivant ainsi sa série ininterrompue de victoires. Derrière elle, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont également brillé. Côté français, l’objectif ambitieux de se hisser dans le top 8 a été atteint avec 19 médailles d’or sur un total de 75. Aurélie Aubert, championne de Boccia, et Tanguy De La Forest, en para-tir sportif, ont eu l’honneur de porter fièrement le drapeau tricolore pour cette dernière parade.
La fin des festivités ne signifie pas pour autant la fin des enjeux. Michael Jeremiasz, chef de mission de la délégation française, a salué l’ampleur des Jeux de Paris, qualifiés de « plus grands Jeux paralympiques de l’histoire ». Avec la participation record de 168 nations et une couverture télévisuelle assurée par 165 chaînes, l’édition 2024 s’inscrit comme un jalon important dans l’histoire des paralympiques. Mais au-delà de l’aspect sportif, les attentes sont fortes concernant l’héritage que ces Jeux laisseront en termes de droits et de visibilité pour les personnes en situation de handicap.
Michael Jeremiasz a souligné que ces Jeux ne devaient pas rester une « parenthèse enchantée ». Le défi est désormais de maintenir cette dynamique pour encourager des avancées concrètes, notamment en matière d’accès à l’emploi et de citoyenneté pour les personnes handicapées. La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a réaffirmé la nécessité de rendre le métro parisien accessible à tous, un chantier colossal qui doit encore surmonter de nombreux obstacles.
Alors que les regards se tournent vers Los Angeles 2028, la flamme olympique s’éteint sur Paris, laissant derrière elle l’espoir que les progrès amorcés ne faibliront pas, et que la capitale continuera de se transformer pour être toujours plus inclusive.
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