Le président américain signe un décret controversé pour exploiter les ressources des grands fonds, défiant les régulations internationales et alarmant les défenseurs de l’environnement.
Donald Trump vient de lancer une offensive inédite en autorisant l’extraction minière sous-marine à grande échelle, y compris dans les eaux internationales. Cette décision contourne délibérément l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), pourtant garante de la protection des océans hors des juridictions nationales. Le texte ordonne aux ministères concernés d’accélérer les procédures d’attribution de permis, visant à extraire un milliard de tonnes de minerais en une décennie.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Les ONG environnementales dénoncent une menace sans précédent pour les écosystèmes marins, encore largement méconnus. Jeff Watters, d’Ocean Conservancy, met en garde contre un effet domino : en brisant le consensus international, les États-Unis pourraient inciter d’autres pays à emboîter le pas, avec des conséquences désastreuses pour la biodiversité.
La motivation affichée est économique et stratégique. L’administration Trump mise sur la création de 100 000 emplois et une hausse du PIB de 300 milliards de dollars. Mais l’enjeu dépasse les simples retombées financières : il s’agit de contrer la domination chinoise sur les métaux rares, indispensables aux technologies vertes et à l’industrie high-tech. Les nodules polymétalliques, convoités pour leur richesse en cobalt, nickel et terres rares, sont au cœur de cette bataille géopolitique.
Pourtant, l’initiative suscite des résistances, y compris sur le sol américain. Hawaï a déjà interdit l’exploitation minière dans ses eaux territoriales, tandis que des élus et scientifiques alertent sur les risques irréversibles pour des écosystèmes fragiles. Emily Jeffers, du Centre pour la diversité biologique, rappelle que plus de trente pays plaident pour un moratoire, soulignant que les fonds marins sont un patrimoine commun de l’humanité.
Alors que la course aux ressources sous-marines s’intensifie, ce décret ouvre une boîte de Pandore. Entre ambitions économiques et urgence écologique, le débat dépasse les frontières américaines et pose une question cruciale : jusqu’où l’humanité peut-elle exploiter les océans sans les détruire ?