La tension monte d’un cran dans l’enclave palestinienne après une série de frappes aériennes dévastatrices, tandis que l’armée israélienne brandit la menace d’une intervention élargie.
Les bombardements israéliens ont fait au moins 55 morts ce jeudi dans la bande de Gaza, selon des sources locales, marquant une intensification des hostilités après une trêve relative. Parmi les victimes figurent plusieurs enfants, ensevelis sous les décombres d’habitations et d’infrastructures civiles. Les équipes de secours, débordées, continuent de fouiller les ruines à la recherche de survivants, dans un paysage de désolation où les cris des familles en deuil se mêlent au crépitement des incendies.
L’armée israélienne justifie ces frappes par la nécessité de neutraliser des cellules armées du Hamas et du Jihad islamique, qu’elle accuse d’utiliser des zones résidentielles comme couverture. Un haut gradé a averti que les opérations pourraient s’étendre si aucun progrès n’était enregistré dans la libération des otages encore détenus dans l’enclave. Cette menace intervient alors que les négociations semblent au point mort, près de dix-huit mois après le déclenchement du conflit.
Les récits des survivants illustrent l’horreur quotidienne. À Jabalia, une famille entière a péri sous les bombes, réduite en cendres en quelques secondes. À Khan Younès, des scènes de panique ont suivi l’effondrement d’un immeuble, où des civils tentaient désespérément d’éteindre les flammes à mains nues. « Nous vivons sous une pluie de feu, sans abri ni secours », témoigne un habitant, tandis que les hôpitaux, déjà exsangues, peinent à absorber l’afflux de blessés.
Parallèlement, Israël a reconnu sa responsabilité dans la mort d’un employé bulgare de l’ONU, tué par erreur lors d’un tir de char le mois dernier. Des excuses officielles ont été présentées, mais l’incident souligne les risques accrus pour les travailleurs humanitaires dans un contexte où l’accès à l’aide internationale reste bloqué. Les réserves alimentaires s’amenuisent, plongeant la population dans une crise sans précédent, aggravée par la pénurie d’eau potable et de médicaments.
Alors que le bilan humain ne cesse de s’alourdir, les perspectives de désescalade semblent s’éloigner. Les frappes israéliennes se concentrent désormais sur le nord de Gaza, où des ordres d’évacuation ont été lancés, présageant peut-être une nouvelle phase d’opérations terrestres. Dans les ruelles de Beit Hanoun, des familles errent, hagardes, cherchant un refuge improbable. « Personne n’est épargné, résume un médecin local. Ici, chaque jour apporte son lot de morts. »