Société
Coup d’envoi des soldes, à un moment favorable pour la consommation
Reprise dynamique, moral des ménages au beau fixe: la période des soldes s’ouvre mercredi pour quatre semaines dans un contexte enthousiasmant pour les commerces avec des clients ayant « envie de se faire plaisir » après de nombreux mois de crise sanitaire.
Des magasins déserts, beaucoup d’appréhensions… L’été dernier, au sortir du premier confinement, les Français avaient globalement boudé les magasins, et à plus forte raison les enseignes de l’habillement. Les soldes n’avaient pas fait florès.
Cette année, « nous ne sommes pas du tout dans le même contexte sanitaire que l’année dernière, il y a moins d’inquiétude » sur le plan sanitaire grâce notamment à la vaccination, explique Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce, qui représente les commerces d’habillement, de chaussures et de centre-ville.
– Moral en hausse –
L’Alliance du commerce a enregistré « une belle réouverture » en mai, avec des ventes en hausse de 41% entre le 19 mai et le 12 juin par rapport à la dernière année « normale », en 2019, selon un panel d’une quarantaine d’enseignes représentatives du marché de l’habillement réalisé avec Retail Int. Les Français ont « envie de se faire plaisir », assure M. Petiot.
Sur la troisième semaine de juin (du 14 au 20), le ministère de l’Economie a de son côté recensé des ventes en magasins physiques « supérieures de 16% à leur niveau pré-crise », et des « ventes en ligne de 24% ».
L’Insee a en outre annoncé mardi avoir enregistré un moral des ménages au plus haut depuis le début des restrictions sanitaires contre le Covid-19 en France. Un état d’esprit positif généralement synonyme d’envie de consommer.
Nombreuses sont d’ailleurs les enseignes à avoir déjà enclenché la machine à promotions, via notamment les ventes privées. Amazon a ainsi organisé son opération promotionnelle du Prime Day les 21 et 22 juin, une « déclaration de guerre » selon certains commerces.
Le collectif « sauvons nos commerçants » a estimé que le géant américain avait « brisé ce moment attendu par les commerces physiques pour écouler leurs stocks (…) et refaire leur trésorerie ».
Perte de vitesse
Le contexte favorable à la consommation permettra-t-il d’enrayer la perte de vitesse des soldes?
Le budget qu’y consacrent les consommateurs français s’effrite, selon le panéliste Kantar: de 215 euros en moyenne en 2016, il est tombé à 153 euros en 2020, soit une baisse de 41%. Dans le même temps, « le budget accordé aux promotions se développe », quoique modestement, de 251 à 262 euros.
« Les soldes restent un moment très attendu pour les commerçants, d’autant que certains ont des marchandises à écouler » après avoir été fermés plusieurs mois, plaide cependant Yohann Petiot.
Les commerces parisiens devraient en tout cas mieux « marcher » que l’année précédente, quand les soldes avaient été décalés au coeur de l’été: Paris était alors largement vidée de ses habitants et déplorait l’absence des touristes internationaux.
Les disparités régionales pourraient toutefois être à nouveau observées, entre des zones où le commerce marche bien, notamment le front ouest de la France, d’Amiens à Biarritz en passant par Le Havre ou Brest, et celles où l’absence de touristes internationaux et de certains (télé)travailleurs pèsent sur les ventes des magasins.
Les soldes dureront quatre semaines, jusqu’au mardi 27 juillet inclus.
France
« Bavardage creux », « dérive préoccupante » : les politiques réagissent à l’allocution d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, dans son allocution, promet un gouvernement d’intérêt général, mais les critiques fusent de tous bords politiques.
Dans son discours adressé à la nation, Emmanuel Macron a esquissé une vision de la France unie sous un « gouvernement d’intérêt général », une rhétorique qui se veut rassembleuse. Pourtant, ce message semble avoir rencontré un mur de scepticisme et de critiques de la part de ses adversaires politiques.
Adresse aux Français. https://t.co/irpXQN9qfN
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 5, 2024
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a vivement critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de « bavardage creux et prétentieux ». Pour lui, l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer des lois sans vote parlementaire est une atteinte directe à la démocratie, justifiant ainsi la censure du gouvernement Barnier. Cette censure, selon Mélenchon, n’est pas dirigée contre Barnier, mais contre la politique d’Emmanuel Macron lui-même.
De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella du Rassemblement National a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il perçoit comme une « dérive préoccupante » de la macronie. Il suggère que le président s’éloigne des réalités du terrain et du peuple français.
Boris Vallaud du Parti Socialiste a quant à lui voté la motion de censure comme une « sanction d’un mauvais budget de la sécurité sociale », tout en appelant à un Premier ministre issu de la gauche. Cette critique vise non seulement le fond du discours mais aussi la forme, dénonçant une politique qui, selon lui, manque de considération pour les besoins sociaux.
Marine Tondelier, d’Europe Écologie Les Verts, a salué la prudence de Macron dans la nomination de son Premier ministre, mais n’a pas manqué de critiquer le ton « condescendant » du discours. Elle semble apprécier la retenue du Président dans sa précipitation à nommer un successeur à Barnier, mais déplore le manque de respect perçu dans son allocution.
Enfin, Rachida Dati, ancienne ministre, a indiqué que Macron devrait agir rapidement pour nommer un nouveau Premier ministre, reflétant une attente de décisions concrètes et rapides de la part du Président.
L’allocution d’Emmanuel Macron, bien que visant à rassurer et à fédérer, a plutôt suscité un concert de critiques, reflétant un fossé grandissant entre le chef de l’État et les représentants de diverses tendances politiques. Ce discours, loin de combler les divisions, semble les avoir accentuées, laissant le public informé dans l’attente de voir comment le Président répondra à cette vague de scepticisme.
France
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.
La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.
Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.
Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.
Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.
Société
Les élèves français toujours parmi les derniers de la classe en maths
Les élèves français peinent à rattraper leur retard en mathématiques et sciences, malgré les efforts gouvernementaux.
Les résultats de l’étude TIMSS 2023, publiée par l’Association internationale pour l’évaluation de la réussite éducative (IEA), confirment une situation préoccupante pour l’éducation en France. Les élèves de CM1 français obtiennent des scores nettement inférieurs à la moyenne européenne en mathématiques et en sciences, avec respectivement 484 et 488 points, contre une moyenne de 524 et 518 pour les pays de l’Union européenne.
L’étude, menée en mai 2023, a évalué des milliers d’enfants dans 22 pays de l’UE et de l’OCDE. La France se classe parmi les derniers, juste devant le Chili, un constat qui n’a guère évolué depuis 2019. Le ministère de l’Éducation nationale, tout en reconnaissant la persistance des faibles performances, souligne que les résultats sont stables malgré les perturbations causées par la pandémie de Covid-19, une période durant laquelle d’autres pays ont vu leurs scores chuter significativement.
Pour remédier à cette situation, le ministère met en avant plusieurs initiatives. Le Plan mathématique, lancé en 2018, vise à renforcer les compétences mathématiques par le biais de formations continues pour les enseignants. Malgré la formation annuelle de 45 000 enseignants, les résultats des élèves n’ont pas encore montré de progrès significatifs. D’autres mesures, telles que la mise en place de nouveaux programmes pour le primaire et le collège dès la rentrée 2025, ainsi que des groupes de soutien en français et en mathématiques au collège, sont également prévues.
Une analyse plus approfondie des données révèle des inégalités sociales marquées en France, avec un écart important entre les élèves issus de milieux favorisés et défavorisés. De plus, une disparité croissante entre les performances des garçons et des filles en mathématiques est observée, avec un écart de 23 points en faveur des garçons en CM1, contre 13 points en 2019. En sciences, l’écart est maintenant de huit points, alors qu’il n’était pas significatif auparavant.
Le ministère reconnaît la nécessité de travailler sur la perception des mathématiques chez les filles, un problème qui semble s’enraciner dès le plus jeune âge, comme l’a souligné une étude de l’Institut des politiques publiques au début de l’année. En quatrième, la situation ne s’améliore pas, avec la France toujours en dessous de la moyenne internationale en mathématiques et en sciences, et des écarts de performance qui se creusent entre les élèves.
Ces résultats s’inscrivent dans un contexte plus large de baisse des performances scolaires en France, comme l’avait déjà révélé l’étude PISA de l’OCDE en 2022, pointant une chute historique en mathématiques et en compréhension de l’écrit. L’étude PIRLS de l’IEA, qui évalue les compétences en lecture, montre également que les élèves français de CM1 stagnent sous la moyenne européenne, malgré une stabilisation post-Covid.
Bien que des efforts soient déployés pour améliorer l’enseignement des mathématiques et des sciences en France, les résultats des études internationales montrent que le chemin vers une amélioration significative est encore long. La France doit non seulement poursuivre ses réformes éducatives mais aussi s’attaquer aux inégalités sociales et de genre pour espérer voir ses élèves progresser dans les classements internationaux.
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