Nous rejoindre sur les réseaux

Politique

Bruno Retailleau fixe le cadre d’une éventuelle participation des Républicains au gouvernement

Article

le

Le président du groupe LR au Sénat a exposé ses exigences lors d’une réunion avec les parlementaires de son parti, excluant toute collaboration avec un exécutif de gauche ou un gouvernement qui remettrait en cause la réforme des retraites.

Bruno Retailleau a précisé les conditions d’une participation des Républicains au futur gouvernement lors d’une visioconférence organisée mercredi soir avec les élus du parti. Le sénateur a souligné la nécessité d’éviter toute aventure politique susceptible de nuire à la formation, alors que l’Élysée doit désigner un nouveau chef de gouvernement dans un délai de quarante-huit heures. Il a réaffirmé son refus catégorique de soutenir un exécutif dirigé par un Premier ministre issu de la gauche, exigeant que le futur locataire de Matignon prenne ses distances avec la majorité présidentielle pour répondre aux attentes exprimées par les électeurs lors des récentes consultations électorales.

La suspension de la réforme des retraites constituerait également un motif d’opposition, a-t-il averti. Selon lui, une telle décision compromettrait la crédibilité des futures réformes structurelles et ouvrirait la voie à des contestations systématiques par la voie de la rue. Le Vendéen a personnellement exclu de rejoindre un gouvernement qui envisagerait d’abroger ou de suspendre cette mesure, ou qui reproduirait la configuration de l’équipe Lecornu.

Interrogé jeudi matin, le député Philippe Juvin a nuancé cette position en indiquant qu’aucune décision formelle n’avait été arrêtée concernant une éventuelle motion de censure en cas de suspension de la réforme. Tout en reconnaissant qu’un nombre important de parlementaires y verrait un problème politique majeur, le rapporteur général du Budget a estimé que l’absence de loi de finances aurait des conséquences bien plus graves. Il a cependant jugé qu’une suspension de la réforme des retraites serait une erreur.

La réunion n’a pas abouti à une décision définitive concernant la participation du parti au prochain exécutif. Bruno Retailleau a demandé un mandat de négociation, qu’il exercerait conjointement avec les présidents des groupes LR à l’Assemblée nationale et au Sénat, Laurent Wauquiez et Mathieu Darnaud, pour engager des discussions avec le futur Premier ministre.

De son côté, Laurent Wauquiez a fait état d’une large adhésion des députés LR au maintien du socle commun de collaboration, tout en précisant qu’il n’y était pas personnellement favorable. Le président du groupe à l’Assemblée s’est engagé à respecter la décision collective, soulignant la nécessité de consulter et de prendre en compte l’avis des élus, particulièrement exposés en cas de dissolution. Il a rappelé que de nombreux députés LR avaient conservé leur siège de justesse face au Rassemblement National dans des circonscriptions rurales lors des précédentes élections.

L’ancien Premier ministre Michel Barnier, récemment élu député, a pour sa part estimé qu’une participation gouvernementale représentait la moins mauvaise des solutions, à condition qu’elle s’inscrive dans une démarche exigeante et lucide. Philippe Juvin a résumé la position du parti en affirmant que les Républicains étaient prêts à dialoguer avec le futur chef du gouvernement, sous réserve que celui-ci ne soit pas issu de la gauche.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus