Nous rejoindre sur les réseaux

Faits Divers

Escroquerie d’art : Versailles piégé par des faussaires de haut vol

Article

le

Un duo d’experts en antiquités a écopé de lourdes peines pour avoir inondé le marché de l’art de copies parfaites, trompant jusqu’aux institutions les plus prestigieuses.

Le tribunal correctionnel de Pontoise a rendu son verdict dans une affaire retentissante qui a ébranlé le milieu feutré des antiquaires. Deux spécialistes reconnus, un expert en mobilier royal et un artisan ébéniste de renom, ont été condamnés pour avoir fabriqué et commercialisé des meubles d’époque contrefaits d’une qualité exceptionnelle. Leurs créations, des sièges attribués à des ébénistes royaux comme Sené ou Jacob, ont circulé sur le marché pendant près de sept ans avant d’être démasqués.

L’expert, personnage flamboyant au verbe facile, a avoué lors du procès avoir conçu ces faux par défi autant que par appât du gain. « C’était un jeu pour tester la perspicacité du marché », a-t-il déclaré, visiblement satisfait d’avoir berné les plus grands connaisseurs. Son complice, un menuisier titulaire du titre de Meilleur Ouvrier de France, a quant à lui minimisé son rôle, se présentant comme un simple exécutant passionné par son art. Leur collaboration a permis d’écouler près d’une trentaine de pièces, certaines acquises par le château de Versailles dans le cadre de sa politique de reconstitution des collections dispersées sous la Révolution.

Les magistrats ont souligné la sophistication du système mis en place, combinant savoir-faire artisanal hors pair et réseaux d’influence dans le milieu des ventes aux enchères. Les prévenus ont écopé de peines allant jusqu’à quatre ans de prison, dont une partie avec sursis, et des amendes substantielles. Le tribunal a cependant relaxé une célèbre galerie parisienne, estimant qu’elle avait agi de bonne foi en commercialisant ces œuvres.

Cette affaire met en lumière les failles d’un marché où l’authenticité repose souvent sur des certificats d’experts parfois complaisants. Elle révèle aussi la vulnérabilité des institutions patrimoniales, contraintes de naviguer dans un environnement où les faux parfaits deviennent de plus en plus difficiles à détecter. Les avocats des parties civiles ont dénoncé un système particulièrement retors, profitant de la crédulité des collectionneurs et de la complexité des procédures d’authentification.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus