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Face à la sécheresse, la Californie met ses saumons dans des camions

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Un saumon chinook se débat dans le bassin de l'écloserie de la Feather River, à Oroville (Californie), où un technicien s'apprête à le marquer et à lui injecter de la vitamine B1 ©Patrick T. Fallon

Confrontée à une sécheresse chronique, particulièrement précoce cette année, la Californie a trouvé la parade pour aider ses célèbres saumons chinook à rejoindre l’océan Pacifique malgré des rivières au débit trop faible ou aux eaux trop chaudes: acheminer les alevins par la route, dans des camions-citernes.

Le département de la Pêche et de la Faune sauvage de Californie « tire les leçons des quinze dernières années de lâchers de saumons et de la précédente sécheresse pour augmenter les chances de réussite », expliquait récemment dans un communiqué Jason Julienne, responsable des installations piscicoles dans le nord de l’Etat.

Les saumons sont migrateurs: ils naissent dans les rivières, nagent vers le Pacifique lorsqu’ils atteignent leur maturité et peuvent y passer jusqu’à sept ans, mais finissent par retourner dans leurs eaux natales pour s’y reproduire et mourir.

« Convoyer en camions les jeunes saumons vers des sites de remise à l’eau situés en aval s’est avéré l’une des meilleures façons d’augmenter leur survie pendant les périodes sèches », souligne l’expert.

L’opération, lancée en avril et qui doit se poursuivre jusqu’en juin, permet d’éviter 80 à 150 km de cours d’eau où une mortalité importante a été constatée par le passé.

Les premiers transports d’alevins par la route ont débuté dans les années 1980 et sont organisés chaque année mais cet été, les autorités prévoient d’augmenter le volume de poissons de 20%. Au total, près de 17 millions de jeunes saumons voyageront ainsi en camions, en provenance de quatre écloseries californiennes.

L’écloserie de la Feather River, attenante au barrage d’Oroville construit en 1967, est coutumière de ce genre d’opérations. Chaque année, elle produit à elle seule environ huit millions d’alevins de saumons, à partir des poissons qui remontent, naturellement et instinctivement, vers cette rivière où ils ont vu le jour.

20 millions d’œufs

Tout commence devant le barrage, au pied d’une échelle à poissons longue d’environ 1,5 km, canal étroit où des marches simulent les rapides d’un torrent de montagne. « Les poissons vont migrer vers le haut, car c’est leur instinct de remonter le courant lorsqu’ils sont prêts à frayer », explique Anna Kastner, responsable de l’écloserie.

En cette fin mai, plusieurs dizaines d’entre eux se pressent déjà en haut de l’échelle, prêts à être poussés dans un bassin de l’écloserie où du CO2 mélangé à l’eau permet d’anesthésier les ardeurs de poissons dont les plus gros peuvent dépasser les 22 kg.

Ils sont marqués et reçoivent une injection de vitamine B1 avant d’être relâchés.

Dans quelques mois, une fois la saison de la reproduction venue, les œufs seront extraits des femelles et mélangés artificiellement à la semence des mâles pour les féconder.

Jusqu’à 20 millions d’œufs de saumon, placés dans des plateaux irrigués en permanence par l’eau de la Feather River, comme dans leur milieu naturel, seront alors stockés dans les locaux de l’écloserie, jusqu’à ce qu’en sortent les alevins.

Ces bébés saumons sont ensuite conservés à l’air libre, dans des bassins grillagés pour éviter de servir de garde-manger aux hérons et autres prédateurs, jusqu’à ce qu’ils aient atteint une taille suffisante pour être relâchés en mer.

« Notre taux de survie, entre le moment où nous obtenons les œufs et celui où nous implantons les poissons, est d’environ 85% à 87%. Il est bien plus élevé dans l’écloserie que dans la rivière », particulièrement en période de sécheresse où les œufs et alevins peuvent subir de gros stress, souligne Mme Kastner.

Les opérations de convoyage des saumons vers différents sites des bords du Pacifique, dans les baies de San Francisco et Monterey notamment, représentent au total près de 150 camions-citernes spécialement adaptés.

Depuis le 10 mai, les autorités californiennes ont décrété l’état d’urgence lié à la sécheresse dans plus de 40 comtés. Celui de Butte, où se situe le barrage d’Oroville, est déjà classé au niveau « exceptionnel », le plus élevé.

La situation, aggravée par les effets du changement climatique dans tout l’ouest des Etats-Unis, ne devrait pas s’améliorer avant le retour des précipitations, dans cinq ou six mois.

« Nous voulons être sûrs de donner les meilleures chances possibles aux poissons, car on ne sait pas ce qui peut arriver. Nous n’avons pas de pluie », insiste Anna Kastner.

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La NASA révèle sonde Clipper : À la quête de vie sur une lune de Jupiter !

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La NASA révèle sonde Clipper : À la quête de vie sur une lune de Jupiter !

La Nasa a présenté jeudi sa sonde interplanétaire, Europa Clipper, destinée à explorer Europe, une des lunes de Jupiter. L’objectif : rechercher des conditions propices à la vie sur cette lune glacée, qui pourrait abriter de l’eau liquide sous sa surface.

Des extraterrestres barbotent-ils en secret sous la surface d’une lune glacée de Jupiter ? La Nasa a dévoilé, jeudi 11 avril, une sonde interplanétaire destinée à découvrir ce qu’il en est.

La sonde Europa Clipper, d’une valeur de cinq milliards de dollars (environ 4,7 milliards d’euros), doit partir en octobre à bord d’une fusée Falcon Heavy de SpaceX à destination d’Europe, l’une des dizaines de lunes de Jupiter, la plus grande planète du système solaire.

L’appareil voyagera pendant plus de cinq ans et passera notamment par Mars, avant – si tout se passe comme prévu – d’entrer en orbite autour de Jupiter et Europe en 2031.

« L’une des questions fondamentales que la Nasa veut comprendre est : ‘Sommes-nous seuls dans le cosmos ?' », explique Bob Pappalardo, scientifique de la mission. Si une preuve de vie était découverte, « ce serait (une avancée) énorme pour comprendre à quel point la vie est répandue dans l’univers », ajoute-t-il.

Une fois sa mission débutée, Clipper entamera une inspection détaillée de ce satellite de Jupiter, d’une taille comparable à la Lune, que les scientifiques croient recouvert d’eau gelée.

« Nous avons des instruments comme des caméras, des spectromètres, un magnétomètre et un radar qui peuvent (…) pénétrer la glace, rebondir sur l’eau liquide et revenir à la surface pour nous indiquer à quel point la glace est épaisse et où l’eau liquide se situe », poursuit Bob Pappalardo.

Les responsables de la mission n’espèrent pas trouver de petits hommes verts en train de barboter : en fait, ils ne recherchent pas forcément de signe de vie, seulement des conditions favorables à celle-ci.

Les scientifiques savent que même par des climats extrêmes sur Terre, sous la calotte glaciaire dans des milieux sans lumière, de petites formes de vie peuvent exister.

« Si les lunes autour des planètes éloignées des étoiles pouvaient héberger la vie, alors le nombre de possibilités dans le système solaire, dans l’univers, que la vie soit présente, augmente drastiquement, je pense », estime Jordan Evans, chef de projet pour la mission Europa Clipper.

L’étude d’Europe ne sera toutefois pas aisée : un puissant champ de radiations englobe le satellite naturel de Jupiter et il pourrait abîmer les instruments de Clipper, qui recevra l’équivalent de 100 000 radiographies du thorax à chaque boucle autour de son objectif.

À cause de la distance, les données de la sonde mettront 45 minutes à arriver au poste de contrôle. Et malgré ses énormes panneaux solaires qui se déploieront une fois dans l’espace, il sera ardu de maintenir Clipper en service, selon Jordan Evans.

« Près de la Terre, ils pourraient alimenter 20 maisons en continu. Et (près de) Jupiter, seulement quelques ampoules et petits appareils », du fait de l’éloignement de la planète vis-à-vis du Soleil, explique-t-il.

La mission, dont la planification a commencé à la fin des années 1990, doit se terminer vers 2034, quand Clipper aura atteint la fin de sa durée de vie utile.

La dernière étape de la sonde consistera à s’écraser sur une lune de Jupiter, déclare Tim Larson, chef adjoint du projet.

« Quand nous en aurons terminé avec la mission scientifique, la façon d’en finir est de s’écraser sur l’un des autres corps (célestes) du système jovien à disposition de l’appareil », conclut-il. « Pour l’instant », la Nasa prévoit de précipiter la sonde contre Ganymède, le plus gros satellite naturel de Jupiter, précise-t-il.

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Record de chaleur au Brésil : Jusqu’à 62,3°C degrés ressentis à Rio

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Record de chaleur au Brésil : Jusqu'à 62,3°C degrés ressentis à Rio

Un nouveau record de température ressentie a été battu samedi à Rio de Janeiro, au Brésil, en proie à une vague de chaleur.

La canicule qui sévit en Amérique latine depuis le début de l’année a atteint des proportions alarmantes ce week-end, avec des températures ressenties atteignant un record de 62,3°C à Rio de Janeiro, au Brésil. Alors que la chaleur accablante continue de s’abattre sur la ville, les autorités locales ont émis des avertissements urgents exhortant les résidents à prendre des précautions extrêmes pour se protéger du soleil.

L’ouest de Rio, où se trouvent de nombreux quartiers défavorisés, a été particulièrement touché, avec une température ressentie dépassant les 62°C dès 09h55 locales à Guaratiba. Cette montée de chaleur sans précédent a suscité des inquiétudes quant aux effets dévastateurs sur la santé des habitants, en particulier ceux vivant dans des conditions précaires.

Dans le quartier résidentiel du Jardin botanique, même avec une température maximale de 42°C, les thermomètres ont enregistré une température ressentie de 57,7°C, poussant les résidents à chercher désespérément des endroits frais pour se protéger de la chaleur étouffante.

Alors que Rio lutte contre la chaleur intense, Sao Paulo, la plus grande ville d’Amérique du Sud, a également connu des températures record, atteignant 34,7°C, la journée la plus chaude de l’année jusqu’à présent. Malgré un léger soulagement avec une baisse à 34,3°C le lendemain, les parcs de la ville étaient bondés, avec de nombreux habitants cherchant refuge dans les zones vertes pour échapper à la chaleur accablante.

Cependant, alors que certaines régions du Brésil font face à une chaleur extrême, d’autres sont menacées par des inondations. Dans le sud du pays, des précipitations torrentielles sont attendues, mettant en danger les régions déjà fragilisées par les tempêtes récentes. Uruguaiana, dans l’État du Rio Grande do Sul, a déjà signalé des inondations majeures, avec jusqu’à 500 millimètres de pluie prévus dans les prochains jours.

Les experts mettent en garde contre l’impact croissant du changement climatique et du phénomène El Niño sur la région, aggravant les conditions météorologiques extrêmes et augmentant les risques pour les populations locales. Alors que le Brésil continue de subir des températures sans précédent, la nécessité d’actions urgentes pour atténuer les effets du changement climatique devient de plus en plus pressante.

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Accord historique de l’UE pour verdir ses emballages d’ici à 2030

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Accord historique de l'UE pour verdir ses emballages d'ici à 2030

Les eurodéputés et les États membres concluent un accord clé visant à réduire les déchets d’emballages et à interdire les plastiques à usage unique dans la restauration d’ici à 2030.

Ce lundi 4 mars 2024 restera gravé dans l’histoire environnementale de l’Union européenne (UE) avec l’annonce d’un accord historique pour verdir les emballages dans l’UE d’ici à 2030. Après des négociations intenses, eurodéputés et États membres se sont entendus sur un texte clé du « Pacte vert », fixant des objectifs ambitieux pour réduire les déchets d’emballages et restreindre l’utilisation de substances polluantes.

Selon cet accord, les plastiques à usage unique seront interdits dans la restauration d’ici au 1er janvier 2030, tandis que les emballages en papier et carton resteront autorisés. Cette mesure-phare s’inscrit dans le cadre d’un objectif global de réduction de 5% du volume total de déchets d’emballages d’ici à 2030, comparé à 2018, avec des réductions supplémentaires prévues pour 2035 et 2040.

Une autre disposition majeure de l’accord stipule que tous les emballages dans l’UE devront être recyclables d’ici à 2030 et effectivement recyclés à une échelle significative d’ici à 2035, dans le but de promouvoir une économie circulaire.

L’interdiction des plastiques à usage unique s’étendra également à d’autres produits tels que les flacons miniatures de shampoing, les dosettes de sauces, les films de protection dans les aéroports, et les emballages plastiques des fruits et légumes non transformés. Les sacs en plastique ultra-légers seront également bannis, avec quelques exceptions.

La législation fixe des objectifs contraignants de réemploi des emballages dans divers secteurs d’ici à 2030, à l’exception du secteur viticole et des micro-entreprises.

Malgré ces avancées, des dérogations ont été accordées aux États qui dépassent leurs objectifs de recyclage et de prévention des déchets, tandis que les emballages en carton ou papier ne sont pas directement visés.

Cette décision intervient après de vives tractations, notamment dans le secteur de la restauration, sous la pression d’un intense lobbying. Finalement, les restaurants devront « s’efforcer » d’atteindre 10% d’emballages réutilisables d’ici à 2030, mais seront tenus d’accepter les contenants apportés par les clients.

Enfin, à partir de 2026, l’ajout intentionnel de polyfluoroalkylés (PFAS, « polluants éternels ») dans les emballages alimentaires sera interdit, malgré les avertissements des scientifiques sur leurs effets nocifs.

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